« C’est avec sérénité que j’aborde cette rentrée : il y aura bien un professeur devant chaque élève dans notre académie, je suis confiante » se plaît à marteler la rectrice de l’Académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure devant la presse. La volonté de couper court aux inquiétudes quant à la question d’éventuelles pénuries de professeurs, ne fait de doute. Pas de doute non plus pour Anne Bisagni-Faure sur la qualité des enseignants en question au regard d’un taux de néo-contractuels inférieur à 1% sur le territoire de l’ancienne Aquitaine.
Chaque année, il y a autour de 6 à 7% d’enseignants contractuels dans le second degré. « Cette année le taux de contractuel est stable. L’an dernier nous étions à 7%, là nous n’y sommes pas encore», assure la rectrice. Pour l’heure, 1 029 contractuels sont affectés dans les établissements du secondaire de l’ex-Aquitaine, et, appuie t-elle, la très grande majorité est « expérimentée », et « a déjà bénéficié de parcours de formations au moins sur une année, en plus de la formation livrées aux contractuels néo-arrivés. Seuls 0,5% des professeurs du second degré sont des néo-contractuels », assure Anne Bisagni-Faure.
Il faut dire que le choix estival, inédit, de procéder à des recrutements via des petites annonces n’a pas aidé à rassurer les associations de parents sur la qualité des futures enseignants de leurs enfants. La rectrice s’en explique : « Habituellement, on passe par Pôle emploi et le site académique. Cette année, nous avons fait ce choix pour avoir plus de visibilité, notamment sur certaines filières en tension comme l’anglais, l’espagnol et la technologie. L’idée ici est de se projeter en anticipation de demandes de remplacement à venir sur l’ensemble de l’année scolaire. » En d’autres termes, la constitution ou le renforcement d’ « un vivier » de professeurs remplaçants.
« Un vivier de contractuels »
Cette réserve qui compte déjà plus de 2000 contractuels, peut aussi évoluer en cours d’année, au fil d’autres opportunités professionnelles que ces personnes peuvent rencontrer. « Pour rester sélectif et efficace, il nous faut donc un plus grand nombre de candidats que de besoins », précise Xavier Le Gall, secrétaire général de l’Académie de Bordeaux. Une sécurisation des remplacements à propos de laquelle le rectorat est fier de ses chiffres : « dans le secondaire, nous avons une efficacité de remplacement à 97 % pour les absences de plus de 15 jours (avant 15 jours, c’est à l’établissement de s’organiser pour rattraper les absences, ndlr). »
Dans le premier degré, avec un rendement au concours « tout à fait stable » de 295 postes ouverts cette année, ils seront 1% d’enseignants contractuels à la rentrée. Les recrutements contractuels se font donc là aussi principalement pour le remplacement qui doit se faire dès le premier jour d’absence. Un objectif tenu dans 85% des cas. Sur 44 postes complémentaire ouverts au concours, 17 recrutements ont d’ores et déjà été faits, pointe Xavier Le Gall.