Caviar de Neuvic reste Caviar de Neuvic. Avec ses équipes, son fondateur à sa tête, ses valeurs, son engagement pour un caviar responsable, respectueux de l’environnement, qualitatif dans tous les sens du terme. C’est le principal enseignement à tirer autour de l’annonce cet été du rapprochement entre Caviar House et Prunier et Caviar de Neuvic, respectivement deuxième et troisième plus gros producteurs français de caviar.
Notre but n’est pas d’être les meilleurs du monde, mais d’être les meilleurs pour le monde, avec un caviar éthique, moderne, responsable, respectueux.
C’est en 2011 que Laurent Deverlanges a lancé Caviar de Neuvic. L’entreprise a bien grandi, comptant aujourd’hui plus de soixante salariés en CDI. Sur les 20 ha du site se trouvent notamment 30 000 m² de bâtiments couverts en panneaux photovoltaïques, abritant 15 000 m² de bassins, alimentés par l’eau de l’Isle. Celle-ci circule selon un circuit ouvert et à la sortie des bassins, s’écoule le long d’une rivière de filtration avant de retourner dans l’Isle.
Le travail de préparation du caviar est un travail minutieux. Le produit doit être manipulé avec la plus grande prudence. Ce travail se fait sur place, au sein des laboratoires de Caviar de Neuvic.
La production est labellisée agriculture biologique. Une goutte d’eau dans l’engagement bien plus global de Caviar de Neuvic, récemment certifié B-Corp (voir ci-après). « Notre but, ce n’est pas d’être les meilleurs du monde, mais d’être les meilleurs pour le monde. On veut être la référence d’un caviar éthique, moderne, responsable, respectueux », estime Laurent Deverlanges, le PDG fondateur.
La production n’est pas extensible
L’entreprise n’accepte de se développer qu’à condition que ses valeurs soient préservées. « Nés au 21e siècle, il faut avancer avec les valeurs de notre période. On ne fait pas de la farine ou du riz, notre produit n’est pas vital, on peut vivre sans. Partant de là, si on est producteur de caviar, il faut le faire dans le respect de l’environnement, sur lequel on veut être le moins impactant possible », juge le PDG.
Selon leurs âges et leurs sexes, les esturgeons sont déplacés de bassins en bassins, puisqu’il faut attendre six à huit ans minimum pour atteindre le bon stade de maturation des œufs.
Cela n’a pas empêché ce dernier de se développer rapidement, au point de peser à hauteur de 15% de la production française, qui est de 45 tonnes par an (la production mondiale est de 600 tonnes). Se rapprocher de Caviar House et Prunier (CHP), pour former le Groupe Prunier, a forcément soulevé quelques interrogations. « Notre actionnaire financier de référence a trouvé opportun de racheter 80 % du capital de CHP », précise Laurent Deverlanges.
« Il y a un groupe, et nous sommes deux entités différentes. On a de plus en plus de marchés, mais notre production n’est pas extensible, alors que CHP était dans une situation inverse. Se rapprocher paraît logique. Avec le Groupe Prunier, on disposera d’un très beau portefeuille de marques, pour être plus forts à l’export », complète-t-il. Le tout sans renier l’identité même de Caviar de Neuvic.
« On parle d’excellence, de respect, et d’innovation. L’excellence, c’est la constance de notre qualité. Le respect, c’est le respect de l’animal, de l’environnement, des salariés, du territoire… Et l’innovation, c’est une volonté de recherche et de progrès permanente », termine Laurent Deverlanges. Réduction de l’empreinte carbone, réduction du stress de l’esturgeon, valorisation du produit, les programmes scientifiques d’avenir ne manquent pas.
Assimilé à la catégorie des produits de luxe, le caviar doit suivre un processus de conditionnement précis, mettant en valeur le produit et le producteur.
Une des deux cents entreprises avec le label B-Corp
Caviar de Neuvic vient d’obtenir la certification B-Corp le mois dernier, dans la continuité de son engagement RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale). Cette certification délivrée par B-Lab, organisme sans but lucratif situé aux États-Unis, n’a été décernée qu’à 200 entreprises en France.
Caviar de Neuvic est la première pisciculture de caviar au monde à l’obtenir, avec sa note de 95,1 sur 200 (il faut 80 points minimum). Cinq critères sont étudiés : la gouvernance (réduire les impacts sur l’environnement, contribuer au développement du territoire), les collaborateurs (bien-être au travail), les clients (qualité de la relation et de la satisfaction des clients), l’environnement (production bio, esturgeons valorisés à 95 %), et les collectivités (liens étroits avec le territoire).
La production de Caviar de Neuvic se fait sous de grands espaces couverts par des panneaux photovoltaïques, abritant 15 000 m² de bassins, alimentés par l’eau de l’Isle voisine.