Comme prévu, l’eau est montée rapidement ce week-end. Ses effets ont été particulièrement visibles à Saintes. Si la crue ne s’est pas étendue au-delà de la petite cinquantaine de rues déjà atteintes, l’eau est montée de quelques centimètres un peu partout. « C’est très difficile de dire à combien c’est monté le long des façades, c’est très disparate selon les rues. Tout dépend de son élévation par rapport au fleuve et son inclinaison », explique Véronique Drapron, conseillière municipale de la Ville de Saintes. L’eau a envahi d’une façon surprenante le quartier de l’Abbaye aux Dames, noyant les jardins des maisons alentours. La mairie et les pompiers ont préféré évacuer ce week-end le centre d’accueil qu’ils avaient installé sur le site de l’Abbaye dès jeudi.
Des renforts venus de toute la région
Sur l’ensemble de la Charente-Maritime, environ 300 sapeurs-pompiers, gendarmes et policiers ainsi que des bénévoles de la Protection civile et de la Croix-Rouge ont été déployés sur le terrain tout au long de cet épisode de crues. Des renforts ont été déployés ce week-end (lire par ailleurs). A Saintes en particulier, où les effectifs sont montés à 152 soldats du feu mobilisés depuis samedi. Les renforts viennent des quatre coins du département et de la région – Corrèze, Creuse, Dordogne, Vienne et Haute-Vienne. Depuis mercredi dernier, le nombre d’interventions de leur part monte à 648, dont une majorité à Saintes : relevage de meubles, évacuations, repérage des zones sinistrées, assistance des distributeurs d’énergie pour couper le gaz et l’électricité. Les opérateurs sont intervenus auprès des logements les plus touchés, pour sécuriser les lieux et éviter une panne généralisée. 140 abonnés ont ainsi été privés d’électricité sur les communes de Saintes, Taillebourg et Les Gonds. La plupart de ces foyers étaient déjà évacués ou en cours d’évacuation.
353 personnes ont été relogées depuis le début de l’épisode, dont 262 à Saintes. La plupart ont trouvé refuge chez des proches. Les autres ont été relogés par les communes dans des hôtels ou chez des habitants. A Saintes, la mairie a mis en place un système de mise en relation entre les personnes sinistrées et les propriétaires d’une chambre, d’un studio ou d’un gîte qui pourraient accueillir ces évacués. La solidarité marche à plein. « Nous avons géré 600 mises en relation, et nous continuons de recevoir des appels de Saintais solidaires. Ce qui est une bonne chose car la décrue va prendre plusieurs jours, et un certain nombre de personnes ne pourra pas réintégrer son logement dans l’immédiat. Il faudra pouvoir les héberger », explique Véronique Drapron.
Plusieurs maires des communes sinistrées, dont Saintes, ont déposé hier une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. La préfecture assure qu’elle « sera instruite dans les meilleurs délais ».