L’association Base est une structure d’insertion par l’activité économique, une association qui travaille dans le champ de l’emploi pour faire en sorte que les personnes les plus éloignées de l’emploi puissent trouver des solutions. Lors de sa venue en Bergeracois, la semaine dernière, Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites et la santé au travail a pu échanger avec des salariés en contrat d’insertion, notamment ceux qui se forment à la taille de la vigne, au sein de la parcelle pédagogique du domaine Puypezat Rosette, propriété de Frédéric Francioli de Monner.
« Ici, on reprend confiance en soi, on a le droit de se tromper. Nous sommes là pour apprendre », indiquent Laetitia, qui après avoir élevé quatre enfants, a souhaité travailler et Rina, qui arrive du Venézuala où elle était avocate. « Nous avons signé des contrats d’insertion depuis trois mois ». Elles travaillent toutes deux, sur le pôle vignes de l’association BASE.
Considérer que personne n’est inemployable
« Nous accompagnons chaque année une soixantaine de personnes en grandes difficultés vers un retour à l’emploi via des contrats d’insertion sur l’un de nos six pôles d’activités : espaces verts, entretien, temps périscolaire, événementiel et le pôle vigne. Notre crédo, c’est de considérer que personne n’est inemployable, quel que soit son parcours de vie », explique le directeur Jean-Pierre Ditsch. Née en 2009, l’association d’insertion BASE – acronyme pour Bergerac Actions Solidarité Emploi, ne comptait qu’une poignée de personnes à ses débuts. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine d’employés en insertion ainsi qu’une dizaine de personnes en contrats permanents. Composée de plusieurs pôles d’activités, la structure ne cesse de grandir et de lancer des projets d’économie sociale et solidaire.
En 2018, BASE a expérimenté un nouveau support d’insertion Vinibase, sur le secteur viticole, pour répondre notamment aux besoins de main d’oeuvre des vignerons. Fort de cette réussite, une entreprise d’insertion viticole a été créée en septembre 2020 avec le soutien du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui a apporté une aide de 45 000 euros. « Nous sommes en mesure de proposer différentes prestations : tirage de bois, relevage, épamprage. L’objectif est de former quelqu’un qui n’a jamais travaillé dans les vignes sur tous les métiers du secteur du 1er janvier au 31 décembre et de répondre à la problématique de main d’oeuvre », précise Francis Lamoulié, le président.
Parcelle pédagogique
Lors de sa visite en Bergeracois, le 10 février, Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites et la santé au travail a pu échanger avec les salariés qui se forment à la taille de la vigne, au sein de la parcelle pédagogique du domaine Puypezat Rosette, propriété de Frédéric Francioli de Monner. « J’ai mis à disposition de l’association deux hectares et ils prennent soin en échange de mes parcelles. C’est du gagnant gagnant. Ils apprennent le métier, se forment et entretiennent mes vignes. »
Laurent Pietraszewski a pu se rendre compte du savoir-faire requis pour être embauché chez un viticulteur. Au côté de leurs formateurs, les salariés se forment dans les rangs des parcelles. « Chaque parcours est individualisé, certains connaissent des soucis de mobilité. Nous attachons beaucoup d’importance à la mixité sociale », précise le directeur. Pour la première fois, BASE a mis en bouteille le vin issu de cette parcelle pédagogique en 2020. Le coffret est réalisé par l’ESAT des Papillons blancs.
69 % de sorties positives
L’association accueille actuellement une majorité de femmes en contrat d’insertion : souvent des foyers monoparentaux. Le taux de sorties positives est de 69 % : CDD de plus de six mois, formation longue et CDI, qui représentent 25 % des sorties durables. Sur la vigne, les salariés ont acquis sur le terrain les connaissances nécessaires et prétendent à des emplois dans les domaines du Bergeracois. Impliquée également dans la vie associative et culturelle de Bergerac et de ses quartiers prioritaires, l’Association BASE s’est associée depuis 2016, au Tennis Club de Bergerac (TCB) pour organiser l’action « Les Filles Montent Au Filet» à destination des jeunes filles des quartiers prioritaires afin de favoriser l’intégration par le sport.