Quentin bichonne ses volailles et leur plante des arbres


Quentin Misbert, 30 ans, élève des volailles bio : des poulets et des poules pondeuses, à la ferme des Pierrières à Marsais près de Surgères (17). Son exploitation a échappé à la grippe aviaire. Depuis le jeune installé redouble de soins.

Virginie Valadas | Aqui

Quentin Misbert dans son nouveau bâtiment où il élève des poules pondeuses bio.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/05/2023 PAR Virginie Valadas

Depuis début avril, Quentin accueille son deuxième lot de poules pondeuses dans un bâtiment érigé en juillet 2021. Un élevage de 6 000 poules démarré en novembre 2021 en complément de l’élevage de poulets bio qu’il avait débuté en 2018 lors de son installation (8000 poulets répartis dans deux bâtiments). 

Séparer les poulets des poules

L’élevage de volailles à viande – de 90 jours en moyenne – et de poules pondeuses – entre 15 et 17 mois –  qui plus est bio, exige « des bâtiments séparés et même éloignés, des alimentations différentes bien spécifiques ».  Pour les poules pondeuses, l’alimentation est enrichie en calcium afin de durcir les coquilles d’œufs.

Les deux types de volailles ne doivent pas être en contact, en particulier lors de leur parcours en plein air. L’une des exigences du cahier des charges bio est que les volailles passent au minimum 50% de leur temps en plein air, avec un parcours de 15 ha par bâtiment. 

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Les poules doivent passer 50% de leur temps en extérieur.

Avant d’accueillir ce deuxième lot de poules pondeuses, il a fallu nettoyer le matériel, curer le fumier, laver et désinfecter le bâtiment. C’est la règle. Une règle d’autant plus suivie que le changement de lot intervient après une dure période de grippe aviaire, qui heureusement n’a pas touché son exploitation. Malgré tout, Quentin, comme ses collègues a dû mettre ses volailles en confinement et il n’a pas aimé cela. Principe de précaution oblige !

Des haies et des arbres pour faire de l’ombre 

Durant ces seize premiers mois d’élevage, 2 040 000 œufs ont été pondus, ce qui représente 4,5% de la consommation quotidienne des Français. Pas mal pour une nouvelle exploitation. Quentin, il les bichonne ses poules pondeuses et même un peu plus que ce qu’exige le cahier des charges pour des œufs bio. Depuis deux ans, il leur plante des haies et des arbres « pour leur faire de l’ombre sur le parcours ». Une pratique de l’agroforesterie pour laquelle Il a choisi des greffes de noyers après avoir visité une exploitation en Dordogne. Dans quelques années, il espère même diversifier sa production en commercialisant ses noix pour de l’huile ou d’autres usages.

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En janvier dernier, la plante de noyers et de haies s’est faite par un froid glacial.

Dans le bâtiment, les cocottes ont aussi leurs petits jeux : ficelles suspendues et bottes de paille pour qu’elles puissent se percher. Les poules de Quentin ont le moral et cela se ressent sur la qualité de sa production. Ses œufs sont écoulés grâce à une société locale située à côté de Saint-Jean-d’Angely qui les distribue en Charente-Maritime et en Vendée.

L’abattoir avec lequel je travaille est encore plus exigeant que ce qui est demandé pour le label bio

C’est en  2018 que tout a commencé : Quentin a démarré son élevage de poulets avec trois lots et demi par an. Il cherchait une activité complémentaire à celle de son père céréalier à qui il donnait un coup de main. Il a su saisir l’opportunité que lui proposait la Cavac, une coopérative vendéenne qui cherchait à installer des volaillers bio parce qu’il y avait de bons débouchés commerciaux.  Une installation en nom propre qui lui permettait de continuer à travailler sur l’exploitation paternelle à mi-temps. Avec l’aide de la Cavac, il a construit deux bâtiments de 400 m2.

La coopérative gère la distribution, le marketing, les emballages

Il était déjà sensibilisé au bien-être animal pour une meilleure qualité de viande. « L’abattoir Bodin avec lequel je travaille est encore plus exigeant que ce qui est demandé pour le label bio » dit-il. Là aussi, les poulets disposent de leur parcours extérieur, ils y ont accès dès 40 jours : « Dehors, les volailles « font du muscle », elles se nourrissent de ver de terre et d’herbe de la prairie et cela complète leur alimentation. » Et pour la revente, c’est la Cavac qui gère la distribution, le marketing, les emballages. Pratique.

L’éleveur sait où il va en matière de gestion et de comptabilité : il est diplômé d’un DUT de gestion (GEA) à Niort. Avant ça il a passé son Bac agricole à la Maison Familiale et Rurale de Saint Germain des Marencennes. Une formation agricole qui lui a donné accès à la Dotation Jeunes Agriculteurs, outre l’accompagnement de la Chambre départementale d’agriculture pour son installation.

Aujourd’hui avec les poules pondeuses en plus des volailles à viande, il a moins de temps pour aider son père. D’autant qu’il a également installé quarante ruches dont il est très heureux de produire du miel, qu’il commercialise « un peu » en vente directe.

Surtout Quentin est maintenant papa d’un petit garçon, dont il s’occupe avec la maman, au moins aussi bien que de ses cocottes.


Le rendez-vous de l’installation et de la transmission est organisé au cours du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine de Bordeaux, le 16 mai 2023.
Cette journée sur le thème « Agriculture: à chacun son installation » est une réalisation partenariale entre Aqui.fr, le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, le Crédit Agricole, Jeunes agriculteurs Nouvelle-Aquitaine, La Coopération agricole, les CUMA, la SAFER, la Région Nouvelle-Aquitaine, la DRAAF et le réseau RÉANA. 

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