Acontre-courant des stratégies de développement des autres ports français, le grand port Maritime de La Rochelle situé à La Pallice veut réduire de 40% l’accueil des navires de croisière d’ici à 2030, sur la base de l’année de référence 2022 qui a accueilli 37 escales.
C’est la décision prise collectivement par les acteurs concernés réunis en groupe de travail depuis le printemps dernier, à savoir le grand port, la Chambre de commerce et d’industrie, La Rochelle Tourisme et Evenements et Charentes Tourisme.
Les impacts positifs et négatifs des bateaux de croisière
Ce comité de pilotage a été constitué pour étudier les impacts de ces escales de bateaux de croisière, entre pollution et retombées économiques. 1300 croisiéristes ont ainsi été interrogés pour décrypter la taille moyenne des navires de croisière accueillis, la somme dépensée par un visiteur en escale, les visites favorites des touristes entre balade sur le vieux port ou circuit en bus vers les vignes du bordelais…
Les acteurs ont acté une proposition drastique de réduction des jours d’escales. Michel Puyrazat, président du directoire du grand port en a fait l’annonce en présentant le bilan des trafics du port en 2022. « Nous sommes un port, nous avons donc vocation à accueillir tous les navires, mais nous sommes aussi acteurs du défi « La Rochelle, territoire zéro carbone » que nous devons atteindre en 2040 ». Dans ce contexte 2030 constitue une étape intermédiaire où 30% de l’objectif devra déjà être atteint.
Moins d’escales mais des escales plus qualitatives pour La Rochelle
Les bateaux ne rejetant pas de gaz à effet de serre ne sont pas concernés par la mesure. Pour les autres, il faudra se plier à un certain nombre de critères. Ainsi seront privilégiés les escales hors période de haute fréquentation touristique. Les armateurs devront aussi privilégier d’autres jours d’escale que le dimanche et le lundi, deux jours de fermeture traditionnelles des commerces. Ils devront mettre en avant les visites touristiques de proximité, privilégier les modes de déplacement doux une fois sur les lieux de visite, répondre à un certain nombre de critères exigeants rédigés dans onze actions distinctes.
Il faudra encore attendre deux saisons pour mesurer les premiers effets. Pour 2023, le calendrier des escales est déjà arrêté et il est quasiment bouclé pour 2024. Le temps d’entamer la discussion avec les armateurs des différentes compagnies pour échanger sur ces nouveaux critères d’accueil.