Raz-de-marée pour François Bayrou à Pau


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Raz-de-marée pour François Bayrou à Pau

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/03/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Une chose est sûre. Le candidat Modem ne boude pas son plaisir. « Le soutien extraordinaire, massif, de 62,95 % des électeurs a une signification extraordinaire, très émouvante, qui nous honore et nous engage » a-t-il confié lors de la soirée de victoire organisée au parc des expositions.  Avant de rappeler que sa liste l’a emporté, sans coup férir, dans les 55 bureaux de vote répartis en ville.  Autrement dit qu’elle a bénéficié d’un soutien qui réunit « toutes les opinions, toutes les classes sociales et toutes les origines ».

L’exemple paloisSelon François  Bayrou, un tel score ne peut s’expliquer que parce que la capitale du Béarn « a des attentes très importantes ». Mais aussi parce qu’elle a très mal vécu les dernières années de gestion municipale, et qu’elle exprime « un immense besoin d’écoute ». Cette pierre jetée dans le jardin de Martine Lignières-Cassou, la députée-maire socialiste sortante, n’a échappé à personne.

Pau va-t-elle être la ville où le patron du Modem va mettre en pratique ce qu’il prône sur le plan national ? Le nouveau maire, dont l’élection devrait avoir lieu dans les jours qui viennent, ne présente pas les choses sous cet angle.  La « crise de déception de la politique » ressentie par les citoyens a plongé notre pays dans « un enlisement très profond » explique-t-il. Et c’est désormais du terrain que doivent émerger les réponses. Les élus de base ont donc, selon lui, un rôle essentiel à jouer pour renouer les liens, et rétablir une confiance perdue. Même si les enjeux dépassent largement le seul périmètre de leur cité. »

Quant à savoir si ce candidat n’ayant eu de cesse de répéter qu’il serait « un maire à 100% » a totalement perdu de vue l’Elysée. « Personne ne peut dire aujourd’hui ce qu’il en est de l’élection présidentielle » dit-il. « Actuellement, nous vivons l’épuisement d’un système qui, depuis des années, ne réussit pas à relever les défis auxquels notre pays est confronté. La seule réponse qu’on peut lui apporter est celle qui viendra du bas. » Et l’action qui sera menée sur Pau pourra avoir valeur d’exemple. Bref, l’affaire est toujours à suivre.

« La démocratie n’est pas la guerre »Chez son concurrent de gauche, l’espoir s’était amenuisé au fil des sondages qui donnaient François Bayrou gagnant. Aujourd’hui, le drapeau noir flotte clairement sur la marmite. Ce qui n’empêche pas le fair-play.  Après avoir remercié les électeurs qui lui ont fait confiance, et salué la qualité de son équipe, le député socialiste David Habib a adressé un message de félicitation à la tête de liste Modem. Puis il a déclaré qu’il lui souhaitait « beaucoup de bonheur et de chance dans ses fonctions ». Car « la démocratie n’est pas la guerre », et que c’est aussi de bonheur et de chance dont ont besoin les Palois. Chacun prendra la formule comme il l’entend. 

« Aux Palois, je dis : soyez exigeants » a ajouté le candidat malheureux. Car si Pau ne manque pas d’atouts, on y rencontre également la désespérance sociale de beaucoup de familles. « Des réponses doivent leur être apportées. »

Le fruit des divisionsL’intéressé n’est pas du genre à s’épancher. Mais hier soir, David Habib – qui a quitté la ville de Mourenx et un bassin de Lacq où il était très bien implanté – devait sans doute également mesurer l’ampleur de l’échec subi à Pau. Un combat dans lequel il aura beaucoup perdu, et qui pourrait avoir d’autres conséquences dans un Béarn où des villes importantes (Oloron et Orthez) ont été perdues par la gauche.

La désapprobation manifestée par l’électorat vis-à-vis de la politique menée par le gouvernement a bien sur joué dans sa défaite. Mais le séisme trouve également son origine au sein du PS local. Partagé dans un premier temps sur le soutien à apporter à un candidat venu d’ailleurs, sans doute craint,  et auquel les coups n’ont pas été épargnés au sein de son propre camp, celui-ci récolte en fait les fruits de ses divisions. Tout comme il subit , par ricochet, les conséquences d’un éloignement ressenti par la population avec la députée-maire sortante. L’absence d’union au premier tour, ainsi que le refus des Verts de participer à un rassemblement à gauche au second, n’ont rien arrangé au climat ambiant.

Comme aurait pu le dire Molière : « Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? »

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