Léa Thomassin, ex-baroudeuse devenue présidente d’HelloAsso


Léa Thomassin est la co-fondatrice de la plateforme des associations, HelloAsso. En 14 ans, elle a franchi le cap du milliard d'euros collecté. Une "incroyable aventure collective" menée par cette convertie à l'économie sociale et solidaire.

Léa Thomassin, présidente et co-fondatrice d'HelloAssoHelloAsso

À 36 ans, Léa Thomassin est la présidente et co-fondatrice d'HelloAsso, plateforme basée à Bègles.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/06/2023 PAR Manon Gazin

Un cap a été franchi : la plateforme de paiement à destination d’associations a atteint le milliard d’euros collecté il y a quelques semaines à peine. La « reconnaissance de 14 ans de travail », selon la présidente d’HelloAsso, Léa Thomassin, qui avoue néanmoins qu’elle et ses associés étaient très loin de s’imaginer leur impact au démarrage de l’aventure.  

Lorsque la jeune femme et son associé Ismaël Le Mouël créent l’entreprise en 2009 à Paris, Léa Thomassin est fraîchement diplômée de l’ESSCA, une école de commerce à Angers. La co-fondatrice a déjà de nombreux voyages à son actif, et veut réaliser un projet concret dans ce l’intéresse réellement : l’entreprenariat social et solidaire. 

De nombreux voyages dès l’adolescence

Née à Singapour, celle a qui « beaucoup de mal » à dire d’où elle vient a vécu « dans dix endroits différents avant ses quinze ans ». Des déménagements successifs en lien avec la profession de son père, qui travaillait dans l’agro-alimentaire. « Dans les usines de crème glacée », comme le précise en riant la jeune femme : « Du coup, j’ai aussi eu la chance de manger beaucoup de crème glacée quand j’étais jeune ».

Entre ses 15 et 20 ans, Léa Thomassin, qui se décrit comme « bretonne d’adoption », s’installe à Rennes. C’est durant cette période qu’en 2004, durant son année de terminale, un professeur de sciences économiques et sociales va changer sa vie. « Il nous a expliqué pour la première fois ce qu’était le développement durable, explique-t-elle. Il nous a parlé du rapport Meadows, des « Limites à la croissance »… C’est la première fois que j’en ai entendu parler. Ce cours et ce prof m’ont vraiment marquée. Suite à ça, j’ai décidé de travailler dans le développement durable. Ça a été une sorte de révélation ».

 

Un impact plus local

Elle s’oriente alors pour ses études vers l’ESSCA, à Angers, qui propose une spécialisation en gestion des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Elle commence à s’investir dans des associations, et réalise des stages « dans des ONG en Asie sur les questions liées au droit de l’homme ». Une voie dans laquelle elle pense un temps se réorienter, avant de changer d’avis : « Mais je me suis rendue compte qu’on déployait une énergie et des efforts énormes […] Et qu’on avait au final assez peu d’impact, ou en tout cas assez peu de pouvoir pour changer les choses par cette voie-là. »

Quand elle rentre en France, elle découvre l’entreprenariat social, qui la « séduit » par son approche : « Gérer une recherche d’impact à plus petite échelle, mais plus immédiate ». C’est à cette période qu’elle rencontre ceux qui deviendront ses associés pour fonder HelloAsso. Leur idée est alors de profiter du boom du numérique pour aider les associations à se développer.

De Paris au Sud-Ouest

Pendant ses quatre première années d’existence, l’entreprise porte un autre nom, et se base sur un mode de fonctionnement différent. Mail For Good, à l’époque, permet de faire de dons « de l’ordre de 3 ou 5 centimes » à des associations en regardant des vidéos publicitaires. Le fonctionnement de la plateforme évolue peu à peu en région parisienne, et commence à proposer un système de dons directs. Puis, en 2013, l’entreprise déménage à Bordeaux et change de nom, pour devenir HelloAsso.

Le choix de cette région a été une évidence pour l’équipe de la plateforme à l’époque : « En 2013, on était quatre […] On avait très envie de quitter la région parisienne pour des raisons personnelles. On s’était toujours dit qu’à un moment on viendrait s’installer dans le Sud-Ouest. On savait que ce serait Bordeaux de par nos attaches personnelles respectives », raconte Léa Thomassin, dont la famille est originaire du Pays-Basque. 

« Une aventure collective incroyable »

Aujourd’hui, le site HelloAsso compte 150 employés et 250 000 associations inscrites. Un milliard d’euros ont été collectés pour ces dernières auprès de 9 millions de personnes. Pour décrire son parcours entrepreneurial, sa présidente de 36 ans appuie sur « une aventure collective incroyable » : « Dans tout ce qu’on a pu faire, il y a énormément de succès, de jalons qu’on a franchis. Mais je vois surtout les visages et les personnes qui ont rendu ça possible. Et je pense qu’il y a des succès qui ne peuvent être que collectifs ».

HelloAsso a désormais plusieurs projets, dont celui de « permettre aux associations d’être plus visibles », et d’aider « les citoyens et citoyennes à  s’impliquer plus fortement dans la vie locale ». À la rentrée prochaine, une application mobile de la plateforme sera lancée, pour « que le bénévole associatif puisse gérer directement sa collecte, ses paiements, et ses membres »

HelloAsso, une plateforme aux services des associations

Lancé en 2009 par Léa Thomassin et Ismaël Le Mouël, HelloAsso est un site qui permet de faire des dons à des clubs et associations, ou de s’inscrire à des évènements associatifs. Depuis 2019, l’entreprise est agréée entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS). La plateforme ne prélève aucune commission : son modèle économique ne repose que sur les dons que ses utilisateurs lui font. 

Après plusieurs déménagements au sein de la région parisienne, l’entreprise s’installe à Bordeaux en 2013. Elle change là aussi de locaux plusieurs fois au fur et à mesure qu’elle s’agrandit. Avant de s’installer pour de bon à la Cité Numérique, à Bègles. 


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