Le Champ Tigré, la ferme florale à la française


Marcelline Smetek et son mari Quentin Geffroy ont créé une ferme florale en Dordogne. Ce projet professionnel, qui est aussi un projet de vie, est la déclinaison des valeurs du couple, animé par une envie et une passion communes.

Marcelline Smetek, à gauche, et son mari Quentin Geffroy, à droite, posent devant la maison d'habitation, partie intégrante de l'exploitation qu'ils ont achetée en février 2021. À leurs pieds, quelques-uns des semis qu'ils ont effectués pour cette première année de travail.Sylvain Desgroppes | Aqui

Devant la maison d'habitation et au milieu de quelques-uns de leurs premiers semis, Marcelline Smetek et Quentin Geffroy, couple heureux de s'être lancé dans cette aventure de la ferme florale.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/12/2022 PAR Sylvain Desgroppes

Marcelline Smetek est fleuriste à Bordeaux, après avoir été scripte dans l’audiovisuel à Paris, et son mari Quentin Geffroy est architecte paysagiste. Le hasard de la vie les a fait se rencontrer en 2011. Marcelline Smetek, arrivée à Bordeaux en 2009 comme fleuriste dans l’événementiel, y a ouvert depuis 2014 son magasin Fleurs de Mars.

Si leurs chemins se sont croisés, c’est aussi par leur passion commune pour le végétal. Partageant depuis 2011 la même route, ils ont vu se dessiner un nouveau projet d’avenir. « On voulait sortir de la ville, vivre à la campagne en continuant de faire ce que l’on aime, être en contact avec le végétal », commence Quentin Geffroy.

« Dans ma boutique à Bordeaux, j’avais déjà des problèmes d’approvisionnement en fleurs françaises, on s’est dit qu’il y avait une place à prendre », complète Marcelline Smetek. « En France, 80 % des fleurs consommées sont importées. En termes de coût social dans ces pays, de coût environnemental, c’est catastrophique », estime son mari.

Une autre vie

Il leur faut trois ans pour mûrir leur projet et trouver le bon endroit. « Un lieu à nous, avec du potentiel pour que puissent venir s’y greffer plein d’idées », glisse l’exploitante. Le couple trouve son bonheur à Monestier : une exploitation de 30 hectares d’un seul tenant, avec de l’eau, du relief, des bois…

Ils s’installent sur cette ancienne propriété viticole en février 2021. En plus du foncier, le site comprend une maison d’habitation, une autre maison que le couple veut transformer en gîte, un ancien chai, et deux granges de 400 m². Pour s’installer, il faut cependant investir 100 000 € en plus de l’achat du foncier.

« On a récupéré des bâtiments vides et des terres. Il fallait investir dans un tracteur, un véhicule pour le transport, 500 m² de serres, le système d’irrigation en goutte-à-goutte avec l’eau de pluie et les puits de la ferme », liste Marcelline Smetek. Le tout avec un objectif : produire des fleurs bio, locales, et de saison.

Les serres sont pour l’instant en construction sur une parcelle. Elles couvriront au total 500 m² de cultures. Au fond, on aperçoit la maison d’habitation, sur le site de 30 hectares d’un seul tenant.

Le goût d’entreprendre

« Des roses à la Saint Valentin, c’est non, leur pic de production c’est mai ou juin », assument les heureux propriétaires de cette ferme florale, appelée le Champ Tigré. « Les fleuristes commencent à entendre ce discours sur le local et la saisonnalité. C’est une autre histoire à raconter, et il faut surtout l’expliquer aux clients », prolongent-ils.

Leur assolement est fixé : six hectares de bois, six hectares en prairies pour un futur jardin paysager, et douze hectares entretenus par un céréalier. Le voisinage verra, la saison venue, sortir de terre des fleurs annuelles, plantes vivaces, et autres arbustes, avec 350 variétés d’une centaine d’espèces différentes sur 9000 m² au total.

En attendant leurs futures serres en pleine terre, Marcelline Smetek et Quentin Geffroy effectuent leurs semis sous deux petits tunnels aménagés près de la maison. Pour se faire plaisir ou tester certaines plantes. Narcisse, dahlia, romarin, tournesol, nielle des blés, agapanthe, muflier…

Les sources de financement sont multiples. Il y a la Dotation Jeunes Agriculteurs, avec l’accompagnement de la chambre d’agriculture de Dordogne, le prêt bancaire avec le Crédit Agricole, les 20 000 € de prêt à taux zéro d’Initiative Périgord qui y sont adossés, et un financement participatif sur la plateforme Mimosa comme apport.

Infos pratiques !

Le projet de ferme florale défendu par Marcelline Smetek a été identifié par divers réseaux, la multiplicité des financements prouvant que les partenaires croient en sa viabilité. Initiative Périgord, en plus du prêt à taux zéro accordé, va ainsi mettre en avant l’exploitante.

Pendant l’année 2023, le réseau régional met en place l’opération  »Initiative au féminin en Nouvelle-Aquitaine » : 24 portraits d’entrepreneuses, deux par départements, vont être affichés au cœur des hôtels de région à Bordeaux, Limoges et Poitiers. Le Champ Tigré en fait partie.

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