L’Université de Limoges fait sa place en Europe


L’Université de Limoges attend le feu vert de l’Europe pour son projet d’alliance européenne. Décryptage par Isabelle Klock-Fontanille présidente de l'Université et Laurent Bourdier, vice-président en charge de l'international.

Laurent Bourdier Isabelle Klock-FontanilleCorinne Merigaud | Aqui

Laurent Bourdier, vice-président en charge de l'international et Isabelle Klock-Fontanille,présidente de l'Université de Limoges, attendent une réponse sur leur projet d'alliance européenne d'ici cet été.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/03/2023 PAR Corinne Merigaud

Aqui! : Quelle est votre stratégie à l’international  ?
Isabelle Klock-Fontanille : L’Université de Limoges a noué de nombreux partenariats à l’international mais ils reposent sur des relations entre quelques personnes. Nous souhaitions passer à la vitesse supérieure en institutionnalisant ces partenariats avec une véritable stratégie. J’ai pour ma part beaucoup oeuvré dans ce domaine en tant qu’enseignante chercheuse. Je suis invitée pour des conférences à l’étranger et je préside des jurys de thèses. A titre personnel, cela a toujours été important pour moi et je le porte maintenant en tant que présidente.

@! : En quoi la visibilité des partenariats internationaux est-elle indispensable ?
Laurent Bourdier : Le but est que cette stratégie devienne visible par nos tutelles ainsi qu’en interne, car ce sont aujourd’hui des initiatives émanant de laboratoires. On perd donc en efficacité. Avec une vision globale, celle-ci va être portée à l’échelle de l’établissement, ainsi, les laboratoires, les instituts, les chercheurs et enseignants peuvent s’en rapprocher. De plus, la continuité sera assurée au-delà de la mandature. Depuis janvier 2022, le Ministère nous oblige à avoir une signature de convention, avec son accord préalable, donc le gouvernement a en quelque sorte un droit de regard sur la stratégie des établissements.

la présidente de l'Université de LimogesUniversité des Mascareignes

Isabelle Klock-Fontanille se rend régulièrement à l’Université des Mascareignes que l’Université de Limoges accompagne sur la formation, la recherche et l’innovation, la mobilité internationale, et la gouvernance.

@!:  Avec quelles universités européennes êtes-vous associés ?
L. B. : Dans le cadre d’un appel à proposition Erasmus+, l’Université de Limoges s’est jointe à un consortium de neuf universités européennes : deux en Allemagne (Marbourg, Giessen), une en Espagne, Italie, Bosnie, une au Kosovo, en Turquie et Tchéquie. S’il est validé par l’Europe, ce projet d’alliance universitaire sera effectif jusqu’en 2027 avec deux thèmes originaux « paix et justice » et « société inclusive ». Il a obtenu, l’an dernier, un sceau d’excellence de la Commission européenne, mais seules quatre projets ont été lauréats et financés en 2022. Notre alliance a, à nouveau, déposé un dossier cette année et nous sommes tout prêt de l’obtenir. La réponse de l’Europe est attendue pour juin ou juillet.

@! : Pour porter des projets européens, il faut des moyens humains, qu’en est-il ?
L. B. : Nous avons répondu au programme d’investissement d’avenir « ASDESR ». Cet appel à projet du Ministère permettrait de renforcer notre plateau d’ingénierie qui compte actuellement 7 à 8 ingénieurs, dont 3 pour le pôle international. Si nous sommes lauréats, nous passerons de 3 à 9 ingénieurs projet d’ici quatre ans. Nous n’avons pas aujourd’hui les forces humaines suffisantes pour accompagner tous les projets européens que nos enseignants chercheurs souhaitent déposer. Nous aurons la réponse d’ici un mois.

Afrique de l’Ouest, Québec, Maroc…

@! : D’autres projets sont en cours avec des universités francophones, lesquelles ?
L. B. : Tout à fait, nous avons déposé un PEA (Partenariat avec l’Enseignement Africain) pour renforcer notre partenariat, déjà fort et ancien, entre la Faculté de médecine pharmacie de Limoges et deux partenaires au Bénin. Cela permettra de créer des doubles diplômes et d’accroître nos collaborations de recherche. Ce projet est porté par le laboratoire EPIMACT du Pr Preux. Nous priorisons des pays, des zones géographiques et des espaces linguistiques, comme les zones francophones et l’Afrique de l’ouest, en lien avec l’histoire de Limoges et de la francophonie. Cela inclut aussi le Québec et le Maroc. Au Vietnam, où nous sommes allés récemment, il y a un potentiel à développer avec trois universités dont deux sont francophones.

remise de diplômes à l'université des MascareignesUniversité des Mascareignes

Remise de diplômes à des étudiants de l’université des Mascareignes en présence d’Isabelle Klock-Fontanille.

@ !: L’Université de Limoges a un partenariat unique avec l’île Maurice, pour quelles raisons ?
I. K-F : Avec l’Université des Mascareignes, à l’île Maurice, le partenariat remonte à 2012 à l’initiative de Gilles Broussaud, l’ancien directeur de l’IUT de Limoges. Cela a permis de la transformer en université francophone. Notre collègue Nathalie Bernardie-Tahir préside le conseil d’administration. C’est unique en France et nos collègues mauriciens tiennent beaucoup à ce partenariat car cela leur donne une indépendance par rapport à leur propre ministère. Nous avons des masters en commun en sciences et techniques (robotique, santé publique) et des projets de recherche qui sont tout juste mis en place. Cinq étudiants mauriciens sont accueillis à l’école d’ingénieurs de Limoges, l’ENSCIL-ENSCI. Une école doctorale est ouverte depuis un an. Nous les avons accompagnés pour la mise en place de co-tutelles et le nombre d’enseignants chercheurs augmente. Un incubateur comme celui de Limoges est aussi en projet. Cette université monte en puissance avec 2 000 étudiants inscrits dont une partie importante d’origine africaine pour une capacité de 5 000.

@!: Vous comptez aussi ouvrir un lieu d’échanges sur la Faculté des lettres…
I. K-F. : Parmi les objectifs de cette stratégie internationale, la promotion et l’animation en interne seront développées. Le pôle international a déménagé il y a un an à Vanteaux à côté du CROUS, pour être au coeur d’un campus. Nous voulons aménager le rez-de-chaussée pour ouvrir un vrai lieu d’accueil pour les étudiants et collègues internationaux. Ce lieu d’échanges interculturels sera opérationnel en fin d’année. L’Université compte 11 % d’étudiants internationaux, 1 972 sur un total de 18 077, c’est cinquante de plus en un an malgré les droits différenciés. La maison des langues va proposer des cours d’anglais aux étudiants et aux personnels. Nous allons aussi répondre à un appel d’offre international sur un dispositif rénové d’amorçage. 

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