Bio : « Il faut porter le message jusqu’au consommateur »


Ce mardi et mercredi, le bus du “Bio Tour” s’est arrêté à Bordeaux pour faire la promotion des différents produits bio de nos régions. Avec un marché en décroissance, le bio ne demande qu’une seule chose : revenir dans les assiettes des Français.

un bus vertBIO TOUR

Le bus du Bio Tour vise à redonner le goût du bio aux Français

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/05/2024 PAR Artur Bucaille

Entre 2021 et 2022, la part des produits bio a baissé de 0,4 %, passant de 6,4 à 6 % dans le panier moyen du consommateur. Une chute des achats, qui a entraîné la fermeture de pas moins de 200 points de vente bio révèle l’observatoire de la consommation bio produit par l’Agence Bio. Dans la grande distribution, la baisse des achats du bio est enregistrée à -4,7%. Tous circuits de distribution confondus c’est -4,6% de ventes pour la bio en 2022.

Pour répondre à cette crise, l’Agence Bio s’est lancée, depuis le 5 avril, dans un tour de France des grandes villes. Parti de Clermont-Ferrand, le bus du Bio Tour a déjà conquis Lyon et Angers, avant de s’arrêter en terre bordelaise. Garé aux abords du Salon de l’Agriculture, ce bus tout de vert vêtu, vise à redorer l’image du label bio. Cette idée s’articule autour de plusieurs objectifs, comme expliquer ce que sont le label et ses avantages, ou relancer les achats de produits bio.

Implanté avec son stand devant le bus pour faire la promotion de ses produits, Patrice Bodin, directeur commercial de la cave coopérative Univitis, se réjouit d’une telle initiative. “Ce genre d’évènement est essentiel pour la filière. Il faut aller à la rencontre du consommateur. Si on ne porte pas le message aux consommateurs, on n’aura pas fait la démarche dans sa totalité”. Souvent critiqué pour ses prix jugés trop chers, le bio pâtit aujourd’hui d’une situation nationale compliquée. “Le Covid a un peu cassé la dynamique. Le bio, avec les crises actuelles, est passé au second plan”, reconnaît Nicolas Patou, animateur du “Bio Tour”.

Nicolas Patou estime que « les producteurs ont besoin d’encouragements, en plus de fidéliser le public »

 

Une dynamique à relancer

Mais alors, comment faire pour que le bio retrouve ses lettres de noblesse ?

Pour Nicolas Patou, les animations à destination du grand public, et donc des consommateurs sont indispensables pour atteindre cet objectif. “Ce camion, c’est pour rappeler aux gens que le bio existe, et comment il est fait. On met des recettes à disposition, tout en expliquant qu’il est possible de mettre du bio dans l’assiette, sans que ça coûte cher”. Au programme aussi des jeux interactifs, goodies, témoignages…

Avec ce camion, il y a aussi l’idée de casser les mythes qui tournent autour du bio. “On ne dit pas que le bio c’est parfait, mais on souhaite juste rappeler que c’est le label le plus contrôlé en France. On évite au maximum d’utiliser des produits transformés et puis, le bio, c’est un petit peu le fer de lance de la transition écologique”, rappelle l’animateur du Bio Tour. La filière bio souhaite aussi privilégier les circuits courts, et la localité des produits.

L’essentiel des produits présentés dans le bus viennent de producteurs locaux et labellisés bio

La production est là, elle est qualitative, mais a du mal à s’écouler. Il n’y a qu’une méthode pour inverser cette tendance, faire découvrir les produits. Ça ne sert à rien de poser une bouteille à un prix supérieur à la moyenne”, analyse Patrice Bodin. Pour découvrir ces produits, rien de mieux que de se tourner vers un spécialiste ! Pour le vin bio, par exemple, le mieux serait d’aller à la rencontre d’un caviste. “S’il fait bien son travail, il va vous donner le type de plat sur lequel on consomme ces vins”, assure le directeur commercial d’Univitis.

Il ne faut cependant pas s’attendre à une quelconque baisse des prix. L’idée, ici, est surtout de rassurer un public qui a pu se sentir délaissé, notamment en termes d’informations. “Il faut aussi travailler avec les distributeurs de manière à ce qu’ils rendent le référencement des produits bio plus accessible,” assure Patrice Bodin.
Le bus du Bio Tour continuera son tour de l’Hexagone à Toulouse dès ce vendredi, et terminera son périple à Orléans, le 29 septembre prochain.

Quelles destinations pour le Bio Tour ?

Il passera par Toulouse du 24 au 26 mai, puis à Tilloy-les-Mofflaines près d’Arras du 7 au 9 juin. Il s’arrêtera ensuite à Montpellier du 14 au 15 juin, avant de prendre une petite pause, et de répartir du 6 au 7 septembre à Strasbourg, bien que ces dates restent à confirmer. Enfin, Rennes (13 et 14 septembre), Tours et Orléans (28 au 29 septembre) clôtureront le Bio Tour.

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