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PUBLIÉ LE 24/03/2014 PAR Julie DevilderCe matin, Renaud Lagrave, premier fédéral du PS et 5e sur la liste du candidat montois, n’est pas d’humeur causante. Les socialistes landais sont-ils sonnés? « C’est rien de le dire », dit-il du bout des lèvres, soucieux d’analyser le tout en détail dans la soirée avec sa famille politique avant de s’exprimer. Ailleurs sur le département, « on va se concentrer sur le deuxième tour », souligne-t-il, notamment à Dax où le maire PS Gaby Bellocq devrait l’emporter dimanche prochain, rare motif de satisfaction ici. Chez la voisine Saint-Paul-lès-Dax, la sortante socialiste Cathy Delmon devrait aussi rempiler (43%), sauf qu’elle avait perdu la primaire du PS en octobre face à Jean Lavielle qui n’a, lui, obtenu que 22,9%…
Avec la lourde défaite inattendue de Robert Cabé, maire PS d’Aire-sur-Adour depuis 1989 et vice-président du Conseil général, celle d’Alain Siberchicot à Peyrehorade et le basculement à droite de Pouillon, cela fait beaucoup pour le département qu’Henri Emmanuelli gère depuis 1982. Au Conseil général, l’ambiance était d’ailleurs assez morose lundi.
A gauche, on pointe parfois l’usure du pouvoir avec le mandat de trop, la faible mobilisation. Mais surtout, le « désaveu de la politique du gouvernement » qui a « incontestablement amplifié la prime au sortant » pour Mme Darrieussecq, selon les mots de M. Lahitète. Appelant « au sursaut » dimanche, le président Emmanuelli a aussi reconnu sur France3 le « mauvais score » du PS du fait d’une « sanction » de la politique gouvernementale et de « la dissolution progressive du rassemblement de la gauche à travers une multiplication de listes ».
Un système qui se fissure?Mais de l’autre côté de l’échiquier, on y voit aussi un ras-le-bol local. La maire MoDem a pris la brèche dès dimanche soir en affirmant que « les Landais en ont marre de la politique clanique » du PS local, « ils ont envie d’ouverture » et « les socialistes vont avoir mal à la tête ».
A l’UMP aussi bien sûr, on se réjouit. Arnaud Tauzin, secrétaire départemental du parti, en tête (43,26%) à Saint-Sever face au socialiste sortant Jean-Pierre Dalm (40,08%, près de 20 points de moins qu’au premier tour de 2008…), voit le début d' »un système qui se fissure ». Celui qu’incarne Henri Emmanuelli. « Les gens veulent des élus qui gèrent l’argent public différemment » au lieu de « cette volonté constante de gérer par des syndicats départementaux beaucoup de leur quotidien », pense-t-il. Et de pointer l’échec dimanche de M. Siberchicot, également président du Sydec (eau, électricité), alors que M. Emmanuelli vient justement de gagner une longue bataille juridique sur la gestion publique de l’eau pour « des prix le plus bas possible ».
Mais à un an des élections départementales (ex-cantonales) pour lesquelles certains à gauche commencent à s’inquiéter, pas question d’anticiper. « L’avenir on en parlera une fois le match fini », selon M. Tauzin, car « il reste une deuxième mi-temps » et il faut d’abord réussir dimanche à « transformer l’essai » peut-être à Tyrosse, Saint-Pierre-du-Mont, Saint-Sever et pourquoi pas Dax. Voir en somme s’il y a confirmation de l’échec du PS ou un bilan plus contrasté pour la droite.
