Clément Leroux, tombé à la naissance dans l’eau de vie


Clément Leroux exploite 6ha de vignes dans les fins bois de l’AOC Cognac

Clément Leroux exploite 6ha de vignes dans les fins bois de l’AOC CognacClément Leroux

Clément Leroux exploite 6ha de vignes dans les fins bois de l’AOC Cognac

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/05/2022 PAR Virginie Valadas

Clément Leroux est un tout jeune viticulteur de 24 ans qui exploite ses propres vignes à Saint-Palais-de-Phiolin, près de Pons, depuis janvier dernier dans l’AOC Cognac. Il est à la tête de 12ha dans les fins bois qui représentent 40% des crus de Cognac et sont localisés dans un triangle formé par Matha, Rouillac et Pons en Saintonge. Il cultive aussi 21ha en cultures céréalières.

Bien que très récemment installé dans sa propre exploitation, Clément a déjà une longue expérience de la vinification et de la distillation dans les eaux de vie de Cognac puisqu’il a grandi dans les vignes de son père, lui-même viticulteur en AOC Cognac et qu’il est aujourd’hui encore le salarié de l’exploitation paternelle. Clément est tombé dans les tonneaux et les cuves de distillation des eaux de vie charentaises à la naissance et c’est en suivant son père et d’autres viticulteurs du voisinage dans leurs vignes respectives que la vocation de Clément germe. Plus qu’une vocation, une véritable passion même. C’est décidé, lui aussi sera viticulteur en AOC Cognac.

Un parcours classique

Dès lors, son parcours est classique : il suit un bac pro CGEA (conduite et gestion des exploitations agricoles) en alternance à l’institut Richemont, près de Cognac. Dans le cadre de sa formation, il fait un stage de vinification dans un château bordelais en Côtes de Blaye et un stage de distillation en Charentes.

Puis il est embauché dans l’exploitation familiale. Il expérimente toutes les techniques de traitement de la vigne pour répondre au cahier des charges de l’AOC Cognac. Mais Clément ronge son frein, il a très envie d’être à la tête de son exploitation. C’est le départ à la retraite d’un voisin qui lui donne l’opportunité de faire deux reprises d’exploitation simultanément. Il achète 6ha de vignes à une propriétaire et un peu moins de 30ha à un céréalier.

La prudence est mère de la sagesse

Cette double casquette, Clément l’assume totalement. Même si sa motivation première est de se développer sur la vigne du cognac, il voit la culture du blé tendre et du tournesol comme une soupape de sécurité et comme un complément de revenus : « le cours du Cognac peut chuter brutalement » dit-il. Prudent, il a choisi de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Il n‘exclut pas non plus l’idée de faire du maraîchage si la conjoncture lui imposait d’autres choix que les céréales. Ce qui n’est pas du tout le cas actuellement, précisément depuis le début du conflit en Ukraine: le blé et le tournesol apparaissent plus que jamais comme des choix judicieux. Ces céréales seront revendues à la coopérative Océalia.

Renouvellement du vignoble

Mais son cœur de métier, c’est décidément l’agronomie de la vigne et l’engagement dans la démarche qualité qu’exige l’AOC Cognac. Les crus des fins bois peuvent être considérés comme le plus grand cru et le plus surprenant des crus de Cognac. « Ils ont leur typicité » dit Clément, même s’ils ne sont pas aussi prestigieux que les plus rares et plus réputés borderie ou petite champagne. Clément a décidément érigé la prudence comme ligne de conduite. Il est toujours salarié de l’exploitation paternelle et travaille sur ses propres vignes le week-end. Sur les 6ha de vignes acquises, il a procédé à la taille, mais il a surtout replanté 6ha de nouvelles vignes. C’est une plantation anticipée pour le renouvellement du vignoble. Les greffes plantées aujourd’hui donneront leur premier raisin dans trois ans si tout va bien. « En procédant ainsi, il n’y a aucune perte de production » commente Clément.

« Asseoir mon exploitation »

En septembre prochain, il procèdera aux premières vendanges de ses vignes avec la CUMA, qu’il revendra à la distillerie du Logis, un bouilleur de profession, lequel revend ses eaux de vie à la marque Hennessy. Dans ses 6ha de greffes, il a planté du Colombard et de l’Ugni blanc. Mais il envisage aussi de planter des cépages pour faire du vin de pays charentais d’ici quatre ans et sur 50 ares. « Il faut diversifier les productions, pour diversifier les acheteurs » dit-il. Aujourd’hui, son objectif est clair et précis : « asseoir mon exploitation doucement, tout en restant salarié chez mon père, pour bien installer ma propre entreprise ».

Cet article fait partie du dossier
Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Charente-Maritime
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles