Lorsque vient l’appel du 18 juin 1940 ; René s’engage dans les FFI. Peu après, il est capturé par les Allemands mais s’évadera avec 12 camarades en creusant un tunnel sous les barbelés. Plus tard, il participera à la prise d’Angoulême et à la marche sur Royan. L’œil vif et pétillant, il se souvient : « …après avoir passé la ligne de démarcation, je me suis installé avec Eliane, ma femme, à Nontron, dans le Périgord. » Le couple y crée, durant la guerre, un hôpital clandestin. S’ensuit une période de dix ans, durant laquelle, il pratique la médecine. Dix années éprouvantes en milieu rural, où le matériel manque cruellement et où les patients, parfois sans-le sou, parfois velléitaires, peinent à payer.
S’évader avec le cinéma
Sa première caméra 8mm, il l’acquiert en 1947. C’est le début d’une longue carrière de cinéaste amateur qu’il poursuivra ailleurs ; à Mérignac, puis à Grenoble, en parallèle de la médecine. Le succès est au rendez-vous ; nombre de ses court-métrages sont primés. A Asnières, il remporte en 1961, le chardon d’or avec son film à la veine surréaliste A mouche que veux-tu ? Avec Survie, il gagne le premier prix du festival amateur de Cannes 2002. Et s’il aime mettre en scène ses proches, il apprécie également le reportage. Fin des années 80-début 90, il filme la modernisation du centre-ville de Cestas. Quelques décennies plus tôt, c’est le Bordeaux des années 50 qu’il filmera dans Actualités cinégraphiques. Bordeaux et ses monuments, son cimetière de la Chartreuse mais aussi la mode, les manèges et les voitures de l’époque. Ce fondu de cinéma et de musique- il a rencontré entre autres Louis Amstrong, Bill Coleman et Claude Bolling – est un personnage tellement pittoresque qu’un documentaire lui a été consacré en 2010; Cinéma maison* de Sylvain Morin.
*A découvrir sur cinemamaison.jimdo.fr .