Au Salon de l’Agriculture, les chasseurs ciblent les idées reçues !


Aude Le Gentil

Au Salon de l’Agriculture, les chasseurs ciblent les idées reçues !

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/05/2016 PAR Aude Le Gentil

Quiconque a déjà ri devant les Inconnus garde en tête ce poncif du chasseur à la gâchette facile. C’est que les clichés ont la vie dure, et le fossé semble se creuser entre chasseurs et non-initiés. Claude Villate, chargé de communication de la Fédération des Chasseurs de Dordogne, donne de son temps au stand des Chasseurs d’Aquitaine, présents au Salon de l’Agriculture. Il nous décrit le rôle des chasseurs, soit quelque 120 000 passionnés en Aquitaine, avant une prochaine fusion avec les fédérations du Limousin et du Poitou-Charentes.

Préserver les zones humides et la biodiversité

« Pour nous, le Salon est un espace de communication. Nous voulons rencontrer ceux qui nous connaissent mal et même ceux qui nous condamnent », affirme-t-il. Sur la pratique de la chasse elle-même, s’il reconnait « des critiques admissibles sur le comportement de certains », ce sont pour lui le fait d’une minorité. De nombreux efforts ont été faits sur le plan de la sécurité : permis de chasse, formations, amélioration de la signalétique et de l’équipement… Les chasseurs sont aussi en première ligne s’agissant de la sensibilisation, via leurs revues et leur web TV notamment. « Mieux vaut encadrer la chasse que l’interdire, prédit Claude Villate. Cela entrainerait une hausse du braconnage et aurait un effet dévastateur pour la biodiversité ».

C’est que la chasse n’est, paradoxalement, qu’une petite partie de l’activité des chasseurs. « 60 % de notre temps est consacré à l’aménagement du territoire et la sauvegarde de la biodiversité », déclare Claude Villate. Les chasseurs s’attachent en particulier à la préservation des zones humides, réservoirs précieux de biodiversité, filtres naturels des cours d’eau. Leur contribution principale s’opère via la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage, reconnue d’utilité publique, qu’ils financent en grande partie. « Nous avons acheté plus de 6 000 hectares, dédiés à la sauvegarde des zones humides », indique Claude Villate. Les chasseurs contribuent à réhabiliter des milieux dégradés, en plantant des haies, en réaménageant des plans d’eau. Dans le viseur : l’urbanisation qui grignote les espaces naturels, et les politiques d’assèchement des territoires.

Maintenir la ruralité

Ce sont aussi les chasseurs qui assurent une surveillance sanitaire indispensable pour prévenir et guérir au plus vite les cas de grippe aviaire et tuberculose bovine. Eux également qui effectuent des inventaires de la faune sauvage. Eux enfin qui luttent contre les espèces invasives et tentent de réguler les écosystèmes. Le chasseur continue : « nous avons un quota de bêtes à abattre chaque année, défini par le préfet, par exemple 17 000 chevreuils ou 12 000 sangliers. Surtout, nous luttons contre les espèces invasives comme le sanglier. On est sur le terrain ». Il enchaine, « chaque animal a sa place, l’important est d’éviter les déséquilibres ».

La présence des chasseurs au Salon de l’Agriculture prend ainsi tout son sens. Chasseurs et agriculteurs travaillent en effet main dans la main pour prévenir toute crise sanitaire et éviter les dégâts causés par les gibiers. Pour Claude Villate, le lien entre chasse et agriculture va bien au-delà. « Dans les villages reculés, les associations de chasseurs sont bien souvent le seul lien social entre les habitants. L’enjeu, c’est de maintenir la ruralité ».

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