Grêle: entre prévision, prévention et réparation, une conférence départementale exceptionnelle pour la viticulture


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/09/2013 PAR Solène MÉRIC

Responsables du CIVB, de la chambre d’agriculture, de syndicats d’employeurs et de salariés, jeunes agriculteurs, viticulteurs sinistrés, caves coopératives,… tous les acteurs de la viticulture ont répondu présent à l’invitation lancée par le Conseil général de la Gironde.

L’iodure d’argent pour diminuer la taille des grêlonsAprès avoir rappelé le bilan des orages dévastateurs, et écouté des viticulteurs grandement lésés par ceux-ci, la conférence a donné la parole a divers experts météorologues. Ceux-ci sont revenus sur le déroulé des aléas climatiques du mois d’août, sur les outils de prévision mis en oeuvre ainsi que sur différentes pistes explorées par Météo France pour permettre des prévisions plus fines quant au lieu et à la force de ce type d’événements dans les années à venir.
Pour autant, «prévoir l’orage, n’empêche pas les grêlons de tomber», comme l’a rappelé une viticultrice de l’assistance. C’est pourquoi, il aussi été présenté, comme souvent après des épisodes de grêle, le réseau de l’ANELFA (Association Nationale, d’Etudes et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques). Ce réseau met en place des générateurs de particules d’iodure d’argent, qui allumés en amont de l’orage, agissent au cœur des nuages et permettent, «de diminuer la taille des grêlons, voire, de les transformer en pluie», selon le Professeur physicien Jean Dessens.
Mais pour que ce réseau de générateurs (et de bénévoles qui les allument) soit le plus efficace possible, «ces installations doivent être présentes de manière dense sur tout le département», insiste Alain Leveau, conseiller général et président de l’association au niveau départemental. Equipée de 120 générateurs, la Gironde reste déficitaire sur le sud ouest du département. Une position pourtant cruciale, puisque c’est dans cette zone que se sont formés les orages de cet été, là où selon les experts il aurait fallu davantage traiter à l’iodure d’argent.

Consensus autour d’une assurance incitative

Alain Leveau et Jean-Luc Gleyze

Cela dit, outre le manque d’argent pour financer la création et l’installation de ces générateurs, c’est la difficile accessibilité de cette zone, recouverte de pins qui a été pointée. Il est d’autant plus difficile de trouver un volontaire pour mettre en marche le générateur à tout heure du jour et de la nuit, dès lors que cela s’avérerait nécessaire, en prévision d’orage de grêle.
Des considérations qui semblent avoir convaincu les responsables du CIVB, de la Chambre d’Agriculture et du Conseil général, s’engageant à se mobiliser autour de ce réseau, en réalisant dans un premier temps un audit externe des besoins et des zones déficitaires. Les instances se sont également dites prêtes à se mobiliser auprès de la préfecture pour que celle-ci établisse un protocole normé à destination des pompiers ou gendarmes pour que tous les générateurs soient activés en cas d’alerte grêle.

Pour autant ces seuls générateurs ne pourraient suffire. S’ils peuvent prétendre dans une certaine mesure à diminuer les dégâts, ils ne sont pas la solution miracle face à la grêle. Après la protection de la production, la question de l’assurance est donc apparue comme le volet essentiel de la protection économique des acteurs. En effet, un peu moins de 40% des viticulteurs sont assurés. En présence de représentants des assurances, le sujet a suscité de nombreux débats, même si le consensus d’une assurance incitative, à défaut de pouvoir être obligatoire, semble s’imposer après ce difficile épisode estival. Face au coût souvent mis en avant, plusieurs pistes ont été évoquées. Parmis elles, la mutualisation de l’assurance, l’existence d’une assurance « plancher » pouvant être complétée par les viticulteurs le souhaitant, mais aussi une meilleure information des viticulteurs sur la diversité des prix et des offres assurancielles existantes.

300 000 € jusqu’à la fin de l’année 2013Autre piste suggérée, notamment par les Jeunes agriculteurs, la constitution de volumes complémentaires individuels (VCI), permettant en cas de coup dur, de réguler en quantité et en qualité, une récolte ultérieure déficitaire. Elle permettrait lors d’éventuels prochains aléas de diminuer le risque de perte de marchés par des viticulteurs gravement touchés qui, faute de production suffisante, ne pourraient pas fournir leurs clients.

Enfin, à l’issue des ces échanges riches et nombreux, Jean-Luc Gleyze a annoncé, son intention de présenter aux votes, lors de la plénière du 25 octobre prochain, des mesures de soutien aux agriculteurs (et pas seulement viticulteurs) des communes sinistrées pour un budget de 300 000 € jusqu’à la fin de l’année. Une autre enveloppe «relativement conséquente» sera aussi mise en place lors du vote du budget primitif pour l’année 2014, annonce-t-il. Ces aides pourront prendre la forme soit d’aides à la trésorerie, soit de bonifications de prêts ou de garanties partielles de caution. Pour autant, le Conseil général voulant montrer son attachement à l’assurance, seuls les agriculteurs assurés pourront bénéficier de ces 2 types d’aides, les non assurés quant à eux ne pourront prétendre qu’aux bonifications d’intérêts, à la condition qu’ils souscrivent une assurance dans le même temps.

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