La porte de La Flotte
Lors de la tempête Xynthia, l’eau était rentrée profondément dans le bourg de La Flotte. Depuis, le port a été équipée d’un muret sur son môle nord, et d’un autre le long de la promenade le long du quai Est, sur un peu plus de 450 m. Ce dispositif anti-submersion a été complété par une lourde porte (45 tonnes) coulissante en acier à l’entrée du port. En cas de tempête, la porte, encastrée dans le môle Est, viendra fermer l’entrée du port comme un barrage ou une écluse. Ses dimensions sont impressionnantes : 6,80 m de haut pour une épaisseur d’1m10 et une longueur de 14,40m en haut de porte. Un dispositif inédit, taillé sur mesure pour corresponde à l’entrée du port. Le môle Est a quant à lui été creusé dans sa longueur, à laquelle on a rajouté un bon mètre, pour dissimuler la porte en temps ordinaire : en cas d’alerte tempête, il suffira d’actionner sa télécommande pour qu’elle vienne coulisser en trois minutes trente chrono jusque sur le mur du môle nord. Une fois fermée, la porte devrait pouvoir contenir les assauts des vagues du niveau de Xynthia + 60 cm (mesure du niveau d’eau au large, ndlr.) Les travaux auront duré près d’une année, pour un montant de 3,6 millios d’euros. La gestion, l’entretien et (pour l’instant) la manipulation en cas d’alerte seront gérés par la Communauté de communes de l’île de Ré.
La Digue du Boutillon
La digue reliant La Couarde-sur-Mer et Ars-en-Ré par la D.735 avait éclaté en divers endroits lors de la tempête. Il faut dire que plusieurs ouvrages s’étaient succédés ici depuis plusieurs siècles – ce passage a longtemps été le seul permettant de relier l’île de Loix à l’île de Ré. Le dernier en date datait du XIXe siècle, il fut reconstruit en 1944, avant d’être restauré en 1955… « Et depuis plus rien », explique Lionel Quillet, vice-président du Département de la Charente-Maritime en charge de l’environnement et du littoral et président de la Communauté de communes de l’Île de Ré. L’ouvrage n’avait pas résisté aux assauts de la tempête, l’eau dévalant sur la route et dans les deux campings adjacents. Le plus proche de la digue a été fermé à la demande de l’Etat, et la reconstruction de la digue placée en haut de la pile des chantiers prioritaires des PAPI, dès 2012. Les travaux ont débuté en mars 2013. 27 mois auront été nécessaires pour démolir puis reconstruire une digue esthétiquement proche de l’ancienne avec des moellons éclatés en parement, mais en béton avec une structure de caissons en palplanches (contreforts, généralement en métal, ndlr) pour plus de solidité. La digue a été conçue de manière concave pour mieux accuser les déferlantes qui arrivent fortement sur cette partie de la côte, également soumise à un fort vent du sud. Un chemin piéton a été réaménagé le long de cette digue pensée pour une puissance Xynthia + 20. De part et d’autres de cet ouvrage de 650 m de long, l’ancienne digue en enrochement, sur une centaine de mètres du côté de la plage, a été conservée, ainsi que la dune adjacente. En dessous du chemin piéton, le terrain a été aménagé en pente douce, avec une surverse pour permettre l’évacuation des eaux accumulées. Un aménagement de verdure est prévu pour faire une deuxième zone tampon avant la départementale. Montant total de l’opération, livrée en avril dernier : 10 900 000 € HT.
La digue des Doreaux
A Saint-Clément des Baleines, le chemin du littoral à l’ouest du phare des Baleines a bien changé. Autrefois en terre, il est aujourd’hui composé de matériaux concassés, donnant un chemin en dur. Avec ses 1,6 km de digue, c’est le plus gros ouvrage de Charente-Maritime. Fortement abîmé par la tempête, l’ouvrage initial en perré maçonné a été reconstruit en enrochement, descendant en pente douce vers l’océan. Un parapet d’un mètre de haut (côté promenade) a été rajouté du secteur Aiguillette/Dorseau jusqu’au Nouleau. Le secteur Nord au-dessus de Petits Prés, vers le phare, conserve un enrochement simple. La digue sera inaugurée dans quelques semaines.
Aides financières : la réponse de la Région au Département
Des mois que les élus de Charente-Maritime attendaient la nouvelle. Le conseiller régional délégué au littoral Vital Baude a annoncé le 22 juin aux élus du Département que la Région soutiendrait financièrement les avenants aux travaux restant des PAPI, soit 12,3 millions. Ils viennent s’ajouter au 27 millions promis par le Poitou-Charentes, sur lesquels la Nouvelle-Aquitaine s’était réengagée. Ces avenants aux travaux sont liés essentiellement à des changements de projet, ayant entrainé des surcoûts. L’Etat (40%), le Département (20%), la communautés de communes (20%) mettant chacun la main à la poche, il ne manquait plus que l’aide de la Région (20%) : les sept chantiers restant vont donc pouvoir se faire, du moins d’un point de vue financier. Car d’autres problèmatiques peuvent encore freiner les travaux, juriques ou techniques, comme sur la pointe de la fumée à Fouras. De son côté, Vital Baude a expliqué le silence de la Région de ces derniers mois par un « besoin de temps pour réorganiser les services » avec la fusion des régions et « pour connaître le terrain ». Selon l’élu, la Région ne voulait pas faire des subventions liées au protection des côtes « un systématisme ». « Nous avons obtenu un certain nombre d’expertises qui nous ont rassuré sur la cohérence du projet », a-t-il expliqué. Il ne s’est en revanche pas prononcé pour le prochain programme de PAPI : « nous verrons au cas par cas […] de façon à rester en cohérence avec la politique globale de la Région sur l’aménagement des côtes ». Les subventions pour les avenants seront votés prochainement à la Région.