A Montignac, les oeuvres de Lascaux IV prennent vie


Claude-Hélène Yvard

A Montignac, les oeuvres de Lascaux IV prennent vie

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

Dans le bureau de Francis Ringenbach, responsable artistique et de la production de l’Atelier des fac-similés du Périgord, Lascaux IV, n’est pas qu’un simple projet. C’est une réalité. Derrière lui, un gigantesque planning indique au jour le jour les différentes étapes de la réalisation du futur centre international d’art pariétal. La construction du bâtiment doit débuter au mois de mai. La date d’ouverture au public indiquée sur le document est le 1er juillet 2016.
Lascaux IV présentera au public du monde entier le fac-similé complet de la célèbre grotte. Son coût est de 50 millions d’euros hors taxe. A ce montant, il faut ajouter les 7 millions d’euros d’aménagements extérieurs dont la réalisation des parkings et cheminements. Le Conseil général de la Dordogne et la Région Aquitaine apportent 16,6 millions d’euros chacun. La contribution de l’Etat s’élève à 4 millions d’euros. L’Europe au titre des grands projets abondera à hauteur de 12 millions d’euros; le futur exploitant, désigné en juin,  devra apporter pour sa part deux millions d’euros.

800 mètres carrés à créer« C’est un très gros chantier de près de 800 métres carrés à réaliser dont 575  mètres carrés pour la réplique de la grotte. Le temps nous est compté. Nous avons dû recruter. Notre effectif atteint aujourd’hui 26 personnes, » précise Francis Ringenbach. Pour moitié, le personnel vient du département. Il regroupe des peintres, des spécialistes de la restauration, des plasticiens, des résineurs, tous hautement qualifiés et très fiers de travailler sur Lascaux IV. 
Depuis plus de vingt ans, l’Atelier dont le Conseil général de la Dordogne est l’actionnaire majoritaire, a acquis un savoir- faire exceptionnel dans ce domaine très particulier. L’entreprise a réalisé la reproduction de cinq parois avec fresques majeures soit 120 m2 de la grotte de Lascaux pour l’exposition internationale, a contribué à la restauration de Lascaux II, site le plus fréquenté de Dordogne avec 250 000 visiteurs. Il était donc logique que le Conseil général, maître d’oeuvre, et le Conseil régional confient à ces artistes la réalisation du centre international d’art pariétal. Cela devrait rapporter à la société environ cinq millions d’euros. 

Les oeuvres du futur Lascaux IV sont en cours de réalisation à l'Atelier des fac-similés du Périgord

Le diverticule axial en cours« Nous devons réaliser un total de 21 panneaux. Ils représenteront la salle des taureaux, le diverticule axial, le Passage, la Nef, la Rotonde et le Puits. Actuellement, l’ensemble des éléments du diverticul axial est en cours de réalisation.  Nous avons encore trois mois de chantier sur cette partie. Certains éléments sont terminés. Nous devons aussi réaliser des doubles destinés à orner les futures salles d’activité, » précise Francis Ringenbach. Dans la grotte d’origine, le diverticule axial se présente comme un conduit d’une trentaine de mètres. Les figures se répartissent sur les deux parois. Le panneau du grand taureau noir, ou encore la vache rouge à clairette est  déjà saisissante de vérité. Chaque étape donne lieu à une validation par un  comité d’experts

« Nous avions mis quatre ans, pour réaliser les éléments de l’exposition internationale, il nous reste moins de deux ans pour achever le fac similé complet. Heureusement, l’expérience acquise nous permet d’aller plus vite et nous avons « industrialisé » certaines tâches même s’il est difficile d’utiliser ce terme dans le domaine artistique. Notre technique s’est affinée avec une précision qui atteint  actuellement le dixième de millimètres, » ajoute Francis Ringenbach. Les créateurs de Lascaux IV travaillent sur des derniers relevés laser commandés par l’Etat, ceux de 2013, qui apportent un maximum de précision. 

L’alliance de la haute technologie et de l’artLe point de départ d’un fac-similé est la réalisation d’une matrice en polystyrène. Ces moules sont désormais réalisés par fraisage numérique par  l’entreprise Formes et volume, située dans la région d’Aytré en Charente-maritime. Ensuite, le personnel procède au modelage des détails du relief, imprime chaque aspérité, chaque rugosité. On y coule ensuite le moule en élastomère. On y dépose ensuite un voile de pierre, procédé unique et breveté,  semblable à la roche par sa couleur, sa texture. Il s’agit d’un mélange de résines et de poudre minéral.  C’est sur ce « voile » que reposeront les oeuvres des plasticiens et sculpteurs de l’Atelier redonnant ainsi vie au travail de leurs ancêtres vieux de 17 000 ans. 

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