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PUBLIÉ LE 23/05/2024 PAR Bernard DaguerreAccéder au Balord, un sommet plus ou moins mythique, tel est l’objectif de deux jeunes randonneurs, un couple d’amoureux. Ils marchent dans la montagne, s’élevant le long d’un torrent qu’ils veulent suivre jusqu’à la source.
Leur parcours est jalonné par une cascade de rencontres, comme autant de paliers dans leur progression ou comme une succession de signes sur la nécessaire connaissance d’eux-mêmes, ou encore, comme une série d’épreuves. La nourriture roborative, mais au départ peu engageante, avalée dans le vieux café du dernier village, le discours d’un néo-rural, le croisement avec un arpenteur des montagnes qui fait sa course de forçat sans les saluer (et sans un regard pour la nature ), le berger qui se prend pour Dieu et leur fait don d’un énorme fromage, les rencontres oniriques et sensuelles dans le brouillard, les braconniers chasseurs d’isards et le garde-chasse lancé à leur poursuite…
Hommage à la nature et harmonie intranquille
Un parcours qui donne au lecteur la sensation permanente qu’une autre présence accompagne les protagonistes : une menace ? ou à tout le moins une interrogation, le sentiment d’aller vers quelque chose d’inconnu, de mystérieux. On y retrouve, comme dans tout récit réussi, la représentation, comme en miniature, des mythes universels qui imprègnent les légendes religieuses et les histoires mythologiques.
Affleure aussi l’hommage à la nature, une fusion panthéiste avec l’univers peuplé de toutes les créatures qui le composent, et que le kaléidoscope des sensations variées ressenties par les deux protagonistes montre bien : comme une harmonie intranquille avec le monde qui les entoure. Le style de l’auteur colle bien au sujet, envoûtant dans ses descriptions si précises, pareilles à celles d’un naturaliste. Avec comme résultat une jolie alchimie qui transporte le plaisir de lire.
