Ils viennent de Palestine, d’Albanie, de Georgie, d’Afrique centrale. Ils s’appellent Khatuna, Lydia, Hamed, Aghoyan, ils ont fui leur pays d’origine pour raisons économiques ou politiques. Ils ont trouvé refuge en Dordogne, aidés pour la plupart par la cellule référence migrants de Périgueux, un collectif d’associations, créé en septembre 2015, qui fournit une aide administrative, alimentaire ou d’hébergement. Ces exilés sont accueillis au centre d’accueil des demandeurs d’asile (cada) depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Certains sont en attente de décision de l’obtention du statut de réfugié, d’autres ont été déboutés du droit d’asile. Le samedi 24 mars, la celllule référence migrants organise une première rencontre de ces talents venus d’ailleurs à la salle du Lux de 15 à 20 heures à Périgueux.
Poèmes, chants, piano, peintures
Alsaud, arrivé d’Albanie en septembre 2016, qui rêve de poursuivre ses études de comptabilité en France, lira plusieurs poèmes. Imam, palestienne, originaire d’Ebron, arrivée en Dordogne avec ses 4 enfants et rejointe par son mari, il y a seulement quelques mois, chantera des chants de son pays d’origine. Professeure de piano, Khatuna vient de Géorgie. Elle et son mari ont vécu avec déchirement la guerre entre l’Ossétie et la Géorgie. Ayant de la famille des deux côtés, ils ne pouvaient choisir un camp contre l’autre. Réfugiée en France, elle donnera un court récital de piano. Des toiles de Lydia originaire d’Afrique centrale, seront exposées et témoigneront du vécu de cette artiste.
Cet après -midi de rencontres a pour objectif de donner une autre image de l’exil en se voulant festif et convivial, mettant en lumière, les valeurs humaines. C’est une grande joie, pour eux de se retrouver pour la première fois non pas autour des multiples problématiques du quotidien, mais autour de ce qui nous relie tous au cœur d’une dimension essentielle de l’existence humaine : la recherche de la beauté, avec toutes les émotions qui l’accompagnent. En acceptant de participer à cet événement, certains d’entre ces artistes trouvent un espace où s’exprimer et sortir de leur isolement, d’autres, dont la situation n’est pas encore régularisée, prennent un risque… Ce courage est aussi à prendre en compte.