Un nouveau dispositif unique en Europe pour surveiller la forêt des Landes


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Un nouveau dispositif unique en Europe pour surveiller la forêt des Landes

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/07/2015 PAR Romain Béteille

324 000 euros, dont 299 400 facturés à la Caisse Phyto Forêt (composée d’associations et divers professionnels de la sylviculture). C’est ce que devrait coûter ce nouveau dispositif de télédétection des foyers de mortalité en forêt de Pin Maritime, dont les premières actions ont été lancées en janvier. Au centre de ces nouvelles technologies dont la mission est de couvrir pas moins de 1,5 million d’hectares, on retrouve Telespazio, une filiale de Finmeccanica et de… Thalès qui développe des systèmes satellitaires, des télécommunications, navigations et technologies numériques. L’entreprise a lancé en 2013 à Latresne le premier centre de surveillance de l’environnement, Earthlab, qui a vocation a être étendu au monde entier. 

Une phase de testCe nouveau programme de télésurveillance est rentré depuis janvier dans une « phase de test » pendant 3 ans dans une phase de test à grande échelle, à deux niveaux d’observation : satellites et aéroportée (ULM, Drônes) pour un zoom plus important. Pour Christian Pinaudeau, Secrétaire Général du Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest, cette nouvelle opération a plusieurs raisons d’être. « C’est une première Européenne, ça avait déjà été fait à titre expérimental à l’échelle d’un jardin, mais jamais sur un million d’hectares. Trois objectifs à cela : anticiper le changement climatique et ses conséquences, renforcer le massif et répondre à la pression sociale et commerciale ». En effet, selon le responsable, après les deux tempêtes subies en 1999 et 2009, 35 % de la forêt des Landes est constituée de jeune peuplement (environ 350 000 hectares), plus sensibles aux différentes attaques naturelles que les autres et « victimes des effets de lisière ». La mobilité des populations et des marchandises « amène également beaucoup de parasites, d’où la nécessité de se former pour intervenir le plus vite possible et mutualiser les coûts et les financements à l’échelle du massif ». 

Une réelle avancée technologiqueLa Caisse Phyto-Forêt, en collaboration avec l’INRA, mène en parallèle, en plus de cette nouvelle « télédétection », deux luttes : une contre les champignons et la seconde contre le dépérissement des pins maritimes (dû principalement aux insectes et aux champignons). Au programme de ce nouveau dispositif de surveillance, des satellites qui ont une capacité d’observation supérieure (350 kilomètres d’altitude), des dispositifs plus « terrestres » pour détecter les arbres malades et une observation complète deux fois par an. Pour comparaison, selon Jean-Charles Samalens, en charge du projet, « en Europe actuellement, on mesure une vingtaine d’arbres tous les 16 kilomètres une fois par an… ». Sans compter que la politique de reboisement suite aux tempêtes a concerné les 200 000 hectares touchés à plus de 40 %, mais que l’on a beaucoup moins d’informations sur les 200 000 autres touchés à moins de 40 %.

« Renverser la donne » La résolution, elle, reste très détaillée : 50 centimètres pour l’image satellite et entre 10 et 25 pour les dispositifs aéroportés, qui seront déployés sur de petites surfaces à risques où des anomalies seront détectées en amont. « On ne peut pas mettre un homme derrière chaque arbre », souligne Christian Pinaudeau. « On a tenté de renverser la donne à l’échelle du massif. On ne propose pas de faire des observations détaillées partout, juste de financer un projet soutenable par la filière ». Divers correspondants, techniciens et autres ouvriers devraient ensuite traiter des zones bien précises grâce à ces nouveaux dispositifs créés en collaboration entre différents acteurs. « Les forêts ont l’avantage d’être surveillées par des satellites depuis déjà plus de 30 ans par l’INRA. Ce sera aussi très utile en termes de traitement des nouvelles données ». Une initiative qui devrait faire des émules, du moins les professionnels du secteur l’espèrent-ils. D’autant que la sylviculture reste une force de l’économie régionale : 34 000 emplois, un chiffre d’affaires estimé à 2,6 milliards d’euros et la première forêt cultivée d’Europe. On comprend encore mieux l’intérêt de la protéger… 

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