Guy Saint-Martin (47) : « Ce scrutin départemental c’est du n’importe quoi ! »


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Guy Saint-Martin (47) : « Ce scrutin départemental c'est du n'importe quoi ! »

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/02/2015 PAR Sybille Rousseau

@qui ! : Quelle vision portez-vous sur la réforme territoriale ?
Guy Saint-Martin :
Moi, je serai allé beaucoup plus loin. D’abord j’aurai laissé les régions en l’état, car leur problème n’est pas leur dimension géographique mais leur dimension historique. La Région Aquitaine est bien assez peuplée comme ça ! Et elle a une exigence de proximité donc il ne fallait pas de rassemblement entre régions. En revanche, j’aurais supprimé le département. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, nous avons des communautés de communes qui ont un poids de plus en plus important. Elles pourraient accomplir la mission essentielle du Conseil général qui est le social. Et comme le social a une exigence de proximité, je pense qu’il aurait été préférable de confier cette compétence aux communautés de communes par exemple. Aussi, il ne faut pas oublier pour quelle raison les départements ont été créés. A l’époque c’était pour qu’un chef lieu de canton ne soit pas à plus d’une journée de cheval de chaque habitant. Aujourd’hui, il faut tenir compte des évolutions techniques et technologiques. Donc, pour moi il était nécessaire de faire une réforme, mais je ne l’aurais pas fait dans ce sens-là !

@! : Comment jugez-vous ces nouvelles élections départementales ?
G. S-M :
Pour moi, ce système-là c’est du n’importe quoi ! C’est clair ! Je prends pour exemple le canton où j’ai été conseiller général, celui de Boé Bon Encontre et une partie d’Agen. Sa population n’a pas changé. Dorénavant, il y aura deux conseillers généraux titulaires et deux conseillers généraux suppléants. C’est une gabegie totale ! C’est une erreur monumentale ! En revanche, qu’il y ait des regroupements de cantons dans les zones rurales et par la même occasion davantage de conseillers généraux, oui. Car dans les zones rurales, le conseiller général est une véritable sentinelle. C’est celui chez qui l’on va quand on a un problème quelconque, qu’on aime inviter à déjeuner, etc… C’est une véritable personnalité dans le monde rural. Il aurait fallu faire un distinguo entre un canton rural et un canton urbain. Les cantons urbains se servent très peu des conseillers généraux. Le maire d’Agen n’avais pas besoin de moi pour aller au Conseil général !

@! : Les électeurs vont élire des binômes de candidats composés d’un homme et d’une femme. Que pensez-vous de cette parité ?
G. S-M :
Ah ça c’est excellent ! Et il faut rendre hommage aux socialistes qui, depuis 1997, depuis l’arrivée de Lionel Jospin, se battent pour que progressivement cette parité s’impose à tous. Moi, j’ai connu l’assemblée départementale avec une seule femme ! Le prochain coup il y en aura 21 ! Mais il faut les trouver les femmes ! Les différents partis ont eu des difficultés ça je peux vous le dire !

Il faut mobiliser l’électorat

@! : Ce vote va-t-il être aussi politique qu’on le dit ?
G. S-M :
Ça sera un vote conjugué. Un vote politique mais aussi un vote sur la personnalité et sur le charisme des candidats. C’est vrai qu’il y aura un vote politique. Oui sans doute même un vote sanction. Mais moi je vois la chose totalement différemment. Quand la droite est au pouvoir, l’électorat de gauche se mobilise et non celui de droite car insatisfait de la politique de son parti. Et inversement quand c’est la gauche qui est au pouvoir. Aussi, quand vous voyez le taux d’abstention des dernières élections partielles (70%), vous comprenez bien que ce résultat résulte d’une démobilisation de l’électorat de gauche. Et quand on voit que Marine Le Pen a enregistré 25% des suffrages lors des européennes avec 40% de votants ça fait à peine 10% en réalité ! Donc il faut mobiliser l’électorat. Avec la marche républicaine du 11 janvier dernier, je suis plutôt optimiste. Je pense que cela a réveillé les consciences. Les gens qui ne votaient pas jusqu’alors vont se déplacer, j’en suis sur. Le paysage électoral va complètement être modifié. Pour moi, la gauche va rester majoritaire en Lot-et-Garonne si les électeurs de gauche se mobilisent.

@! : Quels sont les enjeux principaux de ce scrutin ?
G. S-M :
C’est de savoir combiner tout à la fois un fort développement économique, une solidarité sociale et une politique environnementale de proximité. C’est sur ces trois thèmes qu’il faut faire campagne.

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