Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif visitait ce vendredi après-midi l’usine Repetto à Saint-Médard d’Excideuil.Il a salué la réussite de cette marque française. « C’est une belle histoire » a-t-il déclaré. Une histoire qui a débuté en 1947. Rose Repetto, la mère du danseur Roland Petit, crée ses chaussons de danse dans un petit atelier près de l’Opéra de Paris. Très vite, Repetto devient la référence pour tous les danseurs : de Béjart, Noureev, Barychnikov, Carolyn Carlson, le Kirov aux Folies Bergères. Dès 1956, à la demande de Brigitte Bardot, Rose Repetto crée les ballerines Cendrillon qu’elle lui dédie. BB les associe pour toujours à sa gloire, dans le film « Et dieu créa la femme ». En 1967, pour assurer le développement de son activité, Rose Repetto implante le berceau de sa fabrication à St Médard- d’Excideuil, en Dordogne.
Aujourd’hui, 400 000 ballerines et chaussons sortent des ateliers périgourdins, fabriquées selon la technique unique du cousu retourné. En 1999, Jean-Marc Gaucher reprend l’entreprise avec ses salariés et ses quinze millions de dettes. Il restructure. Il présente un projet un peu fou : celui de faire de Repetto, une marque de renommée internationale sur le marché du luxe.
176 salariés en Dordogne Repetto réalise 50 millions de chiffre d’affaires dont plus de la moitié réalisé à l’export. « Je n’ai jamais voulu délocaliser, j’en ai fait un atout plutôt qu’une contrainte, affirme Jean Marc Gaucher, le PDG de Répetto.
Le groupe emploie 330 salariés dont 176 en Dordogne. Ces dernières années, l’entreprise affiche un taux de croissance de 25 % par an. Son PDG table pour 2013 sur seulement 20 %, et part à la conquête de nouveaux marchés, notamment la Chine. Toujours à la recherche permanente de l’innovation – les collections sont renouvelées tous les deux mois- Jean- Marc Gaucher a annoncé la création d’une ligne de vêtements pour la fin de l’année et le lancement d’un parfum pour le printemps prochain.
Cette conquête de nouveaux marchés n’est possible qu’avec l’accroissement de la production. Pour développer la production, Repetto avait besoin de locaux plus grands. C’est désormais chose faite, avec le soutien des collectivités (conseil général, Région, communauté de communes) et l’Etat. Les investissements sur le site de Saint-Médard d’Excideuil (nouveau bâtiment de stockage, assainissement, acquisition de matériels) représentent 4,3 millions d’euros.
Le développement s’accompagne d’ici cinq ans du recrutement de 130 à 150 ouvriers à la production, préalablement formés au sein de l’école de formation aux métiers de Repetto, créée en début d’année avec le soutien de la Région.
Jean-Marc Gaucher, a profité de la présence d’Arnaud Montebourg pour exhorter le gouvernement à ne pas enterrer les propositions du rapport Gallois et à ne pas tomber dans l’excés des contrôles auprès de ceux qui veulent entreprendre. Visiblement heureux de visiter une usine non menacée de fermeture, le ministre est reparti avec en cadeau une paire de « Richelieu zizi » blanches, les célèbres chaussures pour homme de la marque qui étaient appréciées par Serge Gainsbourg.