Depuis 1996, Évasion 24 produit des vans aménagés sous la surveillance de Jean-Charles Nicot, son fondateur. Mais depuis quelques années, le retour aux sources de son fils n’a pas dû lui déplaire, garantissant ainsi la continuité de ce joli patrimoine familial. Implantée à Saint-Pierre-d’Eyraud, petit village à l’ouest de Bergerac (24), Évasion 24 a désormais de belles années qui se présentent, alors que ce modèle de tourisme est de plus en plus en vogue.
C’était moins le cas en 1996, lorsque Jean-Charles Nicot fonde l’entreprise. « Mon père est un passionné. À 16 ans, il avait acheté son premier véhicule, un Ford Transit, et avec mon arrière-grand-père, qui était ébéniste, ils l’avaient aménagé. Même s’il a ensuite travaillé dans l’électronique et la téléphonie, il a toujours continué à acheter, transformer, et revendre des véhicules. Jusqu’à se lancer pour faire de sa passion un métier », glisse Julien Nicot, son fils.
Après le père, le fils
Cette histoire de passion, d’amour, ce dernier va aussi la vivre. « Depuis tout petit, j’ai baigné dans cet univers, on partait en vacances avec mes parents dans des véhicules aménagés. Les hangars, les ateliers, les bureaux sont à la maison familiale », se rappelle-t-il. Pourtant, comme son père avant lui, ce n’est pas directement dans ce secteur qu’il commence sa vie professionnelle, mais dans la banque, domaine qu’il intègre après sa licence.
Après quelques voyages à Londres et aux États-Unis, Julien Nicot passe un Master en école de commerce à Paris, diplôme qu’il effectue en alternance dans le marketing auprès d’un éditeur de logiciels français qui va l’embaucher dès la fin de ses études. « J’y ai travaillé trois ans. Mais en 2019, j’ai commencé à penser à mon avenir. Je voulais plus de sens, plus de concret, et je voulais sortir de la cohue de la vie parisienne », avoue-t-il.
Pendant plusieurs mois, son projet prend forme. Sans qu’il n’en parle à son père au début. Cette transmission familiale se fait sans pression. « C’est une question d’opportunité professionnelle et personnelle. Il y avait le fait de vouloir construire une famille avec ma compagne, mais hors de Paris. Et il y avait aussi l’envie de faire perdurer l’entreprise de mon père, qui était saine, bien installée », complète-t-il. Mission réussie depuis 2020.
Un marché dynamique
Juste avant le Covid-19, Julien Nicot est en effet rentré à Saint-Pierre-d’Eyraud, s’installant à côté de la maison de ses parents et donc de Évasion 24. Les effectifs de l’entreprise passent alors de deux à trois salariés, et la production d’une dizaine de véhicules par an à 18, voire 20. Le Goëland, ce van aménagé sur un porteur Renault Trafic, continue de trouver son public. Si la production est standardisée, elle reste artisanale, et les options sont nombreuses.
« Il y a une forte concurrence depuis quelques années. Notre credo, c’est de ne jamais entrer dans cette course. On est sur un marché de niche, avec une production différente. On ne propose que des vans pour deux personnes, on a un plan d’aménagement unique, et un atout, le lit permanent. On n’est que trois en France à le proposer. Pour le reste, on aime parler de simplicité et de confort d’utilisation », détaille Julien Nicot, aussi passionné que son père.
L’info en plus
Avec un carnet de commandes plein sur un an, Évasion 24 est en réflexion pour l’embauche d’un salarié, pour anticiper le départ à la retraite de Jean-Charles Nicot. Commercialement, l’entreprise est reconnue sur toute la France. Lorsqu’un client géographiquement éloigné est intéressé, il peut observer dans un premier temps le Goëland chez le client d’Évasion 24 le plus proche de chez lui. Il peut dans un deuxième temps louer un véhicule sur place en Dordogne, avant de valider son expérience par un achat.