Sécurité dans les lycées : « Ne pas créer de psychose »


En Nouvelle-Aquitaine comme ailleurs, l’assassinat du professeur Dominique Bernard le 13 octobre, a légitimement monté d’un cran les inquiétudes liées à la sécurité au sein et autour des établissements scolaires. Quid des lycées néo-aquitains ?

Lycée Vaclav havel à BèglesICNVHavel

La Région Nouvelle-Aquitaine a interrogé les lycées sur le sentiment de sécurité. Seuls 20 d'entre eux ont remonté des besoins d'améliorer certains éléments.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/11/2023 PAR Solène MÉRIC

Jean-Louis Nembrini, vice président de la Région en charge de l’Education a réaffirmé en cette rentrée de novembre, que « la sécurité dans nos établissements est un sujet grave et de profonde préoccupation, mais également un sujet au long cours ». Comprendre ici que la collectivité régionale, qui a compétence principalement en matière d’immobilier dans les lycées n’a pas attendu le funeste 13 octobre denier pour s’enquérir du sujet sécuritaire. Pour autant assume-t-il, « nous n’avons pas sur-réagi, il ne faut pas créer de psychose ».

Sur 294 lycées néo-aquitains, 20 ont remonté des insuffisances

« Depuis 2017 et la création de la Nouvelle-Aquitaine, 332 opérations de renforcement de la sureté ont eu lieu pour un investissement total de 29 millions d’euros, et les actions se poursuivent. La sécurité des élèves, des enseignants et des agents des lycées est notre sujet  numéro 1 », synthétise l’élu. Suite à l’attentat meurtrier de Arras, et dans un contexte international et national pour le moins tendu, la Région a tenu « à se rapprocher des établissements pour savoir s’ils avaient des inquiétudes nouvelles » en matière de sureté.

Sur les 294 lycées néo-aquitains, 20 seulement ont remonté des insuffisances. « Comme nous l’avons fait depuis 2017, nous répondrons à chacune des demandes faites par les établissements. En matière de sécurité, on ne tergiverse pas », assure Jean-Louis Nembrini précisant qu’il s’agit là bien plus de « prévention et d’assurer un sentiment de sécurité au cas par cas » que de réponses à de réelles alertes. 

Les demandes adressées par les lycées sont de plusieurs natures à commencer par des renforts de dispositifs d’alarme. « Il s’agit de veiller à ce que l’alarme soit audible dans toutes les salles de classe et à tous les endroits des établissements qui parfois peuvent être très vastes ». Sont alors envisagés soit une augmentation du niveau sonore, soit l’achat de haut-parleurs complémentaires. Un souci d’autant plus d’actualité que la Région vient de procéder au lancement d’une nouvelle alerte attentat-intrusion à la sonorité distincte de celle de l’alerte incendie.

L’objectif n’est pas de « bunkeriser » les lycées

Autre demande des établissements permettant de sécuriser l’accès aux lycées : l’amélioration des portails, clôtures ou encore la pose de vidéophone. Parmi les demandes qui augmentent peu à peu, la vidéoprotection. Environ 20 % des lycées néo-aquitains en sont déjà équipés, et les services de la Région notent une légère augmentation des demandes, sachant que « parfois, les demandes ne sont pas adressées à la Région mais directement financées par le lycée sur son propre budget ».

L’objectif en tout cas, « n’est pas évidemment de « bunkeriser » les lycées en mettant des cameras partout » souligne à plusieurs reprises l’ancien recteur d’académie.

Des formations sécurité ?

Réagissant aux propos d’Elisabeth Borne ce lundi matin sur France inter concernant l’installation d’un dispositif d’alerte directe entre établissements scolaires et police ou gendarmerie selon le secteur, Jean-Louis Nembrini, s’est dit « tout à fait favorable », sans oublier de rappeler que « chaque directeur d’établissement a déjà dans son répertoire téléphonique le contact direct du gendarme ou du policier référant pour son établissement ».

Egalement favorable à la mise en place de formations des personnels relatives à la sécurité, Jean-Louis Nembrini garde une certaine prudence :   « les personnels d’accueil dans les lycées n’ont pas dans leur fiche de poste de missions relatives à la sécurité. Ils n’ont par exemple pas le droit de fouiller des sacs ou des cartables. Faire évoluer les missions des agents à l’intérieur des établissements peut-être une piste de réflexion, mais ce sont des réflexions à avoir avec l’État. De même que l’augmentation du nombre de personnel complémentaire à l’accueil, c’est une demande que l’on entend, mais ça ne relève pas de la compétence de la Région ».

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