Aide à l’industrie : l’Etat se penche sur les entreprises innovantes de Charente-Maritime


Anne-Lise Durif

Aide à l'industrie : l'Etat se penche sur les entreprises innovantes de Charente-Maritime

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 30/01/2017 PAR Anne-Lise Durif

« Souvent, on a l’actualité des entreprises qui ne vont pas bien. Là, je voulais montrer qu’on a aussi une actualité d’entreprises qui vont bien », a expliqué Christophe Sirugue, en marge de sa visite à l’entreprise Selenium Medical, à La Rochelle. « Il ne faut pas rester sur la désindustrialisation que notre pays a subie durant quelques décennies. L’industrie d’aujourd’hui se développe différemment de l’industrie d’autrefois : il faut être dans l’innovation et dans la recherche en permanence, pour rester compétitif à travers le monde. Il y a en France une industrie combative, créative, qui réussit, exporte et embauche. La pharmacie, l’aéronautique, la mode, la recherche médicale sont autant de secteurs sur lesquels nous sommes performants en la matière. […] Il faut que les entreprises intègrent que c’est possible et ça l’est parce qu’il existe des dispositifs d’accompagnement comme le Crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE) – 200 000 € ici, chaque année-, la banque publique d’investissement ou l’Arie… Mais aussi avec l’accompagnement d’écosystèmes, comme le fait l’agglomération de La Rochelle, ou encore les politiques que la Région développe en matière d’aides aux entreprises. »

Sélenium Medical, une entreprise innovante qui monte

Selenium Medical a été fondée en 2009 par Olivier Richart, ancien salarié d’une entreprise rochelaise spécialisée dans les implants et processus chirugicaux de la colonne vertébrale. En ayant des retours de personnels médicaux sur la difficulté qu’ils avaient à conserver les implants 100 % stériles tout au long de leur manipulation et sur le manque de maniabilité des sachets, Olivier Richart a eu l’idée de créer une entreprise spécialisée dans la préparation et le conditionnement des implants chirurgicaux à destination du bloc opératoire, de l’emballage à manipulation aseptique (aucun contact durant les étapes de l’opération) à la préparation des implants en amont pour les rendre plus vite compatibles et acceptés par le corps humain qui les reçoit. Leur valeur ajoutée ? Avoir créé des emballages innovants. « Avant, les implants étaient vendus dans un emballage type boite à cigarettes, aujourd’hui, c’est vendu en tube, type rouge à lèvres, les clients ont l’impression d’avoir l’I-Phone 6 de la technologie médicale (rires) », explique Olivier Richart. Cette innovation permet surtout « de meilleures prises en main et utilisations du produit, plus simples et plus intuitifs ». Elle leur a permis de s’imposer dans 40 pays du monde, en particulier sur le marché américain, qui représente à lui seul 20% de leur chiffre d’affaires. Grâce à l’export, la croissance de l’entreprise a bondi de 43% l’an dernier, permettant d’embaucher 17 salariés supplémentaires, sur les 43 d’origine.

Aujourd’hui, Selenium Medical voudrait se développer davantage, pour faire face à la concurrence mondiale. Car le secteur de la préparation d’implants a beau être un marché de niche, il pèse tout de même 2,5 milliards de dollars au niveau mondial. Et il est appelé à se développer : de nombreux pays, comme le Japon, commencent à faire du 100% stérile une obligation législative dans l’ensemble des actes hospitaliers. Pour rester compétitif face à la concurrence qui s’annonce, Selenium Medical a besoin de s’agrandir et d’embaucher du monde. Le contrat ARI va y contribuer. « Cette aide de l’Etat suit une première aide de 500 000 euros de la Région, dans le cadre d’un plan de croissance à hauteur d’au moins 20 millions de chiffre d’affaires dans les quatre ans à venir et un objectif de création de 50 emplois dans les deux ans », poursuit le directeur de Selenium Medical. « Il va nous permettre de nous agrandir, avec l’achat de locaux de 2500 m2 et son terrain de 1 hectare, dans la ZI du chef de baie, à quelques mètres de nos locaux de création. Ces nouveaux bâtiments vont nous permettre d’intégrer la fabrication des fameux tubes d’emballage, que nous sous-traitons pour l’instant. Le marché nécessitant désormais une sécurisation de l’approvisionnement, on a besoin d’intégrer la sécurisation et la traçabilité de ces tubes et de robotiser tout cela. »  Les premières machines sont attendues pour fin avril, pour un début de production dès cet été.


L’ARI, c’est quoi ?

Créé en 2010, l’Aide à la ré-industrialisation, gérée par le ministère de l’industrie en partenariat avec le CGET est un dispositif de soutien à l’investissement qui s’adresse aux entreprises dont le projet d’investissement industriel contribue par son ampleur et son potentiel économique à la ré-industrialisation de la France et à la création d’emplois. En 2016, sa dotation était de 30M€. Il existe deux types d’aides. Un sur l’« Excellence Industrielle » pour les investissements intensifs ou d’envergure (au moins 5M€), comme les projets de création de nouveaux établissement, avec une forte création d’emplois potentiels (au moins 25 postes). L’autre, intitulé « Croissance et Développement » est destiné aux projets des TPE et PME dans leur modernisation, sur un projet d’au moins 2 M€ d’investissements et de 10 créations d’emploi.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Charente-Maritime
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles