Ils ont tout pour réussir, et incarnent parfaitement cette nouvelle génération d’actifs qui s’installent en agriculture. Laetitia et Stéphane Bonnot ont repris une exploitation en mars 2019 à Rouffignac-Saint Cernin de Reilhac (Dordogne). En à peine plus de trois ans, ils ont révolutionné ce lieu de vie pour en faire une exploitation caprine, mais aussi et surtout un lieu d’accueil pour tous publics.
Ils partaient pourtant de loin. Originaire du Loiret, le couple a fait le choix d’une reconversion professionnelle (Stéphane Bonnot a passé un BPREA), et a eu besoin de cinq ans pour travailler son projet, trouver la bonne exploitation et vendre sa maison. « Quand on est arrivé en mars 2019, la ferme n’était plus exploitée. Avant, il y avait des bovins et des fraises », expliquent-ils.
Pendant plus de deux ans, ils se lancent dans les grands travaux : construction de la chèvrerie et du laboratoire pour la transformation fromagère, clôture des prés, rénovation de la maison de 250 m2 attenante à la ferme… Aujourd’hui, l’exploitation est fonctionnelle, et pour le faire savoir, toutes les initiatives sont bonnes. L’objectif est de travailler en local et de faire vivre le territoire.
Accueillir
Très rapidement, la Ferme de la Bon’o’venture s’inscrit au réseau »Bienvenue à la Ferme » de la chambre d’agriculture. « On veut ouvrir la ferme au public, partager nos activités », note Laetitia Bonnot. Un panneau en bord de route indique le petit chemin à suivre pour les visiteurs. Au bout, il passe entre la maison d’habitation et les bâtiments de l’exploitation pour déboucher sur une jolie cour.
En face, la chèvrerie, et juste à droite, les hangars où sont abrités les chevreaux. Un espace où les enfants se régalent. Ce qui tombe bien, l’exploitation étant aussi une »Ferme Pédagogique ». « J’ai suivi un stage pour avoir cet agrément, qui permet d’accueillir des écoles, des centres aérés… Les écoles de Périgueux vont par exemple venir en novembre », détaille Laetitia Bonnot.
Valoriser le produit
Des visites guidées, payantes, sont aussi possibles sur rendez-vous. Et l’étage de la maison, indépendant, avec ses 100 m2 et ses trois chambres, est un gîte rural disponible à la location toute l’année. Mais tout cela ne doit pas faire oublier l’objectif principal de l’exploitation : produire et vivre de sa production. Tout le lait est transformé, vendu majoritairement à la ferme ou sur les marchés.
Pour suivre le rythme, il faut s’accrocher. Surtout que si Stéphane Bonnot travaille à plein temps sur l’exploitation, ce n’est pas le cas de sa femme, qui a gardé un emploi à côté, aide quotidiennement et assure les marchés. « C’est un vrai choix de vie, 12 heures par jour, tous les jours. La motivation est là, même dans les moments difficiles. On fait quelque chose qui nous plaît », concluent-ils.