Cette année encore l’Institut Français des Huiles Végétales pures est présent dans la ferme d’Aquitaine avec un stand et un modèle de presse à graines de tournesol ou de colza qui permet aux agriculteurs de produire et d’utiliser leur « gazole » vert sur leur ferme. Cela en toute légalité grâce aux récents aménagements législatifs. Mais le commerce de ce carburant d’origine agricole demeure interdit. Ce qui ne semble pas empêcher une certaine utilisation sous le manteau.
Quel avenir ?
Mais il faut dire que la production d’huile à la ferme subit actuellement un sérieux coup de frein, en premier lieu en raison de la hausse du prix des matières premières qui incite les agriculteurs à vendre leur graines plutôt que de les presser. De plus, la hausse des cours tend à faire monter lourdement le coût de ce carburant vert.La question est de savoir si la hausse des prix du gazole va, ou non, rendre de l’intérêt aux HVP. Se pose également comme pour les autres agrocarburants, la question de principe: peut-on « brûler » autant de graines à l’heure ou une partie de la planète meurt de faim? C’est oublier cependant qu’en terme économique il y a deux mondes: le solvable et l’autre. En tout cas, comme le dit Jean-Baptiste Tustes (IFHVP), il est certain que le recours aux huiles dans les moteurs (conseillé à un maximum de 30% dans les nouveaux moteurs Diesel , libre pour les anciens) est positif en matière de réduction de l’effet de serre. Le bilan énargétique qui inclut la production et l’utilisation de tourteaux de graines à la ferme, est également très bon. Notez que trois kg de graines de tournesol permettent d’obtenir un litre d’huile végétale pure, et deux kgs de tourteau (fabriquéet compressé par la même machine). Le dossier reste ouvert.
Gilbert Garrouty