Pau : pourquoi l’UMP s’allie à Bayrou


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Pau : pourquoi l’UMP s’allie à Bayrou

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/01/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Plusieurs ténors de l’UMP, et non des moindres, s’étaient d’ailleurs exprimés en faveur d’un rapprochement avec le chef de file du Modem. « J’avais vu Alain Juppé à Bordeaux, et François Fillon quand il est venu à Anglet. Selon ce dernier, il valait mieux un bon accord au premier tour qu’un mauvais, conclu dans la précipitation, avant le second. » Au cours de ces entretiens, Eric Saubatte, qui est âgé de 43 ans et travaille comme cadre dans un groupe mutualiste, avait également souligné la montée  « d’une nouvelle génération UMP capable de s’investir, de faire preuve d’efficacité », et soucieuse de « montrer ce qu’elle a dans les tripes. » Une génération « plus ouverte », ajoute le candidat qui s’est notamment exprimé en faveur du non cumul des mandats.

« On avait des objectifs communs »Au sein de l’UMP locale, une priorité a d’abord été donnée au programme. Mais une évidence s’est imposée. « Au fur et à mesure que l’on abordait des dossiers comme celui des halles, du stade du Hameau, de la sécurité, de l’attractivité nécessaire à la ville pour créer des emplois, on s’est aperçu que l’on avait des objectifs communs avec François Bayrou. »

Cela n’a pas empêché un débat de s’engager. Une discussion où la tactique à adopter a plus pesé que la rancœur susceptible d’être éprouvée par certains militants vis-à-vis d’un candidat Modem ayant déclaré qu’il voterait Hollande à la présidentielle. « Deux points de vue s’opposaient. D’une part, compter nos voix au premier tour et négocier ensuite. Car à aucun moment il n’a été envisagé d’être jusqu’au-boutiste. L’intérêt de la ville passait avant tout. Ou bien, comme nos programmes se rejoignent, et que des membres des deux listes se connaissent et se respectent, créer une véritable dynamique pour arriver en tête au premier tour. »

Le souvenir des législatives de 2012, où François Bayrou avait été battu par une socialiste dans une triangulaire où Eric Saubatte s’était maintenu, relevait du passé. « Il m’a dit qu’il ne m’en voulait en aucune manière. Selon lui, c’était à la candidate socialiste de se retirer. »

 » Un débat viril mais correct « Un élément nouveau a également joué, poursuit le candidat UMP, qui avait rendu visite à la fin de l’année, à titre personnel, au patron du Modem, hospitalisé après sa blessure à la main. «Nous avons vu Yves Urieta (NDLR : l’ancien maire sans étiquette qui se présente, lui aussi)  pencher à gauche, et se rapprocher d’une union à plus ou moins long terme avec David Habib. Cela m’a amené à dire que les électeurs de droite et du centre qui voteraient pour lui étaient des cocus en puissance. Et j’ai fait savoir qu’une réflexion était en cours au sein de mon groupe sur la conduite à tenir. » Jugeant cette attitude courageuse, Jean Gougy, l’ancien secrétaire départemental de l’UMP, est monté au créneau. « Il a décidé de m’aider en affirmant que la meilleure solution était une alliance au premier tour. François Bayrou m’a appelé dès le lendemain. »

Ce changement de cap a fait l’objet d’un nouveau débat, « viril mais correct », organisé par Eric Saubatte au sein de sa liste. « Je n’ai pas demandé de vote. Mais à l’unanimité, ses membres ont levé la main afin de me donner un blanc-seing pour négocier. Pour moi, c’était un honneur. » Un contact pris au téléphone avec Jean-François Copé, le président de l’UMP,  a également été positif. « J’ai trouvé un homme à l’écoute. Je lui ai dit que ma priorité était de faire basculer la ville. Il m’a répondu qu’il ne voulait pas créer de heurts dans notre parti, qu’il y en avait trop eu. Et il m’a assuré de sa confiance. »

Aujourd’hui, Eric Saubatte indique qu’un accord est « quasiment acquis sur le programme ». Quant à la liste, qui devrait être présentée le 14 février,  jour de la Saint Valentin, elle tiendra d’abord compte des compétences des gens, assure-t-il. Sans vouloir dire quelle place il y occupera. « Je ne serai pas loin, et mes amis seront bien traités.» Quant aux réactions des personnes qu’il croise dans la rue… « Avant, on nous disait : s’il vous plaît, parlez-vous. Maintenant, on nous dit : merci de ne pas avoir pris le national en considération et de penser à la ville de Pau. Les sourires sont là. »

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