Budget de sortie de crise trop « prudent » selon l’opposition


A l'heure du vote du budget régional "de sortie de crise", les oppositions ont mis en lumière le difficile équilibre entre rebond offensif et prudence... Tout est question de point de vue.

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Les élus du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine réunis en séance plénière

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2022 PAR Solène MÉRIC

Ce 7 février en séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, alors que Sandrine Derville vice présidente aux Finances du Conseil régional présentait un budget « ambitieux, d’engagement et de responsabilité » de 3,3Mds €, les élus de l’opposition, de tout bord, n’y ont pas lu les même ambitions. Ils ont dans l’ensemble préféré un autre vocabulaire : « attentiste », « frileux », « prudent » allant jusqu’à le qualifier de « plan-plan »… Ecologiste, RN, LR, Centre et Indépendants, les groupes et intergroupes de l’assemblée régionales ont tous voté contre le budget primitif 2022 proposé par l’exécutif socialiste et apparentés (PCF et Radicaux de Gauche).

Là où la vice-présidente aux Finances met en avant, en termes de traduction des lignes comptables du budget primitif 2022, « le choix du respect de l’engagement politique de l’éco-responsabilité de la Région, l’accompagnement des entreprises, la transition agroécologique et énergétique, les transports durables, […] les lycées et les projets de territoire emblématiques, dont le Ferrocampus et le très haut débit », les oppositions ont pourtant bien du mal à y retrouver « le budget offensif », que défend quant à lui Alain Rousset.

« La traduction de mauvais choix politiques »

Le RN d’abord, à travers la voix de Julie Rechagneux, focalise sur « la gravité de l’encourt de la dette », et distille quelques suggestions d’économies « de bons sens ». Parmi elles : la coopération européenne et internationale, la « très coûteuse politique de la ville qui ne sert strictement à rien » ou encore la « rééducation écolo »… Selon l’intervenante donc, ni « offensif », ni « plan plan, », le document présenté est surtout d’abord « la traduction de mauvais choix politiques ».

Un budget « Attentiste » regrette pour sa part Nicolas Florian. Le qualificatif n’a pas vraiment plu à Alain Rousset, d’autant plus faussement « peiné » que le chef de file du groupe LR est le Président de la commission des finances de la Région. Un président de commission, qui aurait aimé lire dans le budget 2022, « un effort supplémentaire sur la maîtrise des dépenses de fonctionnement (+ 0,11% à périmètre constant, ndlr). On hypothèque notre avenir », appuie-t-il. Et d’insister, aussi, sur son regret de « la perte d’autonomie fiscale de la Région » qui voit ses recettes désormais quasiment entièrement indexées sur l’impôt indirect qu’est la TVA. Un fait qui ne relève en rien de l’exécutif régional admet-il, mais qui ne vient pas servir non plus ce qui est cette fois un reproche direct à l’équipe d’Alain Rousset : « le budget ne sert pas une politique offensive du rebond en sortie de crise ! ».


« On ne peut pas faire du « quoi qu’il en coûte » »
L’élu LR rejoint la vision d’un « budget un peu plan plan » de Geneviève Darrieussecq pour l’inter-groupe « Centre et indépendants ». Reconnaissant tout de même « un effort renforcé d’investissement, aidé par l’Europe » et « des ratios dégradés mais acceptables », le programme budgétaire régional 2022 manque selon l’élue landaise, « d’orientations et d’ambitions nouvelles ». Avec les habituelles critiques de son groupe sur le manque d’investissement sur la route, « l’absence de prise de position affirmée sur l’eau et l’irrigation » , ou la reconnaissance « d’ambitions, mais pas de traduction budgétaire, sur la production d’énergies renouvelables », le jugement final est tout de même sans appel : « ce n’est pas un budget de circonstance dans un moment de relance et de dynamique. On reste sur notre faim ».

« Ce n’est surtout pas un budget d’affichage. On ne peut pas toujours faire du « quoi qu’il en coûte », on l’a déjà fait pendant deux ans », rétorque Alain Rousset à la Secrétaire d’Etat. « C’est un budget anticipateur et solide », appuie-t-il en réponse aussi aux critiques du groupe LR. Et de citer des projets en matière de réacquistion de compétences électroniques et sur les principes actifs des médicaments, de « one health », d’hydrogène ou encore de biosécuirité, dont la plainière du jour avait à son programme la présentation de la feuille de route régionale.



Plus de lisibilité sur un budget vert
Le groupe écologiste ne cautionne pas davantage ce budget. Nicolas Thierry, son président, pointe tout de go une « utilisation de l’argent public déconnectée de la crise écologique et des besoins de notre population. Ce budget envoie un terrible signal en affichant rien de moins que des lourdes baisses des dépenses d’investissement pour l’eau et le littoral, la biodiversité et les Parcs Naturels Régionaux. » Une critique reprise par Marilyne Forgeneuf qui dénonce « un budget frileux sur les ambitions affichées par Néo Terra », et craint que  « la réduction de l’endettement au détriment du fonctionnement, risque d’impacter la qualité du service public ».

A sa demande d’un plus grand besoin de lisibilité sur les traductions budgétaires de la feuille de route Néo Terra, sorte de budget vert, Sandrine Derville a indiqué qu’un travail est en cours en interne et au niveau national sur ce point, promettant déjà des facilités de lecture dans ce sens pour le budget 2023.

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