La transmission agricole une solution pour préserver les terres


Vergers de Goutte d'or

La transmission agricole une solution pour préserver les terres

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/04/2015 PAR Sybille Rousseau

La transmission est un thème qui lui tient à cœur… Yves Guibert, vice-président d’Agrobio47, arboriculteur en bio au verger de Goutte d’Or à Saint-Léon, en a même fait, en quelque sorte, son cheval de bataille… Car si un exploitant ne trouve pas repreneur, ses terres sont perdues et, pour un agriculteur comme Yves Guibert, c’est insupportable. En Lot-et-Garonne, très peu de transmissions agricoles sont dénombrées. Alors pourquoi ? Yves Guibert a une petite idée sur la question. « Pour acquérir une exploitation, des moyens financiers sont indispensables. Prenez par exemple une exploitation de 40 hectares. Comptez 10.000 € l’hectare. Le foncier revient donc à 400.000 €. Ajoutez à cela le matériel et le logement… C’est beaucoup trop onéreux ! Du coup, souvent, les grandes exploitations voisines récupèrent les terres. Là, les propriétaires n’ont pas à se soucier du matériel et du logement étant voisins ! » Une transmission progressive… Emmanuelle et Yves Guibert rendent leur tablier en juillet prochain. Eux ont eu la chance de trouver un repreneur. C’est grâce à une rencontre inattendue que leurs vergers continueront de vivre. « C’était en 2012. Nous participions à l’événement “De Ferme en Ferme”, se souvient Yves Guibert. Nous étions en fin de journée et il pleuvait. C’est alors que nous avons vu arriver une famille néerlandaise, habitant à Damazan depuis 12 ans : Harm Van der Horst, 36 ans, diplômé d’ingénierie agricole, son épouse Krysja qui travaille à la scoop qui gère la Biocoop Gaïa de Port-Ste-Marie et leurs trois enfants. À l’époque, Harm travaillait à mi-temps dans une ferme et menait une petite production de champignons bio. Son projet était d’en produire à grande échelle. Mais très vite il s’est rendu compte que c’était trop coûteux. Krysja l’a dit à ma femme lors d’une rencontre à la scoop. Le Noël suivant, nous avons invité Harm et sa petite famille pour parler de notre désir de leur passer le flambeau. Un mois après, nous avons clairement parlé de cette transmission. Nous avons opté pour une transmission progressive le tuilage étant indispensable ». Harm est devenu en octobre 2013, salarié à temps partiel de l’exploitation. Le 1er juillet 2014, il a été nommé cogérant (50 % des parts). « En décembre 2014, ma femme Emmanuelle a pris sa retraite. Le 1er juillet prochain, ça sera à mon tour. Harm deviendra alors gérant à 100 %. » Pour acquérir cette exploitation, Harm ne sera pas aidé financièrement, il ne percevra pas d’aide à l’installation, car « il rentre mal dans ce cadre-là en dépit d’éléments favorables : âgé de moins de 40 ans, hors cadre familial, ferme bio, diplôme et expérience agricole. »

Harm Van der Horst

Comment inciter les agriculteurs à transmettre leurs terres ? Pour Emmanuelle et Yves Guibert, leur activité continuera ce qui est « une vraie satisfaction. Le même esprit va perdurer, une famille va vivre de cette production et les emplois seront sauvegardés ». Malheureusement ce n’est pas le cas pour tous les agriculteurs. En Lot-et-Garonne, 44 % des agriculteurs seront en âge de prendre leur retraite dans cinq ans. « Il est donc indispensable d’inciter ces agriculteurs à transmettre leur exploitation. Pour ce faire, il faudrait créer un parcours de transmission en plus de celui de l’installation, un abattement foncier pour les terres en fermage avec des baux à long terme et amener les futurs retraités à se préparer à leur retraite. La vie ne s’arrête pas à la retraite ! » Yves Guibert, lui, le 23 avril prochain ne sera plus vice-président d’Agrobio47, mais restera un « simple » administrateur. Il ne sera plus non plus administrateur de Bio d’Aquitaine. Il s’adonnera à sa passion, la navigation donnera des coups de main au Conservatoire végétal régional d’Aquitaine et transmettra ses connaissances et ses expériences à Agrobio47. Bref un programme bien chargé pour le futur retraité qu’il s’apprête à devenir !
Plus d’infos : Emmanuelle et Yves Guibert, Harm Van der Horst
Verger de Goutte d’Or 47160 St Léon /fruitsbio@vergerdegouttedor.com
tél : 05 53 79 43 20/06 98 31 18 82/06 89 21 64 15
Vente directe avec magasin à la ferme, vente en AMAP en Gironde et dans les Landes, vente en gros sur le réseau Biocoop.

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