Une première rencontre cordiale entre le nouveau Préfet de région et la FRSEA Aquitaine


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Une première rencontre cordiale entre le nouveau Préfet de région et la FRSEA Aquitaine

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/07/2015 PAR Solène MÉRIC

Sans chercher à aborder les difficultés économiques de la profession « sur lesquelles le préfet de Région n’a pas compétence ni le pouvoir d’agir », reconnaît volontiers Henri Biès-Péré, les membres de la FRSEA, ont profité de cet échange pour défendre et expliquer leur position sur des questions liées à la réglementation agricole et à son interprétation et application spécifique en Aquitaine. Au programme donc : la déclinaison régionale de la loi d’Avenir sur la question de la régulation foncière et du défrichement, le Programme d’Action Régionale des zones vulnérables, divers sujets liés à l’eau, les contrôles PAC dans les exploitations ou encore les traitements  phytosanitaires.
Autant de sujets qui pourraient avoir tendance à « empoisonner le métier dans un contexte économique déjà difficile, estime le Président Aquitain de la FRSEA. Ce sont des thématiques qui créent toujours plus de réglementations, plus de contrôles, et qui au total ajoutent des pressions sur le moral des agriculteurs, qui pour un certain nombre d’entre eux est déjà très mauvais ».

« Plus de bon sens sur le zonage »Sur le Programme d’Action Régionale des zones vulnérables par exemple, la FRSEA appelle « à plus de bon sens pour ne pas pénaliser les spécificités de notre agriculture aquitaine. Ce programme doit pouvoir être adapté sur chaque territoire et en fonction du contexte, pour ne pas tomber dans des aberrations!»
Evoquant les contrôles PAC, si Henri Biès-Péré rappelle que pour la FRSEA l’existence de tels contrôles « fait partie du contrat » avec l’Europe, il a plaidé auprès du Préfet pour que des consignes soient données aux agents contrôleurs. « Les contrôles doivent être de nature pédagogique, et sans sanction. Et cela d’autant plus au regard de l’absence d’interprétation claire des nouvelles règles PAC par l’Etat, notamment sur le site internet Télépac, où les agriculteurs ont eu à remplir leur dossier ».

Le préfet Pierre Dartout (au centre) a visité de l'exploitation de Bernard Campas (à gauche du préfet) dans la continuité des échanges avec les agriculteurs

« Le Préfet doit avoir un rôle d’arbitre »Sur les questions liées à l’eau et à la forêt ( défrichements compensatoires), le Président du Syndicat agricole reconnaît que ces questions, au regard des multiples intérêts qu’elles suscitent, « ne sont pas simples ». Mais, une fois que tous les acteurs ont été entendus, « le Préfet doit savoir se positionner en arbitre et intervenir sur des cas précis, au regard, une fois encore, du contexte ou de la spécificité d’une situation donnée, et ainsi éviter les situations parfois absurdes ou injustes que l’application des textes, sans appréciation mesurée, peut parfois entraîner pour les agriculteurs», estime-t-il.
Enfin dernier sujet sur lequel le syndicat agricole a tenu à attirer l’attention du Préfet de Région : les traitements phytosanitaires et le dispositif pilote « Phytoplainte », par lequel l’Agence Régionale de Santé recueille et gère les plaintes liées au épandages de pesticides. Un dispositif, qui selon la FRSEA « occulte les efforts importants faits par la profession » en matière phytosanitaire, et risque de mettre en place une « spirale à la délation » ayant des répercussions négatives sur les relations de bon voisinage entre citoyens et agriculteurs…

« Trouver un rythme de croisière pour la concertation »Au total, le Président de la FRSEA Aquitaine s’est dit « satisfait de cette rencontre, avec un Préfet de région à l’écoute » qui, de son côté, a souligné que cet échange avait été « très utile » pour lui, nouvel arrivé en Aquitaine. Sans forcément pouvoir répondre à l’ensemble des problèmes et questions soulevés, il a promis pour la rentrée une réponse plus précise sur un certain nombre de ces sujets. L’occasion, donc, d’une prochaine rencontre, rappelant au passage l’importance selon lui, de « trouver un rythme de croisière pour une concertation régulière avec le monde agricole ».
Si le Préfet a tenu à rappeler que sur les dossiers liés aux questions foncières, « il appartient en premier lieu aux agriculteurs d’être plus présents dans les instances qui s’y consacrent pour défendre au mieux leurs intérêts », il a également su glisser qu’il ne considérait pas les agriculteurs comme de « mauvais pollueurs », leur reconnaissant au contraire volontiers que « sur une longue période, peu de professions ont fait autant d’efforts de progression que vous dans la diminution des pollutions ».
Enfin, face à l’inquiétude exprimée par certains sur le phénomène de métropolisation, Pierre Dartout a rappelé que la métropolisation autour de Bordeaux était une « chance dont il faut savoir profiter », avant de se lancer dans un plaidoyer pour « un territoire rural créateur de richesses productives et attractif dans lequel les agriculteurs ont une large part à jouer », en tant qu’acteurs indispensables à la structuration de ce territoire, autour des intercommunalités, et de petites villes devant retrouver leur performance.

A l’occasion de cette matinée, et en prémices à la future grande région, étaient également présents à cette rencontre, les Présidents des FRSEA Limousin et Poitou-Charentes.

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