Il faut aimer l’équilibre pour comprendre le fonctionnement d’EDF Hydro Dordogne. Gérer l’immédiateté du contexte climatique tout en gardant en tête la régulation sur le long terme d’un cours d’eau n’est pas une mince affaire. Surtout que les enjeux, comme les acteurs, sont multiples. Les activités touristiques autour des retenues d’eau, la pêche, l’agriculture, la biodiversité à protéger, la production d’énergie, rien ne peut être négligé.
Pour cela, EDF Hydro Dordogne s’appuie sur un large parc d’infrastructures. « Nous avons 58 barrages et 28 aménagements hydroélectriques le long de la Dordogne et de ses principaux affluents, la Maronne, la Cère et la Vézère », décrit Vincent Marmonier. « C’est la seule vallée au monde équipée de barrages et installations hydroélectriques à être classée réserve de biosphère par l’UNESCO », complète le directeur d’EDF Hydro Dordogne.
Cela n’est pas sans impact sur la gestion des barrages, qui doit répondre à des enjeux écologiques de taille. Ces derniers sont par exemple équipés de passe à poissons, pour accompagner la remontée de la rivière des poissons migrateurs (saumons, anguilles, aloses, lamproies). Ils doivent aussi assurer l’alimentation de la rivière, en contrôlant en quantité et en qualité les lâchers d’eau effectués.
Une activité intense en 2022-2023
Tous ces enjeux se retrouvent en 2022, année marquée évidemment par la faible pluviométrie. De janvier à octobre 2022, chaque mois, le cumul des précipitations s’est avéré inférieur à la normale (sauf en juin 2022). « La gestion prudente de la ressource en eau dès le mois de mai a permis de passer les pointes de consommation estivales en garantissant un soutien d’étiage », explique Vincent Marmonier.
La production d’énergie a baissé en conséquence. « À l’échelle d’EDF Hydro Dordogne, la production annuelle d’électricité s’est élevée en 2022 à 1,6 TWh (Terawatt-heure), contre 2,6 TWh en moyenne les autres années. À l’échelle d’EDF Hydro France, la production s’est élevée à 32,4 TWh, soit 22,4 % de moins qu’en 2021. L’hydraulique représente environ 10% de la production totale d’électricité », prolonge le directeur.
Cette gestion a participé aux tensions survenues cet hiver sur le réseau. « Avec la guerre en Ukraine et ses conséquences géopolitiques sur l’approvisionnement en gaz, l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, cela a contribué à une certaine tension », admet Vincent Marmonier. Tension finalement sans conséquences. Place maintenant à une année 2023 qui s’annonce chargée, avec plusieurs travaux prévus.
« En 2022, EDF Hydro Dordogne a investi 25 millions d’euros pour l’entretien et la modernisation de ses équipements. Le montant sera similaire en 2023 », met en avant Vincent Marmonier. Parmi les principaux chantiers en Dordogne, la maintenance sur les vannes du barrage de Mauzac, et l’abaissement progressif de la retenue de 3m27 entre le 20 août et le 9 octobre, sera l’opération la plus importante.