Alain Rousset pose les transitions, la réindustrialisation


En 2022, le président de la Région compte maintenir un effort important sur le soutien à la reconquête industrielle. Une reconquête à inscrire dans une logique de transitions écologique et d'emplois.

Alain Rousset lors de ses voeux à la presse le 7 janvier 2022Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine – Sébastien Blanquet-Rivière

Alain Rousset lors de ses voeux à la presse le 7 janvier 2022

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 10/01/2022 PAR Solène MÉRIC

La santé, « bien entendu », la sérénité « c’est à dire avoir confiance en l’avenir » et la fraternité, « le souhait d’avoir confiance en l’autre, de le respecter, et de respecter aussi la nature et l’environnement ». Voilà les trois souhaits exprimés par le président de la Région, Alain Rousset, vendredi, lors de ses vœux à la presse. Une allocution de près de deux heures pour revenir sur l’ambition, « l’histoire racontée » pour la Nouvelle-Aquitaine lors de la campagne électorale, et sur les actions projetées pour « préparer cet avenir ». Rappelant que le Conseil régional porte « environ 12 000 dossiers par an », Alain Rousset a illustré par de nombreux exemples quelques axes forts de l’action de la Nouvelle-Aquitaine mis sur la table pour 2022.

L’action de la Région Nouvelle-Aquitaine sur le mandat qui démarre s’organisera autour de 3 piliers a rappelé Alain Rousset : « la transition écologique, énergétique et environnementale » d’abord. « Le développement économique avec la réindustrialisation […] et l’emploi de demain » ensuite, et enfin, « la justice sociale ».
Un projet global que, sur la méthode, il compte appuyer sur les scientifiques. A l’instar des comités scientifiques régionaux déjà existants tels qu’Acclimaterra sur le changement climatique ou Ecobiose, sur la biodiversité. « Les scientifiques nous permettent d’objectiver, de documenter, de convaincre, de renseigner, les élus que nous sommes », justifie le président de la Région. Mais l’autre méthode de l’action régionale « c’est aussi de cranter, baliser, évaluer, concerter, co-construire », ajoute-il.

Néo Terra 2 et « nouveau contrat social »
Parmi les grands domaines de l’action régionale cette année, Alain Rousset commence par l’idée de « santé globale », ou « one health » qui vise à soutenir la santé humaine et la santé vétérinaire et les ponts existants ou à créer entre elles. Le tout sur fond de biosourcing des médicaments. Pour ce faire, il annonce porter l’idée d’un campus biotech, dont le lieu n’a pas encore été défini, en complément du « joli projet One health avec l’Université de Médecine de Limoges qui sera inscrit au Contrat de Plan Etat Région et qui sera autour de la biotech, et du biosourcing du médicament »« Une idée neuve, un projet important », assume-t-il.
Autre chantier annoncé pour 2022 : Néo Terra 2. « Nous allons occuper l’année à concerter, écrire NeoTerra 2 avec un volet social ». Une nouveauté inspirée d’une idée proposée par la Présidente du CESER, Emmanuelle Fourneyron. « Il s’agit de voir comment avec cette démarche de transition écologique diffusée dans toutes nos politiques, on embarque aussi un projet social, un nouveau contrat social ».

Dans le champ de la transition écologique, l’agroécologie, sera un autre axe fort et d’efforts du président promet-il. Avec en tête encore, cette idée de « préparer l’avenir », et « de réfléchir aux impasses, afin de pouvoir passer de produits de traitement issus de l’énergie fossile à des produits bio-sourcés ». Outre l’accompagnement des chercheurs et industriels en ce sens, en soutien des agriculteurs, il affirme être « dans une bataille » auprès de l’ANSES pour accélérer les procédures d’habilitation de produits déjà existants et créés en région. Il cite par exemple, des solutions proposées par le lot-et-garonnais De Sangosse, M2I à Lacq ou encore Immunrise à Cestas.

Transition énergétique, ensuite, Alain Rousset cite les avancées à venir du Ferrocampus qui s’installe et se concrétise partiellement dès cette année à Saintes. Un sujet autour de la formation à la maintenance ferroviaire (et donc de l’emploi ) qui prendra donc en compte « la dédiésélisation » du rail. Une dédiésélisation pour l’heure progressivement mise en œuvre sur les transports scolaires assumés par la Région. Côté entreprises il cite, par exemple, l’inauguration de la nouvelle usine Forcee Power à Chasseneuil-du-Poitou au premier trimestre 2022, ou encore à Nersac, en Charente, l’usine pilote des batteries du futur pour l’automobile de la société ACC, joint-venture de Total et Stellantis, dont la production démarre cette année.

« Être battant sur la reconquête technologique »
Sur le transport encore, il est également revenu sur le projet Tarmac à Mérignac, qui s’inscrira dans la droite ligne « d’un des objectifs majeur de l’aéronautique : le démantèlement. C’est à dire penser dès le départ éco-conception, puis éco-construction et démantèlement ». Au passage, à l’intention sans doute des élus écologistes régionaux, il réaffirme vouloir être « battant sur la reconquête technologique, y compris dans l’aéronautique. Je préfère soutenir les sauts technologiques vers l’avion vert que d’arrêter de soutenir l’aéronautique ».

Enfin, au chapitre de la transition, il n’oublie pas de citer l’économie circulaire : « il faut de nouveaux projets mais il y a aussi des pistes économiques à partir de ce qui existe », affirme-t-il en illustrant ses propos notamment par l’annonce d’une réunion prochaine à la région, des syndicats de traitement des déchets, « qui sont à la fois dans l’économie circulaire mais aussi sociale et solidaire ». Enthousiasme aussi pour Alain Rousset autour de l’accompagnement par la région d’un projet de production d’hydrogène à partir de déchet de bois, « de l’hydrogène parfaitement vert ! », commente-t-il.

Sur l’accompagnement de la Région des industriels en matière de sauts technologiques, Alain Rousset savoure aussi, la présence sur le territoire de Treefrog, qui industrialise la fabrication de cellule souche. « Avec ça, on ne soigne plus, on guérit, on répare les cellules. C’est un enjeu considérable ! ». Même enthousiasme sur les 400 M € investis sur le Bassin de Lacq d’ici 2025, et où une entreprise lyonnaise va s’installer afin d’exercer une activité de récupération des terres rares dans les aimants… « Aujourd’hui nous sommes dépendants de la Chine sur cette question des terres rares. Demain nous le serons moins ».

Enthousiasme encore, toujours à Lacq, autour de l’accompagnement de l’industriel Alpha-Chitin « qui récupère une molécule dans la carapace des crevettes et qui peut être utilisé pour les implants médicaux, la cosmétique, ou encore les médicaments », décrit-il. Enfin sur les questions de mobilité innovantes, c’est l’accompagnement à ADV Propulse (Mérignac) et « son prototype de propulsion navale biomimétique, inspiré de la nage des poissons » que le président de Région toujours gourmand d’innovations, décide de mettre en avant.

GPSO : « Je ne désespère pas de convaincre »
Une mobilité qu’il évoque aussi en revenant sur « le projet magnifique de GPSO », choisissant, à l’image de ses vœux, « la sérénité » quant à l’avenir du projet en dépit du manque de financement actuel (environ 200 M€, selon ses chiffres), tout en espérant que l’agglomération de Dax reviendra sur sa décision de refuser le financement, condition sine qua non pour l’obtention des financements de l’Europe pour la LGV vers l’Espagne. « Pour avoir vécu la LGV Tours-Bordeaux, je ne désespère pas de convaincre !», glisse-t-il.

Mais l’heure est aussi à l’amertume, sur la loyauté du gouvernement quant aux petites lignes, dont le CPER prévoit 1,5 milliards d’euros pour le financement de leur rénovation, dont 950 M€ à la charge du Conseil régional. « Comme nous n’avons pas la compétence totale en la matière, on n’a pas de moyen supplémentaires de la part de l’Etat ; on nous morcelle, on léopardise la peau des compétences régionales ! », regrette-t-il.

Enfin en lien avec les territoires aussi, Alain Rousset ne compte pas lésiner ni sur la formation en 2022, et notamment celle des personnels de santé, ni sur l’éducation. Il y pose une ambition forte : « faire des lycées des universités de proximité », en envisageant au-delà des BTS, des formations à bac +3 ou bac +5. Et de citer notamment, le plan d’investissement de la collectivité régionale autour de l’école régionale du patrimoine à Felletin. Côté lycée justement, deux nouveaux établissements vont aussi voir leur chantier démarré cette année. Enfin, au carrefour de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’économie, Alain Rousset rappelle le projet de 5 nouvelles écoles d’ingénieurs implantées dans la Région dans les années à venir. « Nous avons déjà doublé le nombre d’élèves ingénieurs, nous comptons à nouveau doubler ce nombre », affirme-t-il.

« Au total nous avons au moins un projet structurant par département. Dans chaque département, il est quelque chose qui donne un signe du rôle de la Région, sur le terrain, et qui en renforce l’attractivité ». Une action de la Région, qui compte aussi tient-il a préciser, l’accompagnement au monde associatif et culturel. Un propos qu’il illustre notamment en annonçant « l’ouverture d’un soutien aux séries, où les français sont plutôt bons ».

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