Européennes : campagne compliquée pour Renaud Lagrave et les socialistes landais


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Européennes : campagne compliquée pour Renaud Lagrave et les socialistes landais

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/05/2014 PAR Julie Devilder

@qui! – Comment avez-vous vécu cette campagne express?
Renaud Lagrave –
Il aurait fallu une vraie campagne, 15 jours ce n’est pas sérieux même si on est sur le terrain depuis plus de deux mois, d’autant qu’on vit une démobilisation de notre camp suite aux municipales catastrophiques. C’est une campagne très compliquée, sur le fond assez comparable à 2009 (où il était aussi candidat) : les gens nous disaient déjà « on ne parle pas assez d’Europe ». On a pourtant aujourd’hui une Europe qui est partout avec les fonds européens (Feder, FSE…) et une partie du budget européen qui est redistribué sur le territoire et personne ne le sait. L’Europe est partout et on ne la voit pas. Quand on parle innovation, nouvelles technologies, protection du littoral, formation professionnelle ou LGV, on peut dire au revoir à tous les dossiers sans les fonds européens.

On est une génération qui n’a connu que l’Europe, pour qui c’est naturel d’aller en Espagne, en Angleterre, en Italie, l’euro est entré dans les mœurs. Or, on n’arrive pas à expliquer l’Europe politique, elle ne s’est pas imposée dans la vie de tous les jours alors que faire ses études à Barcelone, Londres ou Berlin ne pose plus de problème. On nous prédit une abstention record y compris auprès des jeunes. Je suis très frappé par le fort décalage entre ceux qui redoutent l’Europe et se mobilisent pour aller voter et ceux pour qui c’est naturel et qui vont s’abstenir. Que des gens aient envie de se replier sur eux-mêmes et faire de l’étranger le bouc émissaire, on a toujours entendu ça mais de là à ce qu’ils arrivent en tête… c’est vraiment un enjeu dimanche prochain.

@! – Pourquoi ne pas réussir à parler d’Europe en positif?
R.L. –
Beaucoup ont le sentiment, parfois à juste titre, que l’Europe ne s’occupe pas des vrais sujets, comme avec la directive sur la taille des cages pour les canards. Les gens se disent « pourquoi ils interviennent là-dessus et pas sur les paradis fiscaux? ». Il faut aller le dire dimanche prochain!

Le dernier grand débat européen, c’est le traité de 2005 que les Français avaient refusé et ils se sont sentis floués. Ceux qui avaient voté non (dont M. Lagrave, ndlr) ont eu raison devant l’histoire. Car aujourd’hui dans les propositions des sociaux-démocrates, il y a la révision des traités, du mandat de la BCE, le salaire minimum. Notre devoir est d’expliquer qu’on ne s’en sortira pas tout seul.

@! – N’y a-t-il pas une sorte de schizophrénie entre ces propositions des socialistes européens et ce qui est fait par François Hollande avec Angela Merkel?
R.L. –
C’est une vraie question qu’on peut se poser. Aujourd’hui on est allé trop loin sur les 50 milliards d’économies mais ce n’est pas le débat du 25 mai. Le débat c’est comment on en sort? Si on enlève le fameux 3% de déficit -cet horizon indépassable des années 90 en pleine croissance-, on donnera de l’air à la France.

Si Jean-Claude Junker (candidat du Parti populaire européen à la présidence de la Commission européenne) passe, rien ne bougera, parler de lutte contre les paradis fiscaux en venant du Luxembourg, ça fait rire la terre entière. Mais si c’est Martin Schulz (candidat socialiste) on peut estimer qu’il y aura une révision du budget à la hausse avec la taxe sur les transactions financières. Et s’il faut sanctionner quelqu’un, c’est bien José Manuel Barroso et sa majorité, il faut éviter de confondre les élections. On a compris le message aux municipales.

@! – Comment expliquer le peu d’engouement pour ces élections, y a-t-il une responsabilité des médias?
R.L. –
Il faudrait dédier des temps de discussion sur l’Europe non pas tous les 5 ans mais très régulièrement. En campagne à la frontière espagnole, je suis tombé sur une forêt de journalistes espagnols. Rien que pour le Pays basque, il y a des dizaines de correspondants à Bruxelles!

Ici, il n’y a pas de page européenne dans les journaux régionaux, ni les radios, ni sur les chaînes du service public. Mais il y aussi un manque de communication de la part des élus locaux sur les fonds européens, personne ne sait ce qu’est le Feder ni le FSE.

C’est une responsabilité collective de la part des médias, des politiques et des structures qui bénéficient des fonds européens. 

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