Une station service pas comme les autres


En Dordogne, l'Etablissement public départemental Clairvivre compte une station service indépendante avec la rare particularité d'être gérée par un ESAT

La station service de Clairvivre est gérée par des ouvriers d'ESATClaude-Hélène Yvard | Aqui

La station service de Clairvivre est gérée par des ouvriers d'ESAT

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2022 PAR Claude-Hélène Yvard

A Salagnac, à l’est de la Dordogne et en limite de la Corrèze, les 700 habitants et ceux qui travaillent à la Cité de Clairvivre, peuvent encore bénéficier de carburants à prix raisonnable malgré la très forte hausse du prix des énergies fossiles. La station service est quasi unique en France. Sa gestion a été reprise il y a une quinzaine d’années par l’ESAT de l’Etablissement public départemental de Clairvivre. La station refaite à neuf il y a deux ans, propose le service du carburant à la pompe, le montage des pneus et le lavage extérieur et intérieur des voitures.

La cité de Claivivre, à l’Est du département de la Dordogne, possède la particularité d’avoir sa station service indépendante. Celle-ci résiste plutôt bien en pleine tempête de la flambée des prix du carburant. Les habitants de la cité, les salariés, stagiaires et ceux qui travaillent au sein de l’Etablissement public départemental peuvent faire le plein de gazole ou d’essence sans plomb à un tarif similaire à celui de la station service de supermarché la plus proche. Il faut dire que dans ce secteur rural et isolé, il faut parcourir un minimum de 14 kilomètres sur de petites routes pour trouver du carburant. Mais ce n’est pas la seule particularité de cette station, hors du commun.

« Un support de travail pour les personnes accueillies »


« Nous sommes d’abord un établissement public du secteur médico-social et nous accueillons et accompagnons des personnes adultes handicapées au sein de quatre structures dont un ESAT qui reçoit 200 personnes. Ce sont cinq ouvriers de l’ESAT qui s’occupent de la station », explique Myriam Duval, directrice du parcours autonomie et inclusion, qui comprend l’ESAT où 200 adultes handicapés sont accueillis. Jusqu’en 2008, la station était gérée par un entrepreneur indépendant.

« Le choix a été fait de reprendre la gestion, car c’est d’abord un support de travail pour les personnes accueillies. » L’établissement public fait le pari de la qualité du service, la fidélité des clients et la diversification des activités. La station distribue du carburant, des bouteilles de gaz, propose le lavage automobile intérieur et extérieur et le montage, équilibrage des pneus. Les tarifs du jour à la pompe demeurent raisonnables ; 1, 75 € le litre d’essence SP et 1,66 € pour le litre de gazole. Pour l’approvisionnement, l’établissement passe par une procédure de marché public et signe un contrat de trois ans avec un grossiste.

Diversification et marges réduites

« Le chiffre d’affaires quand nous avons signé le marché était supérieur à 500 000 euros. Il a diminué mais demeure autour de 400 000 euros ». La part carburant, représente les trois quarts. La notion de rentabilité n’est pas tout à fait la même que pour une entreprise lamda, mais nous avons fait le choix de réduire nos marges. « Pour nous, l’essentiel est ailleurs, l’intérêt réside davantage dans une démarche d’insertion des personnes accueillies, mais aussi par le service que nous offrons aux usagers avec ce commerce de proximité ». Chaque client est accueilli par un ouvrier de l’ESAT qui le sert en carburant, qui facture et encaisse, du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Lors des pauses méridiennes et les week-ends, la station dispose aussi d’une pompe accessible 24/24. Myriam Duval souhaiterait développer davantage les prestations de services comme le montage, l’équilibrage de pneus et le lavage. 

Des interrogations surviennent pourtant sur son devenir. « La question concerne principalement quel carburant va prévaloir à l’avenir, les véhicules rouleront-ils tous à l’électricité ? On s’interroge, tous les engins agricoles de notre exploitation roulent au gazole, tous nos minibus également. »

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