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PUBLIÉ LE 06/02/2023 PAR Virginie ValadasLa crise ukrainienne aura profité à l’export de céréales au Grand port maritime de La Rochelle qui renoue en 2022 avec des chiffres d’avant Covid, frôlant la barre symbolique de 10 millions de tonnes transitant par La Rochelle ( 5,4 M de tonnes en import et 4,2 M de tonnes en export). C’est une évolution du trafic de + 8,7% par rapport à 2021. Le trafic de céréales et d’oléagineux a été la locomotive de ces résultats satisfaisants, avec une augmentation de 23%.
La crise ukrainienne bénéficie aux céréaliers
Le blocage des céréales autour de la mer Noire au début du conflit entre la Russie et l’Ukraine a entraîné une très forte spéculation sur le blé. Les prix des céréales se sont envolés, notamment pendant les mois de juin et juillet, atteignant jusqu’à 450 € la tonne (le double du prix habituel). Les navires ont parfois été nombreux à attendre dans le pertuis que les grains arrivent jusqu’au port rochelais, avant de repartir vers les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, des pays vers lesquels la place portuaire rochelaise n’avait pas de flux habituellement. La logistique a su adapter sa réponse à cette augmentation de trafic.
Derrière les céréales et les oléagineux, les produits pétroliers sont aussi en augmentation de 2,4%. Les produits du BTP baissent de 10%, les vracs agricoles soit l’alimentation animale et les engrais, augmentent de 16%, enfin les produits forestiers augmentent également mais très peu.
Vers le trafic de colis lourds pour l’éolien en mer
La filière qui affiche la plus grosse baisse est la filière « autre » où sont classifiés les colis lourds, notamment ceux de l’éolien en mer. En cause, la fin du chantier du parc éolien en mer de Nantes-Saint-Nazaire pour lequel, Port Atlantique La Rochelle a permis le transit des pieux et des fondations de ce premier parc éolien off-shore de France. Loin d’être une mauvaise nouvelle, c’est le signe d’une adaptabilité de la place portuaire rochelaise qui ainsi fait ses preuves en tant que « hub » spécialisé sur l’éolien en mer. Cette expérience réussie devrait être suivie de nouveaux chantiers de même ampleur. Ainsi Port Atlantique La Rochelle s’est porté candidat pour être la plateforme logistique du futur parc éolien posé en mer de l’île d’Yeu/Noirmoutier.
Concernant l’éolien en mer, et l’installation future d’éolien flottant (quand la technologie sera au point), les ports de commerce de La Rochelle, Rochefort, Bordeaux et Bayonne ont créé le consortium Aquitania Ports Link, afin de répondre demain aux besoins en la matière grâce à la complémentarité de leurs infrastructures.
Le transport par voie ferrée reste à améliorer
Si le report modal par rail, c’est-à-dire le transport de marchandises par voie ferrée, a renoué avec des chiffres à la hausse, suite à la fin des travaux sur voie entre les gares de La Rochelle et de Vaugouin au Grand Port, il reste à améliorer selon Michel Puyrazat, le président du directoire. Un peu plus d’1 230 000 tonnes de marchandises ont été transportées par rail en 2022, soit 43% de marchandises en plus.
Les investissements se poursuivent en 2023
Le budget d’investissement 2023 du port s’établit à 20 M€ avec une partie substantielle consacrée aux investissements en matière de décarbonation, avec l’électrification des quais. Fin 2023, certains navires, pourront s’alimenter aux branchements électriques disponibles lors de leurs escales. Cette politique sera accentuée en 2024 pour s’adapter à des navires plus gros. Le port va également déployer des bornes de recharge, trente-six points vont être installés, et créer des voies vertes pour les déplacements en vélo à l’intérieur de l’enceinte portuaire ( sur 1,8 et 1,5 km).
L’enveloppe des investissements pourra être augmentée si les travaux d’approfondissement des accès nautiques commencent en fin d’année, les recours contentieux ayant été purgés. Ces travaux concernent les terres-plains de l’Anse Saint-Marc, de la Repentie, d’un quatrième quai à Chef de Baie et d’un troisième à la Repentie. Objectif : connecter les terres-plains et créer un espace de 3,5 ha pour supporter des colis lourds.
Jean-Dominique Lamy Port Atlantique La Rochelle investit pour relier les terres-plains dans l’objectif d’accueillir plus de colis lourds.
Enfin, parmi les décisions annoncées, celle de réduire l’accueil des navires de croisières, montre, si besoin est, une stratégie du Port Atlantique La Rochelle résolument ancrée sur son territoire pour atteindre l’objectif de La Rochelle zéro carbone en 2040.
