La Rochelle cultive la Mémoire de la traite négrière et de son abolition


Anne-Lise Durif

La Rochelle cultive la Mémoire de la traite négrière et de son abolition

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/05/2019 PAR Anne-Lise Durif

« La Rochelle a été une des premières villes françaises à reconnaître son passé dans le commerce triangulaire », a souligné le maire de la Ville Jean-François Fountaine, rappelant notamment le rôle de ces prédécesseurs. Michel Crépeau (de 1971 à 1999) avait racheté l’hôtel Fleuriau (près de la place de Verdun) pour en faire le musée du Nouveau Monde en 1982. Cet hôtel particulier avait appartenu à l’armateur éponyme, dont la fortune avait reposé en grande partie sur la production de sucre à Saint-Domingue (Haïti), issue de la sueur et des souffrances des esclaves africains. Symbole de cette période trouble de La Rochelle, cette vaste demeure avait été transformée en un musée chargé de raconter ce passé, l’histoire du Nouveau Monde et ses liens avec La Rochelle. Plus tard, Maxime Bono (de 1999 à 2014) avait fait ériger dans sa cour intérieure une statue d’un autre symbole de la traite négrière et de son abolition, le chef de la révolution haïtienne (1791-1802) Toussaint Louverture, réalisée par l’artiste Ousmane Sow.

Pour cette journée du 10 mai 2019, Jean-François Fountaine a accueilli Ralph Youri Chevry, du Collectif pour la diversité et du Comité du 10 mai rochelais, pour inaugurer le nouveau panneau d’exposition relatant l’histoire du commerce triangulaire à La Rochelle. Située esplanade du Gabut face à la tour Saint-Nicolas, cette exposition en plein-air retrace l’histoire du vieux port de La Rochelle, de ses activités de pêche et de sel, au développement du commerce. Avec ce nouveau panneau, on y apprend que les armateurs de La Rochelle se lancèrent massivement dans la traite des Noirs après la perte du Canada en 1763 : ils déportèrent quelque 130 000 esclaves, essentiellement à Saint-Domingue, pour les y employer dans la culture du sucre, qui fit la richesse des rochelais. La révolution à Saint-Domingue en 1791 mit un terme à ce sinistre trafic.

Cette journée a aussi été l’occasion pour le maire de remettre la médaille de la ville à Ralph Youri Chevry et à Nadège Joachim, présidente de la Fondation Aidons nos jeunes à évoluer de Port-au-Prince pour leur engagement en faveur de la solidarité et de la jeunesse entre les deux villes. Les élèves des écoles rochelaises ont participé à la préparation de cette journée d’hommage, avec des lectures, une chanson sur Toussaint Louverture, une parade jazz et un dépôt de gerbes avec les élus et représentants des services de l’Etat.

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