Relève assurée pour l’Atelier du Bois Rouchon


Eric et Gosia Chassagnon ont repris en octobre 2020, l'atelier du bois Rouchon à Aubas avec l'ambition de donner une nouvelle jeunesse à cette entreprise centenaire.

Eric Chassagnon discute avec l'un des ses salariésClaude-Hélène Yvard

Eric Chassagnon discute avec l'un des ses salariés

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/02/2022 PAR Claude-Hélène Yvard

Ayant travaillé de nombreuses années dans le secteur des métiers d’art en région parisienne, Eric et Gosia Chassagnon ont eu envie de voler de leurs propres ailes en tant qu’entrepreneurs. Ils ont repris à l’automne 2020, l’Atelier du bois Rouchon à Aubas, aux portes de Montignac-Lascaux, créé en 1918. L’entreprise s’est depuis lancée dans un travail sur mesure haut de gamme à travers la création contemporaine. C’est un pari de qualité qui passe par l’usage du bois massif, la transmission des savoir-faire et le capital humain.

« Lorsque mon épouse et moi, avons pénétré la première fois, dans cet atelier, nous avons eu un véritable coup de coeur et une intuition, cette entreprise centenaire est une belle endormie, qu’il fallait réveiller », indique Eric Chassagnon. Nous sommes alors au coeur de l’été 2019. Avec son épouse Gosia, ils ont acquis de longues années d’expérience à des postes de direction et de managers dans le secteur des métiers d’art, en région parisienne. « Nous venions de passer une quinzaine d’années dans une entreprise centenaire spécialisée dans la serrurie d’art et le bronze d’art, basée dans le secteur de la Bastille à Paris », précise Eric Chassagnon. Le couple a une sensibilité particulière à la décoration et à la création de mobiliers.

Un an de négociations

Grâce à une relation professionnelle dans son réseau de l’artisanat d’art,  Eric Chassagnon va s’intéresser à l’Atelier du Bois Rouchon, située à Aubas,  entreprise familiale créée en 1918 et spécialisée dans la fabrication et la création de meubles haut de gamme en bois massif. Elle correspondait à son souhait de trouver un atelier de fabrication avec un vrai savoir-faire, en région. Sauf qu’à l’époque, l’entreprise n’est officiellement pas à vendre. Même si le cédant a exprimé le souhait de céder, il n’a pas entamé les démarches officiellement.

« Il aura fallu une bonne année de négociations ralenties par le contexte sanitaire. Ce fut un cap délicat à passer, mais nous avons été accompagnés par la Chambre de commerce et Périgord développement », témoigne Eric Chassagnon. La démarche de transmission a été soutenue par la CCI et Initiative Périgord, qui a accordé un prêt d’honneur de 37 500 euros au porteur de projet. Au moment de la cession, l’entreprise centenaire est en train de dépérir, avec un portefeuille clients très réduit et peu d’activité. Elle compte sept salariés dont trois sont alors proches de la retraite. Par chance, l’appareil de production est entretenu, avec un beau parc machines. Il y a aussi un vrai capital humain avec des compétences reconnues. 

Capital humain

L'ADBR compte un vrai savoir-faireADBR

L’ADBR compte un vrai savoir-faire

Gosia et Eric Chassagnon arrivent avec dans leurs bagages à la fois des compétences en management et développement d’entreprise spécifiquement dans les métiers d’art. Au départ, la priorité va être de sauvegarder les compétences, et ce malgré les départs à la retraite prévus. « A mon sens, les savoir-faire présents internes n’étaient pas suffisamment mis en valeur. Depuis, nous avons dû recruter dont une jeune femme actuellement en alternance et un ouvrier  qui arrive du Québec avec une  formation d’ébéniste. »

Eric Chassagnon débute l’activité au coeur de la période du deuxième confinement. « Le démarrage a été long, cela nous a permis d’assoir les choses avec l’équipe et d’entreprendre les démarches commerciales. » Dix-huit mois après la reprise, l’Atelier est sur de bons rails avec un bon volume d’activité en France et à l’étranger (Suisse, Japon, Andorre). Si le couple de dirigeants apporte une dynamique marketing et un joli carnet d’adresses, il « s’appuie sur l’équipe pour la réalisation de leurs projets, elle est au cœur de la réussite commune ».

Du haut de gamme
Eric Chassagnon développe une offre orientée vers plus de modernité et d’esthétisme, avec la complicité de son épouse pour le stylisme. Il souhaite conforter la place de l’entreprise sur le créneau porteur de « l’excellence française » avec un travail de création sur mesure haut de gamme, des essences de bois nobles qui font son atout depuis l’origine. L’entreprise sarladaise a conservé l’exclusivité de tables dessinées pas Jean Nouvel,  il s’agit de la gamme « Essence ».

L'Atelier propose du haut de gamme et du sur-mesureADBR

L’Atelier propose du haut de gamme et du sur-mesure

« Nous avons ouvert aux clients la possibilité de faire des choses sur mesure,  avec des pièces uniques alors que mon prédécesseur travaillait sur catalogue. » L’Atelier travaille par le biais de prescripteurs, décorateurs, architectes, pour des particuliers qui ont des moyens, mais aussi pour des collectivités, pour des hôtels de catégorie supérieure ou des palaces. « Nous avons conservé trois clients historiques, qui sont des revendeurs. » 


Scieries locales
L’Atelier du bois Rouchon a recours à plus de 80 % au bois massif, du chêne, du hêtre, du noyer, du frêne avec des bois qui sont labellisés PEFC. Eric Chassagnon revendique une production éco responsable 100 % française avec des bois d’origine France. Il collabore avec des scieries locales et régionales. La majeure partie de son approvisonnement est issue de forêts de Nouvelle-Aquitaine. Pour les finitions des meubles, les produits chimiques ont été supprimés.

Eric et Gosia Chassignon ne manquent pas de projets. Le principal est de développer une gamme propre à l’entreprise sous signature ADBR, avec des effets de matières, des jeux de nuances en intégrant les usages contemporains.

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