Arcachon, Bergerac : deux gares TER inégalement desservies.


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Arcachon, Bergerac : deux gares TER inégalement desservies.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 18/02/2010 PAR Olivier Darrioumerle

Il est 6h30, sur le quai de la gare Saint Jean, un jeune écolier attend sagement le train. Emmitouflé dans un gros blouson, la tête bien au chaud, il se découvre un peu pour nous parler. Il s’appelle Yoan et il prend le TER tous les jours pour aller au Lycée à Arcachon. « Je prends le train de 6h41 et j’arrive au Lycée grosso-modo à 8h. Le train est bien plus rapide que le bus scolaire. J’aime bien avoir dix minutes d’avance, comme ça je peux discuter avec les copains. Et puis si je rate mon train, ajoute t-il, j’en ai un autre une demi-heure plus tard. Les profs savent que j’habite à Bordeaux; ils comprennent. »

A la gare d’Arcachon, nous quittons Yoan devant l’abris-bus. Il n’attendra pas plus de deux minutes. Il est 7h40. C’est l’heure où Thomas part pour Bordeaux. Celui-ci est en costume, le noeud de cravate bien serré, les chaussures bien cirées. 7h56, le train arrive en gare. 

« Je suis en stage dans un cabinet d’avocat bordelais. La navette me coûte 10 euros. C’est moins cher que l’essence, plus confortable que la voiture et ça ne pollue pas. Je n’y vois que des avantages ! « Tandis que la ligne Bordeaux-Arcachon est cadencée et offre une vingtaine d’aller-retour quotidien, la ligne Bordeaux-Sarlat propose des horaires anarchiques, accuse des retards, des ralentissements et pannes.

« Les gens du cru l’appelent Turlutchoutchou » 

Le forum mis à la disposition des usagers témoigne de la situation. Un internaute, Frédéric Delaitre,a même consacré un site en l’honneur de la gare de Bergerac, intitulé : « Bergerac. La gare de Turlutchoutchou ». Un photographe bucolique, Philippe Dufour, l’apprécie, ce train, le voyant comme un train de rêve :  » Les gens du cru l’appellent « Turlutchoutchou » et ses retards sont légendaires. Le diesel a remplacé la vapeur, mais la voie fleure bon la Troisième République. Il longe la Dordogne, traverse des petits villages et ralentit devant des gares abandonnées qui auraient pu recevoir la visite du regretté Président Deschanel.  » Et il poursuit,  » Evidemment, les pionners du désenclavement du Périgord ne l’entendent pas de cette oreille. »
Même si les nostalgiques du bon vieux temps en profitent pour contempler le charme rustique du paysage, les coups de gueule des usagers se passent de commentaires.

« La France d’en haut, c’est le TGV. La france d’en bas, c’est le TER ! Les lundis et surtout les vendredis, c’est l’horreur ! Les rames sont gavées, laissant des voyageurs à quai, mais ils sont gentils, les voyageurs. Qu’ils se rebellent, se rassemblent ! Qu’ils empêchent le TER de partir tant qu’ils n’ont pas de voitures supplémentaires. » Danielle

Une internaute surenchérit, désabusée :

 » Je prends le TER tous les jours depuis huit ans, je constate une dégradation des conditions de transport. En particulier le vendredi soir. Ce train ne compte régulièrement que peu de rames. Ce fut le summum le jour où les passagers ont dû s’entasser dans deux rames. Des usagers sont restés debout depuis la gare Saint Jean jusqu’à Castillon et des personnes n’ont même pas pu monter dans le train en gare de Cenon. Je pense que le bétail doit être mieux traité que nous! »Corinne

Des situations contrastées, c’est le moins que l’on peut constater et qui légitime les efforts entrepris par la Région pour faire évoluer le niveau de services en favuer des usagers de l’autre train, celui « d’en bas ».


 Olivier Darrioumerle

 

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