Transformer une mauvaise nouvelle en une force. C’est ce qu’a fait la Communauté d’Agglomération de Bergerac (CAB) avec l’ESCAT, Établissement Spécialisé du Commissariat de l’Armée de Terre. À la suite de la réforme de modernisation de la Révision générale des politiques publiques de la Défense, le site, qui approvisionnait en vêtements et mobiliers différentes unités de l’armée, avait été fermé définitivement en 2014.
Moins d’un an plus tard, la CAB en devenait propriétaire, pour un montant de 480 000 euros. « C’est un site de 21 hectares, à l’entrée ouest de la ville, proche de la rocade. Il regroupe 10 bâtiments classiques et 7 en structures légères, pour 60 000 m² environ de surfaces couvertes. Des dimensions rares en Nouvelle-Aquitaine », décrit Philippe Perrin, directeur du service du développement économique et de l’attractivité de la CAB.
Agriculture et agroalimentaire
Ce dernier explique le développement rapide du site par ses atouts. « Les industriels, lorsqu’ils s’installent, n’ont pas envie de faire des investissements immobiliers. Ici, ils peuvent vite se projeter dans les bâtiments existants », confie Philippe Perrin. Parmi les projets structurants, le Plan Alimentaire Territorial, dans lequel s’est engagée la CAB dès 2015, autour d’un projet d’excellence alimentaire.
C’est dans le cadre de ce projet que la CAB a installé sa légumerie à la fin de l’année 2021, dans l’un des quatre hangars de 5000 m² à l’Est du site. Un hangar partagé avec la cuisine centrale de la ville de Bergerac, inaugurée récemment, et avec Manger Bio, qui a installé des chambres froides, dans l’objectif de créer des liens entre les structures. Ces quatre hangars ont été recouverts de panneaux photovoltaïques.
La place ne manque pas pour installer de nouvelles activités. Même si les acteurs économiques sont déjà nombreux, la CAB n’a pas encore tout loué et le site attire sans cesse de nouveaux candidats.
Parmi les autres activités liées à l’agroalimentaire se trouvent L’Atelier des Maraîchers (valorisation des surplus des producteurs en conserves, bocaux, recettes…), la chocolaterie Yamanka, la SAS Erika (fabrication d’un gin périgordin à base de miel), La Nove et La Coulobre (deux brasseries artisanales bio), l’Echoppe de l’ESCAT, la Vinaigrerie Générale (entreprise locale extérieure qui utilise un bâtiment pour du stockage).
Un fil conducteur
Mais l’ESCAT accueille d’autres entreprises aussi, certaines pour du stockage, d’autres pour la création et le lancement d’activités. « Nos prix sont attractifs, on intéresse du monde. On peut rendre service à des entreprises voulant des espaces de stockage, lancer des activités, accueillir des associations… », explique Philippe Perrin. Avec autant d’espace, les idées ne manquent pas.
« Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est bien définir ce que l’on veut faire, autour du domaine de la transition environnementale et de nouvelles entreprises innovantes. Il faut penser aux externalités positives possibles, à l’aménagement global, à la gestion des flux », imagine Philippe Perrin. En 2014, l’ESCAT comptait 92 salariés (81 civils et 11 militaires). Huit ans après seulement, ces effectifs sont égalés ou presque. Déjà une réussite.
Propriétaires ou locataires ?
La CAB est propriétaire de la majeure partie du site de l’ESCAT. Elle a cependant cédé, dans le cadre d’un échange de foncier, le bâtiment principal, un hangar de deux hectares situé face à l’entrée, à la coopérative La Périgourdine. Les quatre maisons qui bordent le réseau routier ont aussi été vendues à l’association L’Atelier, qui en a fait un centre d’hébergement de réfugiés. Tout le reste est loué.