Pau : ces jeunes qui se moquent des frontières


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Pau : ces jeunes qui se moquent des frontières

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/05/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Elèves de terminale européenne ou de classe AbiBac (préparation du baccalauréat en allemand), les premiers d’entre eux se retrouvent ce matin-là à l’hôtel de ville. Le temps de participer à une rencontre avec quelques intervenants, parmi lesquels figure Jean-Paul Picaper, journaliste, spécialiste de l’Allemagne, et auteur du livre « L’Europe, le pour et le contre », paru aux éditions France Empire.

« Autrefois, on envoyait les jeunes au casse-pipe, ou à la boucherie »Face aux représentants de « la première génération globale » – c’est-à-dire « en communication avec le monde entier » par la grâce des nouvelles technologies – celui-ci leur parle d’abord de mémoire, et d’une évidence qu’il serait dangereux d’oublier.

« L’Europe est un modèle de paix et de réconciliation pour le monde. Il y a 70 ans et 100 ans, on envoyait les jeunes au casse-pipe, à à la boucherie même. Verdun, c’est 600 000 morts en quatre mois. Les soldats qui attaquaient ne pouvaient pas se déplacer tant le sol était amolli par la boue et le sang. Voilà ce que vous avez derrière vous. On dit que la guerre ne peut pas revenir. Mais si ! Elle est à nos portes, en Syrie, en Centrafrique, ou encore  en Ukraine où un arrière-goût de guerre froide réapparait. »

« L’Europe, ce n’est pas un machin posé au-dessus de nos têtes »Et le Béarnais Jean-Paul Picaper de se lancer dans un plaidoyer contre les immobilismes, y compris français. Mais aussi de souhaiter la mise en place d’un système d’échanges dans lequel « les jeunes Européens auraient la possibilité de passer un semestre dans un autre pays. Qu’ils soient lycéens, étudiants ou apprentis. »

«  La diversité, c’est l’ivresse » s’exclame-t-il ! «L’Europe, ce n’est pas un machin posé au –dessus de nos têtes. C’est la maison d’à côté. Pas celle des bureaucrates de Bruxelles dont un se débarrassera un jour. C’est quelque chose qui est autour de vous. Un immense territoire de 500 millions d’habitants, qui doit devenir une police d’assurances destinée à nous protéger des agressions, de la pauvreté. Nous serons très forts si nous sommes unis. »

Un Parlement, comme pour de vraiUn vœu pieux ? Quelques heures plus tard, la tension des débats et la difficulté d’aboutir à un compromis trouvent leur illustration au Parlement de Navarre. Une trentaine de jeunes venus de divers horizons participent à une simulation du Parlement européen organisée en présence de la députée Françoise Castex, avec l’aide du Centre Information Europe Direct.

Les uns sont des volontaires du service civique réunis par Unis-Cité. D’autres préparent un brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Education et du Sport avec le CEMEA Aquitaine. Tous ont à se prononcer sur un projet de rapport consacré au volontariat, et discuté au sein de l’Union.

Rien ne manque, « si ce ne sont les casques permettant de traduire les débats dans les 23 langues de l’Union » précise Françoise Castex. Celle-ci joue le rôle de présidente. Comme à Strasbourg et à Bruxelles, elle donne le titre « d’honorable » à chaque intervenant.

Prise de parole des groupes politiques, débat, amendements, vote… La séance se déroule avec un calme et sérieux impressionnants. Ce qui n’empêche pas la vigueur des convictions, et parfois quelques échanges cocasses :

– « Si vous ne regardez que le côté financier des choses, c’est assez bas. Avec votre salaire et vos frais de représentation, monsieur, combien de personnes pourriez-vous faire vivre chaque mois ? » lance une « eurodéputée » à l’un de des contradicteurs.

– « Si vous le voulez, on peut aussi organiser les discussion sur Skype » rétorque l’intéressé, qui ne se démonte pas. Rires dans la salle.

« Pas facile, quand même »Finalement, le rapport en question sera adopté à une voix de majorité, et après deux suspensions de séance. « Pour moi le Parlement européen, c’était quelque chose de très abstrait et bureaucratique. Comme cela, c’est plus facile à comprendre » commente Josien, à l’issue des débats. Membre du service volontaire européen, cette jeune néerlandaise de 25 ans, travaille au bureau des relations internationales de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

A ses côtés, Charlène, une Orthézienne de 20 ans, se montre plus circonspecte. « Même si les sujets sont préparés, ce n’est pas évident de répondre du tac au tac. Et cela reste assez compliqué. En fait, on ne connait pas grand-chose de l’Europe. Et je n’ai toujours pas compris  pourquoi il y avait autant de députés : plus de 750. »

Le 25 Mai, elle ira toutefois déposer un bulletin dans l’urne. « En France, on a la chance d’avoir ce droit. D’autant plus que, en tant que femme, il nous est accordé depuis peu de temps chez nous : 1945. Il faut être concerné.  Si on ne vote pas, après, c’est toujours facile de se plaindre ».

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