Une idée balade en Périgord, la Roque Saint-Christophe, boulevard de l’humanité


Claude-Hélène Yvard

Une idée balade en Périgord, la Roque Saint-Christophe, boulevard de l'humanité

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/07/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Après deux mois de fermeture en raison de la crise sanitaire liée, le site de la Roque, en Dordogne, a rouvert au public le 30 mai. Après un mois de juin assez moyen, en raison de l’absence de voyagistes, et de visites scolaires, de visites de groupes de personnes âgées, le touristes sont là et la visite a été adaptée : la boutique a été aménagée, les sens de circulation mis en place. Il y a même sur le site, les consignes pour une visite en toute sécurité. Le port du masque est obligatoire. 
Vue à l’aplomb du gisement du Moustier, ou depuis la rive droite de la Vézère, la Roque Saint-Christophe semble s’étendre à perte de vue et ne dément pas son titre d’« un des plus grands et des plus anciens sites rupestres du monde ».  Connu également sous le nom de Boulevard de l’Humanité, c’est le plus grand abri aérien d’Europe avec ses 300 mètres de long.

La Roque Saint Christophe à Peyzac le Moustier

Sur un kilomètre de long et 80 mètres de haut, la falaise s’est dans un premier temps laissée sculpter par les eaux de la rivière. Et les hommes qui y ont trouvé refuge depuis la nuit des temps ont poursuivi le travail. Ils ont façonné et aménagé la roche de bas en haut, en s’élevant vers le ciel au fil des avancées technologiques et de la nécessité de renforcer les systèmes défensifs de la cité, bientôt associée à un fort.
La Roque Saint-Christophe, c’est aussi l’histoire d’une occupation humaine. La visite du site permet de comprendre le mode de vie et l’organisation de ce peuple des falaises appelé aussi « Troglodytes ». Le public peut découvrir l’empreinte laissée par nos ancêtres sur la roche ainsi qu’un conservatoire des machines de génie civil reconstitué en hommage aux grands bâtisseurs médiévaux. Une des volontés de Jean-Marc Touron, le propriétaire, est de visualiser le site tel qu’il existait autrefois, la vie menée par les premiers occupants. Le parcours est ponctué de mises en scène comme l’abri préhistorique, la cuisine de l’an mil, la salle d’armes, l’église, etc. Pour aider à la compréhion des lieux, ont été ajoutées quelques reconstitutions architecturales et des panneaux signalétiques bien documentés.

Le site est bien documenté et enrichi de reconstitutions

Un film en réalité virtuelle

La nouveauté de l’année 2020, c’est la mise en place d’un espace de projection avec la diffusion d’un film d’évocation de l’habitat  disparu en réalité virtuelle. Ce film, réalisé par Laurent Labeyrie (concepteur et réalisateur de la 3D à Périgueux), et Jean-Charles Pouyot, est l’aboutissement de six ans de travail pour plonger les visiteurs dans le formation géologique du site et l’évolution de son bâti au cours du temps.  Il restait à en remonter le fil de l’histoire, débutée il y a 55 000 ans ! Le film en réalité virtuelle, fruit d’un vrai travail de recherches scientifiques et historiques, est une évocation du bâti disparu. Le travail ainsi réalisé est colossal : après la numérisation de la falaise par photogrammétrie, les constructions ont été crées dans un logiciel 3 D, maison, par maison, en se basant sur les traces d’occupation sur la falaise et en concertation avec des architectes du patrimoine.  Les habitations et les enceintes fortifiées ont été reconstituées, fidèlement avec les murs, les bois et les torchis, les toitures, la végétation. Les images sont saisissantes de réalité. Après les avoir visionnées, nul ne peut plus ignorer l’importance et le rôle déterminant que le fort et la cité ont joué dans l’histoire de la Vallée de l’Homme.

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