De Bayonne à Biarritz, les (double) jeux sont faits


F.D.

De Bayonne à Biarritz, les (double) jeux sont faits

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 26/03/2014 PAR Felix Dufour

En ce milieu d’après-midi , Sylvie Durruty a les traits un peu tirés. Un peu ennuyeux quand on reçoit la presse et les photographes en l’hôtel Le Bayonne, le bien nommé. Mais il est vrai que les négociations ont été longues et âpres avant d’établir avec l’UDI Jean-René Etchegaray (29,98%) cette liste commune (« Bayonne un temps d’avance ») pour laquelle Mme 18,54% s’est battue pendant trente heures bec et ongle. Elle a réussi à caser 17 de ses colistiers sur 43 sont en places éligibles Philippe Neys, le président éphémère de l’Aviron, mais chef d’entreprise avisé, Philipe Escapil-Inchauspé ou Marie-Hélène Chabaud-Nadin, à laquelle le candidat centriste ne tenait pas particulièrement. « Nous avons respecté la démocratie et respecté strictement la répartition de nos scores au premier tour… » préçise Jean-René Etchegaray. « Si vous me demandez s’il s’agit d’un mariage de raison je vous rappellerai notre parcours commun de 19 ans au service de cette ville. Il fallait une compatibilité de personnalité pour parvenir à cette accord. Et c’est fait, « ajoute encore l’adjoint qui souhaite apporter un peu de chabadabada à ces retrouvailles. » Je ne parlerai pas du passé, avertit en souriant mais avec fermeté à l’endroit de la presse la présidente du Comité de surveillance du Centre hospitalier de Bayonne. L’habitude de trancher dans le vif. « Nous sommes d’accord sur un projet », coupe-t-elle en rappelant que « son objectif depuis toujours est que la ville reste à droite et ne tombe pas au Parti socialiste, formaté par les apparatchiks d’un parti politique. » Sylvie Durruty qui revient à la case départ avant les chicayas, en position de première adjointe, saura, on l’a compris, se faire entendre au Conseil municipal de Bayonne.
En face le jeune loup du PS, Henri Etcheto, donné favori des sondages est un peu dépité. Il avait quelque peu mis la charrue avant les boeufs en présentant son gouvernement avant le premier tour, espérait logiquement un accord avec les abertzale dits de gauche de Jean-Claude Idiart et récolter quelques semences de l’extrème gauche de Nogues. Las, les deux larrons font coalition. Les mauvaises langues disent que ce maintien des Basques est une façon de remercier, par le jeu du billard à trois bandes, Etchegaray pour son investissement en faveur de la territorialité basque… Des militants ont toutefois fait savoir qu’ils iraient outre cette stratégie. La situation d’Etcheto est difficile mais peut-être pas forcément desespérée.

MM. Lafitte, Veunac, et Barucq

A Biarritz, on joue « Les trois frères »Trop fort Didier Borotra le maire sortant qui, dans son testament politique, est parvenu à tremper sa plume dans l’encrier de Machiavel pour dessiner les deux listes du deuxième tour. Le divorce entre ses deux adjoints est intervenu dès dimanche soir lors d’un débat quand, sur France Bleu, Michel Veunac (17,44%) faisait savoir à l’UMP Max Brisson, arrivé en tête (23,36%)qui lui tendait la main que Biarritz n’était pas Pau, et que des municipales n’étaient pas une primaire. Au prix de moultes tractations, ce dernier parvenait à récupérer dans son escarcelle son ex-frère ennemi de droite, Jean-Benoît Saint-Cricq (14,4%) Un avocat brillant qui avait cartonné en 2008 avant que ne débarque cette année Richard Tardits (10,69%) qui au vu des derniers résultats a quelque peu grignoté son bas de laine confectionné en 2008. Un Richard Tardits très séduisant, une carte tonique et jeune dans la ville-reine de la carte vermeil. Courtisé par Michel Veunac qui sans trop d’efforts récupérait le PRG -et ancien adjoint aux finances Guy Lafite, très pragmatique sur son score (16,88%), dans sa liste de rassemblement pour Biarritz. Mais cela achoppait du côté du consultant de football américain sur deux points: l’aménagement immobilier d’Aguilera qu’il souhaitait exclusivement dédié au sports et la présence dans sa liste de Guy Lafite considéré comme « trop de gauche ». Une vision très américaine du Parti Radical de Gauche français. Résultat, avec la promesse de postes d’adjoint et de conseillers municipaux, Max remportait la martingale et marquait un touch down, concédant 9 colistiers à Saint-Cricq et 6 à Tardits. Le flou demeure encore sur les postes d’adjoints qui les récompenseront.

Alain Juppé en soutien à Biarritz

Hier, les trois nouveaux amis sont donc allés accueillir Alain Juppé venu les encourager et effectuer, en leur compagnie, un tour de marché. Durant ces trente minutes de visite des nouvelles halles de Biarritz, les observateurs ont noté que « le meilleur d’entre eux » très amène vis à vis de Max, le fidèle des fidèles, n’était pas tombé de la dernière pluie – très abondante hier matin- sur sa définition préférée et pratiquée du « droit dans ses bottes ».
Du côté des emplètes de l’entre deux tours Michel Veunac n’est pas resté inactif non plus. Il a ainsi récupéré aussi le docteur surfeur Guillaume Barucq qui, à la surprise générale, a totalisé 7,70% des voix. Ce dernier avait posé deux préalables pour ce ralliement dans le but se faire entendre, sur l’avenir écologique de la station balnéaire: que la liste ne soit pas sous bannière politique et la disparition du projet de parking souterrain de la Côte des Basques, mais également une cohérence sur le devenir de la Cité de l’Océan. Miraculeusement, en deux jours, le fameux parking a été, si l’on peut dire, enterré par les deux porte-drapeaux.
Pour être complet, et sûrement dans son style unique pour contrer la visite très médiatisée d’Alan Juppé, Didier Borotra a ajouté une pointe d’assaisonnement en rappelant dans la presse, et vraisemblablement à destination des 42% d’abstentionnistes et hésitants, que son premier adjoint Max Brisson avait voté et défendu tous les projets de la Ville, quand Jean-Benoît Saint-Cricq s’y était systématiquement opposé, voire « avait engagé même des actions contre la Ville. Aujourd’hui, pour gagner, regrette-t-il, ils s’allient… » ou à Biarritz
Si Dieu et les électeurs reconnaîtront les leurs dimanche, une chose est certaine, que ce soit à Bayonne ou à Biarritz les (double) jeux sont faits…
Et sur la toile ça balance sec.

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