Barbara Pompili à Biarritz pour relancer la Charte anti plastique


Félix Dufour

Barbara Pompili à Biarritz pour relancer la Charte anti plastique

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 13/08/2020 PAR Felix Dufour

Relancer la Charte nationale pour des plages sans déchet plastique, telle était la mission sur la Côte basque, cette semaine, de Barbara Pompili à Biarritz. Un défi adressé aux communes littorales. La ministre de l’Environnement et de la transition écologique n’y est pas arrivée en terre inconnue. Elle s’était rendue dans la station balnéaire quand celle-ci avait été une des 10 premières villes à adhérer il y a un an à cette Charte pour des plages sans déchet plastique. Une forme d’état des lieux. D’autant que les services de la Ville ramassent entre 3 et 4 tonnes de déchets au large de ses côtes, dont 150 kilos de plastique.

Accueillie par le nouveau maire de la célèbre station balnéaire, Maïder Arosteguy, la ministre a effectué sa première visite – à pied — de l’hôtel de ville au petit port des Pêcheurs où mouille un bateau spécialement consacré au ramassage de déchets au large. (notre photo). C’est là aussi qu’elle a fait connaissance avec l’association « Water family » créée en 2009 et connue auparavant sous le nom « Du Flocon à la vague », quand Bernard Crepel, le père du champion de snowboard Mathieu, et Renaud Herman ont créé un événement sportif et symbolique pour retracer le trajet du cycle de l’eau de la montagne (le flocon) à l’océan. Depuis, cette association a créé des outils pédagogiques remarquables pour sensibiliser les enfants et ados sur ce cycle de l’eau. Visiblement impressionnée par ce travail exposé par une des animatrices, Marion Thenet, la ministre a exprimé l’intention d’en parler au ministre… de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

Surfrider Foundation Europe, infatigables gardiens des Océans

Pompili Biarritz 2


 Incontournable était aussi sa rencontre à la Grande plage que le cortège gagna toujours à pied, avec, disons, les pères européens de la protection des océans: Surfrider Foundation Europe, chargée de la protection et de la mise en valeur des lacs, des rivières, de l’océan, des vagues et du littoral. Créée en 1990 et parrainée par le surfeur champion du monde Tom Curren, cette association regroupe à ce jour plus de 13 000 adhérents et intervient sur 11 pays, via ses antennes bénévoles. À l’origine de nombreuses campagnes, comme Initiative océanes, elle travaille sans relâche pour sensibiliser les visiteurs du littoral aquitain.

Après avoir accueilli Barbara Pompili, son président, Gilles Asenjo, un des avocats historiques de l’association, ancien contrôleur aérien, a souligné, en présence du maire Maïder Arossteguy, (notre photo) le chemin parcouru par Surfrider avant que Florent Marcoux, le directeur général n’intervienne pour rappeler  » le travail de monitoring pour faire évoluer les situations. Les enjeux sont encore très importants sur les microplastiques. Le recyclage, c’est bien mais pas suffisant. Il faut diminuer la production à la source. »

Un avis que partage Lionel Poitevin, directeur régional de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie) après s’être félicité de l’adhésion des stations majeures du littoral à la Charte. « 80% des déchets plastiques sont produits en amont. Il faut que le couple consommateurs-producteurs fonctionne bien. »

« Avant que la ministre ne s’exprime, le maire de Biarritz précisait: « Je trouve importante votre visite qui permet de relancer cette charte signée il y a un an et qui a été un petit peu freinée par l’apparition du Covid et ce que l’on porte sur le nez, les masques. On sort d’une campagne qui nous a mis en contact avec les citoyens et sommes très sensibilisés par ce domaine de l’environnement et de la biodiversité. Le travail est immense. On a encore beaucoup de travail à faire en interne à la mairie de Biarritz. Alors on va commencer par balayer devant notre porte afin d’être exemplaires et votre visite est l’occasion pour nous de refaire un point et de remettre une dynamique sur l’application de cette charte car le temps nous est compté: 2040 ça parait loin, mais en réalité c’est demain et il nous faut changer les mentalités. On a beaucoup de travail, vous pouvez compter sur nous, sur Biarritz qui se veut ville exemplaire, c’est une tradition et je reprends cette tradition accompagnée par des élus qui ont une grande sensibilité à ces questions-là et qui, si, je m’en éloigne auront à cœur de m’y remettre. »

Barbara Pompili: « Cette charte doit se vivre! »

« Cette charte, pour moi, elle doit se vivre. Il y avait des communes un peu pionnières qui se sont lancées et moi je suis ravie d’être aujourd’hui dans une de ces communes. Il y a aujourd’hui 20 autres communes qui veulent s’y inscrire et en prendre les engagements et l’idée est que cela se diffuse le plus possible. Pourquoi? La transition écologique, c’est toujours la même chose: on peut avoir de grandes idées, faire les lois mais à un moment il faut qu’elles puissent se réaliser sur les territoires. Si les territoires ne s’en emparent pas, on aura beau faire toutes les plus belles lois du monde, si ça n’est pas repris au niveau local avec tous les acteurs qui travaillent ensemble… C’est très important qu’il n’yait pas que les élus dans leur coin mais les élus avec les associations, les établissements publics et les citoyens. Si on ne met pas tout le monde autour de la table on n’y arrivera pas. Cette charte est l’idée de rassembler tout le monde pour un projet assez simple, accessible. Quand Surfrider fait du ramassage de déchets sur les plages, je vois qu’on attire par un sujet, qu’on commence à infuser, qui d’un seul coup ouvre l’esprit et commence à nous interroger sur notre manière  de vie, de nous transporter. »

Les masques jetés par terre, la nouvelle pollution du Covid

Le Covid et les masques que l’on retrouve sur les trottoirs, négligemment abandonnés ne transforment-ils pas à leur tour, la lutte contre la pollution en tonneau des Danaïdes? Ce mythe de l’inépuisable?

 » Nous avons envoyé des kits sur cette charte dont vous allez pouvoir vous servir et de profiter du fait que nous sommes en été et qu’il y a du monde sur les plages pour repasser le message à tout le monde, rappelle la ministre de l’Environnement et de la transition écologiques. « Et chacun à votre niveau pouvez être des écocitoyens. » Mais voilà, le Covid, non content de ses dégâts, a ouvert une nouvelle pollution, due, une fois de plus à l’humain, comme l’a constaté et le déplore Barbara Pompili: « Malheureusement, nous avons une recrudescence de rejets, notamment de masques. On ne fait pas assez d’annonce sur l’amende à 135 euros qui les sanctionnent. Le premier geste éco-citoyen est d’éviter de laisser son masque par terre. Si vous en trouvez un par terre, prenez-le et jetez-le dans une poubelle. C’est une petite chose, mais si tout le monde le fait, cela occasionnera beaucoup moins de travail pour toutes les équipes chargées du nettoyage. »

Longue, si longue est cette route d’un monde meilleur, pavée de bonne et mauvaise intentions… D’autant que la ministre se rendait ensuite à Anglet afin de constater, avec le maire Claude Olive et le président du Conseil départemental Jean-Jacques Lasserre, les dégâts occasionnés par l’incendie d’origine humaine du poumon de l’agglomération. Et partager avec les élus les moyens de lui redonner vie. Mais cela est un autre sujet.


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Municipales à Bordeaux : des propositions chiffrées


RB
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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 09/03/2020 PAR Romain Béteille

Fin février, une enquête BVA pour Europe 1 et Orange resituait un peu le contexte et les enjeux de ces prochaines municipales à Bordeaux, ville habituée à ne faire qu’un seul tour depuis la Libération. Les résultats de cette enquête réalisée auprès de 702 personnes inscrites sur les listes électorales, s’ils confirment les précédents sondages (le maire Nicolas Florian en tête avec 40%, l’écologiste Pierre Hurmic et son alliance de gauche à 30%), révélaient un plébiscite surprise : celui de Philippe Poutou. Arrivé en troisième position des intentions de vote avec 12%, le candidat NPA à l’élection présidentielle et figure syndicale dans ce qu’il faut désormais appeler « l’affaire Ford » à Blanquefort, soutenu cette fois par La France Insoumise, arrive ainsi devant le candidat LREM Thomas Cazenave. Aux municipales de 2014, Philippe Poutou, déjà présent, avait obtenu 2,51% des voix au premier tour, derrière Yves Simone. Un temps envisagé comme arbitre, Thomas Cazenave a récemment connu quelques remous dans sa liste depuis que l’équipe de campagne a découvert que l’un des colistiers était déjà présent en 2014 sur la liste du candidat FN, d’alors, Jacques Colombier. La semaine dernière, il a écarté publiquement toute possibilité d’union avec le maire sortant Nicolas Florian entre les deux tours, ne devrait visiblement pas non plus se tourner vers EELV depuis que Pierre Hurmic, élu de l’opposition depuis 1995, a fermé la porte à toute « tentation de rapprochement » ce lundi 9 mars sur France Bleu « Ce bruit-là est en train de prendre une certaine ampleur mais ne correspondait à aucune réalité. Notre silence aurait pu contribuer à accréditer une thèse totalement farfelue ».

Dépenses et transferts

On le sait depuis le premier meeting de Nicolas Florian au Femina, l’équipe sortante chasse dans les terres de l’adversaire écologiste, rejouant indéfiniment le match gauche-droite sous une forme altérée, maintenant que le reste des figures de la gauche locale (Vincent Feltesse et Mathieu Rouveyre) sont retirées du jeu. En termes de priorités, pourtant, ce sont les conditions de circulation et de stationnement qui préoccupent le plus les électeur bordelais (40%), la protection de l’environnement suivant juste derrière (37%) suivi par la sécurité (30%), priorité numéro un au niveau national. L’analyse de l’Institut Montaigne, pour sa part, révèle d’abord des chiffres clés pour permettre de comprendre les enjeux de cette élection. En comparant le bilan fiscal de la municipalité, l’étude fait état de dépenses en baisse de 19,3% (451,2 contre 559,3 millions d’euros en 2014), essentiellement due à une forte baisse des dépenses d’équipements (-42,8%). Résultat, les dépenses moyennes par habitants ont elles aussi baissé (-23,4% à 1762,2 euros).

Les recettes (-18,4%) et le montant de la dette (-10,5% à 254,6 millions) ont eux aussi subi un coup de rabot. À l’inverse, la dette de la métropole a subi la tendance inverse, principalement en raison du transfert de plusieurs compétences après la loi MAPTAM. « Cette trajectoire de désendettement entamée en 2016 permet, en 2018, à Bordeaux de supporter un niveau d’endettement de 10 % inférieur à la moyenne de sa strate avec un poids de la dette de 1 000 € par habitant », précise l’étude, ajoutant que dans le même temps, « le produit de la fiscalité locale directe bordelaise a progressé de manière régulière sur l’ensemble de la période, de 2008 à 2018. Cela est principalement dû aux effets bases car les taux n’ont été relevés qu’une seule fois, en 2015, année post-électorale. Par rapport à la strate, la situation de Bordeaux a peu évolué sur la période, le produit fiscal par habitant y est resté 30 % supérieur à la moyenne de la strate pour la taxe d’habitation et de près de 50 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties. Comparativement à ses homologues, la ville pratique à la fois des taux plus élevés et des bases par habitant plus abondantes, ce qui explique ce produit fiscal plus important ».

Propositions chiffrées

Le think thank libéral prend aussi un chemin que peu de candidats se hasardent à emprunter : en analysant les différents programmes de cinq candidats (le cinquième étant le candidat Rassemblement National Bruno Paluteau), il arrive à estimer le coût de quelques unes des mesures proposées. Si elles sont à la marge et ne concernent finalement que peu de propositions figurant sur les programmes, elles soulignent tout de même une chose : c’est le maire sortant, en voulant alimenter la moitié des bennes à ordures de la ville en hydrogène et le reste en biogaz, qui dispose de l’estimation la plus élevée (63 millions d’euros en coût annuel cumulé sur la durée du mandat). Le doublement du nombre de policiers municipaux, soit 114 agents supplémentaires, reviendrait à 6,35 millions d’euros par an en moyenne et en dépenses de fonctionnement. Du côté de Thomas Cazenave on retrouve l’idée d’une augmentation des effectifs, mais pour un budget plus modeste : 3,4 millions d’euros pour 86 agents supplémentaires (2,7 millions en année pleine selon les estimations du candidat).

C’est la création de 600 places de crèches supplémentaires qui fait état de la différence la plus importante entre ces deux estimations : 3,6 millions d’euros du côté du candidat, 12,6 millions pour l’Institut (11,3 millions en hypothèse basse), ce dernier évaluant le coût d’une place supplémentaire « entre 20 000 € et 48 000 € en fonction de l’acteur à l’origine du projet : la commune, des associations ou le privé ». À l’inverse, l’étude évalue à 51,1 millions d’euros le coût d’un réseau de 200 kilomètres de pistes cyclables sécurisées quand le candidat monte jusqu’à… 200 millions d’euros sur dix ans, « sans doute car ce dernier anticipe des problèmes de fonciers coûteux et difficilement estimables dans cet exercice ». Faire passer à 75% la part de l’alimentation bio et locale dans les restaurations collectives reviendrait à 2,2 millions d’euros en moyenne. « Cette mesure aurait un coût compris entre 290 000 € et 430 000 € par an, avec ainsi un coût total sur le mandat compris entre 1,74 M€ (estimation basse) et 2,6 M€ (estimation haute) L’équipe du candidat, contactée, tend à relativiser l’ampleur de ce surcoût », précise l’Institut avant de préciser dans une analyse détaillée qu’après étude sur la ville de Lille, « le surcoût par repas d’un passage au 100 % bio s’élève à 51 centimes d’euros en moyenne ».

La réduction du tarif de l’abonnement des transports collectifs pour les enfants et les étudiants coûterait à la métropole 6,1 millions d’euros (là encore, en moyenne) par an. Les estimations réalisées pour le candidat Pierre Hurmic restent les plus modestes, établissant même le montant de 500 000 euros en recettes supplémentaires par an pour l’augmentation de la majoration de la part communale de la cotisation de taxe d’habitation due au titre des résidences secondaires (que le candidat veut passer de 50 à 60%); 170 000 euros par an pour une « prime volontariste » aux propriétaires en cas de conventionnement pour un logement social, qui concernerait entre 100 et 200 logements par an; et enfin une moyenne de 1,65 millions d’euros par an pour financer la prise en charge métropolitaine de l’abonnement annuel aux transports en commun pour « les jeunes à faible revenu » et la gratuité du réseau Vcub pour les 18-25 ans. Pour les deux derniers candidats, l’Institut prend moins de risques : aucune estimation n’a été effectuée à ce jour mais l’essentiel des propositions reste listé. Reste que Bordeaux suit une tendance nationale dans les analyses effectuées par le think thank libéral dans dix autres agglomérations françaises. Interrogé dans La Provence, son directeur Laurent Bigorne déplore un « manque de vision évident. Tous ont un mal fou à se projeter. Dans les programmes, on lit beaucoup de promesses sur l’école, les transports, l’environnement. Mais ces enjeux fondamentaux ne sont pas chiffrés. Personne ne tient vraiment compte des marges de manoeuvre financières qui sont ici plus limitées que dans les autres grandes agglomérations françaises ».

L’info en plus : Les derniers jours de cette campagne éclair sont chamboulés par le contexte national dû au coronavirus : le maire sortant a annulé la réunion publique du jeudi 12 mars. L’équipe de Pierre Hurmic, en revanche, maintient celles du 10 mars aux Chartrons et celle du 12 mars à Nansouty. Thomas Cazenave tiendra son « grand meeting » le 10 mars à La Grande Poste. Pour Bordeaux en Luttes (Philippe Poutou), ce sera le 12 mars dans le quartier Belcier. Pascal Jarty tenait sa réunion publique ce lundi 9 mars à la Chartreuse de Caudéran. Pour savoir quelle forme « angulaire » prendra l’élection municipale au niveau local, il faudra patienter jusqu’à dimanche. Pour savoir quelle forme « angulaire » prendra l’élection municipale au niveau local, il faudra patienter jusqu’à dimanche, jour de vote pour 256 045 habitants, soit 12 846 de plus qu’en 2014. 

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Bordeaux Métropole 2050 : entre politique et libertés


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/03/2019 PAR Romain Béteille

Liberté et éducation

Ce vendredi, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer était l’invité particulier du dernier débat organisé dans le cadre de la grande réflexion autour de Bordeaux Métropole 2050, qui a organisé une propection démarrée en janvier. Le thème choisi ce vendredi était « Culture et Liberté ». Il a d’ailleurs largement été question de liberté dans ce débat autour des invités venus donner leur propre vision de sa définition, perdue entre les notions de liberté individuelle et de liberté collective. « Dans ce monde ou tout change, il faut que les enfants aient, dès le début de leur vie, les assises qui vont leur permettre de s’adapter quoi qu’il arrive », a ainsi souligné Jean-Michel Blanquer. « De ce point de vue, lire, écrire et respecter autrui sont trois points fondamentaux sur lesquels j’insiste, au risque de passer pour archaïque. On voit de jeunes étudiants un peu déstabilisés parce que leur maîtrise du langage n’est pas aussi bonne qu’elle devrait être et ça brime leur liberté. Pour la regagner il faut d’abord leur redonner cette assise et y ajouter deux autres piliers qui sont leurs meilleures armes contre l’ère de la post-vérité dans laquelle on est entrés : la culture et la logique. La culture pour aller à la conquête de plus de liberté et de discernement mais aussi de la logique, des maths, de l’informatique. On parle souvent de manière un peu rapide des générations X,Y,Z pour évoquer le fait qu’ils soient digital-native. C’est plus ou moins vrai, ce n’est pas parce que vous surfez sur internet avec votre doigt que vous êtes habile en informatique. Le numérique que l’on doit souhaiter pour chaque enfant, c’est de savoir coder, de connaître l’histoire et les enjeux déontologiques de l’informatique. Ce n’est pas un anti-modèle que de préconiser le rééquilibrage du temps de l’enfant, être plus en contact avec la nature, la culture et le sport au travers des activités périscolaires. Cette compétence en informatique doit être une vraie compétence, pas une addiction. L’interdiction du portable en cours, si elle n’est pas la mesure la plus importante, est en tout cas celle qui a fait le plus parler parce que le phénomène de société est mondial. On doit permettre que l’enfant prenne confiance en lui-même grâce à et par l’école. Quant-au statut de la liberté à l’école, tout acte éducatif a comme finalité de donner plus d’autonomie à celui qui en bénéficie. Mais ça passe parfois par des actes qui ne se traduisent pas toujours par une notion de liberté. Ca passe aussi par une philosophie de liberté de construction, pas d’immédiateté, sinon on est dans l’individualisme alors qu’on doit apprendre davantage le sens du collectif. Il faut assumer ce mélange de libertés et de contraintes », a notamment assuré le ministre lors de cette assemblée.

Ce débat n’était, bien sûr, pas le seul objectif dans la tournée bordelaise de Jean-Michel Blanquer. Ce dernier a ainsi visité plusieurs établissements scolaires, permettant au nouveau maire Nicolas Florian d’éprouver sa première visite ministérielle. Les thèmes centraux de la visite visaient une participation à des débats scolaires autour de la mobilité européenne mais surtout (à deux reprises) du changement climatique, alors même que plus de 2000 jeunes ont défilé le même jour à Bordeaux (et plusieurs milliers dans toute la France) dans le cadre d’une « journée mondiale de la jeunesse pour le climat ». Les hasards de calendriers politiques n’existant que rarement, il faut souligner que Jean-Michel Blanquer avait fait partie des (crédibles) candidats potentiels à la mairie de Bordeaux en 2020, avant le départ d’Alain Juppé pour le Conseil Constitutionnel. En cours de visite, lorsque la presse évoque cet épisode, le ministre de l’Éducation nationale ne botte pas vraiment en touche mais joue la réserve. « Mon nom circule toujours sur plein de choses, c’est plutôt flatteur, mais je reste concentré sur mon poste ». Blanquer, candidat aux futures municipales ? Encore trop tôt pour le dire, mais il aurait sûrement un Thomas Cazenave en face. 

Bilan provisoire

Pour en revenir à BM 2050, pas de prolongation prévue pour Nicolas Florian (à l’inverse d’un certain grand débat national pour Emmanuel Macron). La « campagne » de prospective, qui a d’ailleurs recueilli, selon des derniers chiffres officiels, 50 000 contributions citoyennes, s’achèvera le 29 mars prochain lors d’une « grande journée » organisée au Hangar 14 de 9h à 22h30, ouverte à tous. Ils y trouveront des expositions de travaux scolaires et étudiants ayant, à leur manière, participé au débat, des séances cinéma, du théâtre, de la musique, des stands centrés autour des thèmes de réflexion entamés par BM 2050 (notamment celui des concertations dans les communes de la métropole et des stands autour de grands thèmes comme l’éducation ou les « grands enseignements » prodigués par les multiples conférences organisés dans le cadre de l’évènement). Surtout, le 29 mars sera l’occasion de prolonger les débats en guise de bilan autour des principaux thèmes abordés lors des précédents débats : logement, mobilité, mutations sociales et… changement climatique, avant un bilan provisoire (de 18h à 19h30) intitulé « Et maintenant, que faire ? ». Boucler la boucle en posant une question ouverte, un bon résumé de la philosophie portée par cet « avenir métropolitain »…

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