Marcelline Smetek est fleuriste à Bordeaux, après avoir été scripte dans l’audiovisuel à Paris, et son mari Quentin Geffroy est architecte paysagiste. Le hasard de la vie les a fait se rencontrer en 2011. Marcelline Smetek, arrivée à Bordeaux en 2009 comme fleuriste dans l’événementiel, y a ouvert depuis 2014 son magasin Fleurs de Mars.
Si leurs chemins se sont croisés, c’est aussi par leur passion commune pour le végétal. Partageant depuis 2011 la même route, ils ont vu se dessiner un nouveau projet d’avenir. « On voulait sortir de la ville, vivre à la campagne en continuant de faire ce que l’on aime, être en contact avec le végétal », commence Quentin Geffroy.
« Dans ma boutique à Bordeaux, j’avais déjà des problèmes d’approvisionnement en fleurs françaises, on s’est dit qu’il y avait une place à prendre », complète Marcelline Smetek. « En France, 80 % des fleurs consommées sont importées. En termes de coût social dans ces pays, de coût environnemental, c’est catastrophique », estime son mari.
Une autre vie
Il leur faut trois ans pour mûrir leur projet et trouver le bon endroit. « Un lieu à nous, avec du potentiel pour que puissent venir s’y greffer plein d’idées », glisse l’exploitante. Le couple trouve son bonheur à Monestier : une exploitation de 30 hectares d’un seul tenant, avec de l’eau, du relief, des bois…
Ils s’installent sur cette ancienne propriété viticole en février 2021. En plus du foncier, le site comprend une maison d’habitation, une autre maison que le couple veut transformer en gîte, un ancien chai, et deux granges de 400 m². Pour s’installer, il faut cependant investir 100 000 € en plus de l’achat du foncier.
« On a récupéré des bâtiments vides et des terres. Il fallait investir dans un tracteur, un véhicule pour le transport, 500 m² de serres, le système d’irrigation en goutte-à-goutte avec l’eau de pluie et les puits de la ferme », liste Marcelline Smetek. Le tout avec un objectif : produire des fleurs bio, locales, et de saison.
Le goût d’entreprendre
« Des roses à la Saint Valentin, c’est non, leur pic de production c’est mai ou juin », assument les heureux propriétaires de cette ferme florale, appelée le Champ Tigré. « Les fleuristes commencent à entendre ce discours sur le local et la saisonnalité. C’est une autre histoire à raconter, et il faut surtout l’expliquer aux clients », prolongent-ils.
Leur assolement est fixé : six hectares de bois, six hectares en prairies pour un futur jardin paysager, et douze hectares entretenus par un céréalier. Le voisinage verra, la saison venue, sortir de terre des fleurs annuelles, plantes vivaces, et autres arbustes, avec 350 variétés d’une centaine d’espèces différentes sur 9000 m² au total.
Les sources de financement sont multiples. Il y a la Dotation Jeunes Agriculteurs, avec l’accompagnement de la chambre d’agriculture de Dordogne, le prêt bancaire avec le Crédit Agricole, les 20 000 € de prêt à taux zéro d’Initiative Périgord qui y sont adossés, et un financement participatif sur la plateforme Mimosa comme apport.