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PUBLIÉ LE 15/12/2011 PAR Claude-Hélène YvardDans notre société, les exemples de discrimination sont légion: cela peut être en raison de la couleur de la peau, d’un surpoids, des opinions, du sexe. « C’est une fille, elle ne peut pas s’investir dans les métiers de la mécanique, ou dans le milieu très masculin de la pâtisserie. » Dix jeunes apprentis de deuxième année du Centre de formation des apprentis de la Chambre de métiers de la Dordogne ont décidé volontairement de s’investir dans un projet de lutte contre les discriminations, lancé pour la deuxième année consécutive. La plupart de ces jeunes ont vécu des situations discriminantes. Ainsi Jérôme Evrard, 18 ans, en CAP de boulangerie s’est toujours senti rejeté. « Tout au long de ma scolarité, je me suis senti à l’écart, parce que je n’avais pas les mêmes goûts que mes camarades. Je me suis senti rejeté. Depuis que je suis dans cet établissement, cela va mieux. J’avais envie de m’investir dans cette action et j’aime les arts plastiques. » Alexandre Dijos, en CAP de boucherie était en surpoids jusqu’à une période récente. « Les moqueries, je les ai subies pendant de nombreuses années. J’étais le gros, la grosse boule. Je ne supporte pas non plus les préjugés contre les étrangers. » Angélique, 20 ans, est apprentie pâtissière : elle doit en permanence s’imposer dans un milieu masculin.
Éducation à la citoyenneté
Encadrés par leurs enseignants d’arts plastiques, de sport et de français, et aidés par Myrtha Bazine, conseillère en formation, à l’origine de cette action, ces jeunes ont créé des affiches évoquant plusieurs exemples de discrimination et monté quatre ateliers invitant leurs camarades à réagir face aux différentes problématiques.
«L’an dernier, nous avions choisi pour le théâtre pour exposer plusieurs cas de discrimination. Cette fois, nous avons souhaité que les jeunes soient davantage acteurs. L’établissement s’efforce de former de futurs salariés et de futurs citoyens. Il s’agit d’une démarche d’éducation à la citoyenneté, » explique Myrtha Bazine, conseillère en formation. Cette action originale a reçu le soutien de la Région, de l’Agefiph, de l’ANFA (agence nationale de la formation en automobile.)
Pendant deux jours, mercredi et jeudi, tous les apprentis ont participé aux ateliers : les smileys, la carte du monde, les différences, ….. Ils se sont exprimés par le dessin, ils ont échangé et ont été invités à proposer des solutions. « L’objectif est d’apprendre à vivre ensemble avec nos différences. Les différences font ressortir le meilleur. Pour moi, le moyen de lutte le plus important contre les discriminations, c’est l’échange, » conclut Jérôme Evrard. Quant à Alexandre et Angélique, ils privilégient le mot « partage ».
Photo : aqui.fr
Claude Hélène Yvard
