Dès les premiers instants de sa visite, jeudi dernier, la patronne de la région académique Nouvelle-Aquitaine, Anne Bisagni-Faure, a tenu à souligner la « fédération des équipes d’un lycée modèle » dans ce combat. En pleine semaine de la persévérance scolaire, le mot d’ordre de l’établissement est clair : agir ensemble pour prévenir, diagnostiquer et résoudre les soucis liés à l’absentéisme répété. Une collaboration essentielle entre différents acteurs qui n’est malheureusement pas la norme dans tous les établissements. « C’est souvent une équipe restreinte qui travaille sur le sujet » témoigne la conseillère principale d’éducation (CPE) Céline Salma, passée par plusieurs établissements.
Repérage, prévention et « regards croisés »
Une grille de repérage pour les élèves en décrochage est utilisée par les membres de l’équipe pédagogique. Problèmes familiaux, de santé, de comportement ou encore la barrière de la langue sont autant d’explications aux 11 % de lycéens concernés (68 sur les 600 élèves de l’établissement).
Plusieurs spécialistes de domaines différents sont chargés de répondre aux soucis des étudiants. Ainsi se forme le groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS), composé des professeurs principaux, des conseillers principaux d’éducation, du psychologue de l’Éducation nationale, du médecin scolaire, de l’assistance sociale et d’une coordinatrice. Huit réunions par an sont organisées avec la participation des professeurs pour discuter de la situation personnelle des lycéens.
« Des regards croisés » indispensables pour la CPE afin de renvoyer chacun vers le membre de l’équipe le plus apte à résoudre ses problèmes. « On est tous en formation quelque part » note Marion Graf, également CPE au lycée. Puis, le dialogue avec la famille, lui aussi primordial, permet, de faire évoluer la situation de certains jeunes vers la sortie du suivi par le GPDS.
Mieux vaut prévenir que guérir, l’équipe éducative l’a bien compris et ne se contente pas de répondre à la problématique. Des mini-stages sont proposés aux élèves, en réorientation ou en provenance de classe de troisième, pour leur permettre de découvrir les formations proposées par le lycée professionnel La Morlette.
Accompagnés par les professeurs principaux des filières, ils évitent ainsi les erreurs de parcours. Ces stages peuvent aussi être pratiques et permettent aux nouveaux arrivants de mesurer leur capacité avant d’intégrer une formation. Chloé, étudiante en bac pro esthétique, a saisi cette chance. Elle avouait pourtant sa « peur d’être en retard » sur ses camarades plus expérimentés avant d’intégrer la formation.
On a la volonté de trouver une solution, de ne pas laisser les élèves dans la nature
Et même lorsqu’un élève échoue, il n’est jamais trop tard. Dans cette optique, Céline Salma effectue un travail remarquable d’archivage après les fins de formation. Les étudiants sans diplôme ni réponse positive sur Parcoursup ne sont pas livrés à eux-mêmes, ils peuvent toujours compter sur l’intervention de la mission locale, en communication permanente avec l’établissement scolaire.
Dans le cadre des dispositifs « Avenir pro » et « Ambition emploi », Jessica Zanchettin, responsable du secteur, œuvre pour offrir une porte de sortie à ces élèves. De l’information sur le marché du travail ainsi que des propositions de passerelles de réorientation leur sont fournis. « On a la volonté de trouver une solution, de ne pas laisser les élèves dans la nature » résume Lila Gouachet, professeure d’arts appliqués et coordinatrice du GPDS.