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PUBLIÉ LE 08/12/2009 PAR Olivier DarrioumerleLéo et Soel s’activent derrière le bar. Léo sourit et Soel frime, ils reproduisent les cocktails bonifiés par la touche des grandes stars bordelaises.
Avec un bac pro, « et dans la mesure où ils sont majeurs » ajoute leur professeur, on peut intégrer la mention complémentaire « barman » au lycée hôtelier de Talence. Après un stage au Meurice ou à la Closerie des lilas, Léo et Soel sont devenus pros dans l’art du cocktail. Soel affirme qu’il préfèrerait travailler dans un bar d’hôtel que dans une discothèque, un endroit « luxe moderne » comme il dit. Elégants, courtois et discrets, ils officient dans l’ombre de l’artiste du cocktail, Monsieur Marchon.
« Coquetélier, c’est joli, non ? »
Celuique l’hôtel Seekoo se plait à qualifier de « mixologue » et lorsqu’on l’interroge, déclare, grandiloquent, sa prise de position vis-à-vis du désenchantement et de la novlangue. Monsieur Marchon est barman avec la poésie et l’imagination propre à un artiste. « Je ne suis pas un scientifique, ironise t’il, mais j’admets la définition québécoise : coquetélier, c’est joli, non ? » L’art de créer des cocktailsc’est un truc de magicien, assez proche de l’art gastronomique. Ce soir là, le barman du Seekoo présentait six cocktails au nom des grands restaurants bordelais.Les stars de la gastronomie bordelaise avaient fournies une base à partir de laquelle Monsieur Marchon composa librement. Michel Portos, d’ordinaire étranger à ce monde, nous avoue sa stupéfaction lorsqu’il assista au processus de création du cocktail « le Saint James ».
Une carte de cocktails associée aux grandes tables bordelaises
Bien évidemment, Michel Portos s’est démarqué en proposant non pas un fruit ou un épice, mais l’artichaut comme base de son cocktail ! Ce n’est pas sans nous rappeler les spaghettis sucrés qu’il proposera à Cenon le 19 décembre, à l’occasion du speed food.
Dans un restaurant, il y a des cuisiniers et des pâtissiers et lorsque l’hôtel Seekoo lui a proposé de faire entrer la cuisine dans un cocktail, il a d’abord associé à l’idée de cuisine, le salé.« A renouveler sans modération » glisse t’il à l’organisateur de l’évènement.
Associer un hôtel sans restaurant à des restaurants sans bars, une première en la matière se congratule une dirigeante de l’hôtel. Durant un an, les cocktails des six stars bordelaises seront sur les cartes et l’année prochaine le défi des toquets du shaker sera de nouveau sur la table.
Olivier Darrioumerle
