L’Europe c’est lui…

Voici donc l'homme qui a sauvé l'Union Européenne du chaos après le non des Hollandais et des Français au référendum. Et, à l'en croire, permis à notre pays de retrouver sa place en Europe; comprenons la première. En compagnie de l'Allemagne. Au passage, Nicolas Sarkozy a fait l'effort d'associer la chancelière allemande à cette relance, ce qui, non seulement, est la moindre des choses mais une bonne manière à une Angela Merkel qui n'apprécie que modérément ses transports affectueux et, plus encore, le projet sarkozyen d'Union Méditerranéenne.

Qu'en est-il au fond des intentions de Sarkozy? Est-il vraiment cet européen qu'il annonce, la main sur le coeur? En tenant cette promesse de campagne, plus aisée à satisfaire que d'autres sur le pouvoir d'achat, il trouve un dérivatif, avec un souci évident: préparer la présidence française de l'Union à partir de juillet prochain, de sorte qu'il parvienne à faire prévaloir ses vues. Ce sera une autre affaire, surtout s'il s'attaque au sujet de l'euro qui n'est pas à ses yeux un sujet "tabou". L'Allemagne, pour le coup, n'est sans doute pas prête à accepter que l'on manipule la monnaie européenne ou revoit les critères du pacte de stabilité, elle qui a su garder une industrie et une formidable capacité d'exportation. Quant à la définition de politiques partagées, type politique industrielle, elle correspond à une ancienne ambition qui ne peut être ressuscitée d'un coup de menton. On pense, ici, aux propos étonnants de Nicolas Sarkozy, venu en Lorraine promettre des aides publiques pour sauver les emplois de Mittal, ce qui donne à penser, qu'à la tête de l'Europe, il chercherait à bousculer les règles acceptées. Il lui faudra beaucoup de force de conviction pour que les autres le suivent sur ce terrain.

Joël Aubert