Pierre Camani : « Je reste optimiste malgré le contexte économique difficile »


SR

Pierre Camani : « Je reste optimiste malgré le contexte économique difficile »

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/09/2016 PAR Sybille Rousseau

@qui ! : Même si notre département a été classé comme le 12ème département le mieux géré de France, notre territoire a besoin de fonds publics pour mener à bien les politiques de solidarité nationale. Pour cette raison bien précise, vous demandez à l’État de débloquer pour le Lot-et-Garonne un fonds de péréquation. Présentez-nous ce fonds.
P.C :
La situation financière des départements ruraux est une situation extrêmement difficile. En effet, les départements sont amenés à assumer des dépenses de solidarité nationale comme l’allocation personnalisée à l’autonomie pour les personnes âgées et leur maintien à domicile, la prestation de compensation du handicap pour les handicapés et surtout le RSA, le revenu de solidarité active. Ce sont des dépenses de solidarité nationale assumées par les départements et que l’État compense de plus en plus mal. Aujourd’hui, le différentiel qui existe entre ce que le département dépense pour le compte de l’État et ce que l’État rembourse est extrêmement important. Mon combat est donc de demander un fonds de péréquation (juste répartition entre départements riches et départements pauvres) de 20 millions d’euros pour le département de Lot-et-Garonne pour continuer à mener à bien nos politiques de solidarité. Nous ne voulons pas augmenter les impôts, car c’est anormal que le Lot-et-Garonnais paye ce que le contribuable public, l’État donc, devrait nous donner.

@qui ! : Depuis la mise en place de la loi NOTRe, vous vous devez de « réinventer les services publics ». Que cela signifie-t-il concrètement sur le terrain ?
P.C : Une de nos priorités aujourd’hui est de travailler autour des services de proximité pour les Lot-et-Garonnais. Dans cet esprit-là, nous avons mis en place, il y a quelques années de cela maintenant, la CODDEM, une commission qui a pour vocation de réfléchir autour de la désertification médicale. Des Maisons de santé sont déjà sorties de terre et nous arrivons aujourd’hui à inverser la courbe et ainsi à créer une certaine dynamique dans ce secteur-là. Dans un autre registre, nous avons modernisé les casernes de pompiers et de gendarmeries, car lorsque nous avons pris les rênes du département, il y a une dizaine d’années, leur état était catastrophique. Faire un lifting de ces bâtiments donne une image attractive de notre territoire et cela peut donner envie de venir s’implanter en Lot-et-Garonne. Aussi, nous travaillons à favoriser les circuits courts dans la restauration collective au collège. Enfin, toujours dans cet esprit, nous allons mettre en place un schéma départemental d’amélioration de l’accès des services aux Lot-et-Garonnais.

@qui ! : Définissez-nous ce schéma départemental d’amélioration de l’accès des services aux Lot-et-Garonnais.
P.C :
En co-organisation avec le Préfet, l’État nous donne les moyens de réfléchir avec l’ensemble des élus et des acteurs de terrain, y compris les citoyens, à une organisation, à un schéma pour tenter de conforter ces services de proximité, que ce soit du médecin au garagiste en passant par le buraliste et l’épicier. Pour ce faire, nous allons établir, dans un premier temps, un diagnostic de la situation. En clair, voir les territoires dont les services sont suffisants et ceux dont leur implication est insuffisante de manière à inverser la tendance et éventuellement créer des initiatives permettant de développer certains services.

@qui ! : En septembre 2017, un campus numérique verra le jour dans les murs de l’ESPE. En quoi va-t-il consister ?
P.C :
Depuis quelque temps déjà, nous avons la volonté qu’Agen, situé entre Bordeaux et Toulouse, ne soit pas mis à l’écart de la révolution numérique que nous vivons. On voit bien qu’il y a une explosion des start-up numériques et des pépinières numériques dans les métropoles mais peu de structures en milieu rural. J’ai donc créé un Cluster numérique, Inoo, en regroupant les entreprises liées au numérique dans le département. Dans le même temps, l’ESPE (ancien IUFM) nous a confié qu’elle déménagerait à la rentrée prochaine pour s’implanter à l’INDL. L’ESPE est un bâtiment de 7000m2 qui appartient au département et dans lequel loge déjà Intech’Info, une école supérieure d’informatique. Donc, nous souhaitons en septembre prochain, y installer le Cluster Inoo, un incubateur d’entreprises (pépinières d’entreprises liées au numérique) un espace de coworking et peut-être un autre centre de formation. Bref un véritable campus du numérique érigé sous le label ‘Rural Tech’ verrait le jour en partenariat avec les entreprises, les banques, les chambres consulaires, les agglomérations afin qu’il soit porteur d’avenir, de création d’emploi et de développement pour le Lot-et-Garonne.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Lot-et-Garonne
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles