Quelles réponses concrètes face au décrochage scolaire ?


Le lycée professionnel La Morlette de Cenon est exemplaire dans le déploiement de dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire. Son atout premier: une équipe pédagogique (très) impliquée. Focus sur différentes actions mises en oeuvre.

Réunion de la rectrice, du personnel de l'établissement (professeurs, CPE...) et de quelques élèves dans une salle de classe. La cheffe de l'académie se tient debout encerclée par une assemblée assise. Elle est en train d'échanger avec la proviseure Cécile Collet.Hippolyte Lefebvre | Aqui

Échanges entre la rectrice, Anne Bisagni-Faure, et l'équipe pédagogique au sujet du décrochage scolaire en présence de quelques élèves.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2024 PAR Hippolyte Lefebvre

Dès les premiers instants de sa visite, jeudi dernier, la patronne de la région académique Nouvelle-Aquitaine, Anne Bisagni-Faure, a tenu à souligner la « fédération des équipes d’un lycée modèle » dans ce combat. En pleine semaine de la persévérance scolaire, le mot d’ordre de l’établissement est clair : agir ensemble pour prévenir, diagnostiquer et résoudre les soucis liés à l’absentéisme répété. Une collaboration essentielle entre différents acteurs qui n’est malheureusement pas la norme dans tous les établissements. « C’est souvent une équipe restreinte qui travaille sur le sujet » témoigne la conseillère principale d’éducation (CPE) Céline Salma, passée par plusieurs établissements.

Repérage, prévention et « regards croisés »

Une grille de repérage pour les élèves en décrochage est utilisée par les membres de l’équipe pédagogique. Problèmes familiaux, de santé, de comportement ou encore la barrière de la langue sont autant d’explications aux 11 % de lycéens concernés (68 sur les 600 élèves de l’établissement).

Plusieurs spécialistes de domaines différents sont chargés de répondre aux soucis des étudiants. Ainsi se forme le groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS), composé des professeurs principaux, des conseillers principaux d’éducation, du psychologue de l’Éducation nationale, du médecin scolaire, de l’assistance sociale et d’une coordinatrice. Huit réunions par an sont organisées avec la participation des professeurs pour discuter de la situation personnelle des lycéens.

« Des regards croisés » indispensables pour la CPE afin de renvoyer chacun vers le membre de l’équipe le plus apte à résoudre ses problèmes. « On est tous en formation quelque part » note Marion Graf, également CPE au lycée. Puis, le dialogue avec la famille, lui aussi primordial, permet, de faire évoluer la situation de certains jeunes vers la sortie du suivi par le GPDS.

La rectrice assiste à un cours en petit groupe pour élèves allophones. L’objectif est de réduire l’impact de la barrière de la langue.

Mieux vaut prévenir que guérir, l’équipe éducative l’a bien compris et ne se contente pas de répondre à la problématique. Des mini-stages sont proposés aux élèves, en réorientation ou en provenance de classe de troisième, pour leur permettre de découvrir les formations proposées par le lycée professionnel La Morlette.

Accompagnés par les professeurs principaux des filières, ils évitent ainsi les erreurs de parcours. Ces stages peuvent aussi être pratiques et permettent aux nouveaux arrivants de mesurer leur capacité avant d’intégrer une formation. Chloé, étudiante en bac pro esthétique, a saisi cette chance. Elle avouait pourtant sa « peur d’être en retard » sur ses camarades plus expérimentés avant d’intégrer la formation.

On a la volonté de trouver une solution, de ne pas laisser les élèves dans la nature

Et même lorsqu’un élève échoue, il n’est jamais trop tard. Dans cette optique, Céline Salma effectue un travail remarquable d’archivage après les fins de formation. Les étudiants sans diplôme ni réponse positive sur Parcoursup ne sont pas livrés à eux-mêmes, ils peuvent toujours compter sur l’intervention de la mission locale, en communication permanente avec l’établissement scolaire.

Dans le cadre des dispositifs « Avenir pro » et « Ambition emploi », Jessica Zanchettin, responsable du secteur, œuvre pour offrir une porte de sortie à ces élèves. De l’information sur le marché du travail ainsi que des propositions de passerelles de réorientation leur sont fournis. « On a la volonté de trouver une solution, de ne pas laisser les élèves dans la nature » résume Lila Gouachet, professeure d’arts appliqués et coordinatrice du GPDS. 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Cenon / Gironde
À lire ! ÉDUCATION > Nos derniers articles